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Avant-propos du billet

Voici ma toute première chronique d’un livre sur la nutrition. J’admet que le style ne soit pas extraordinaire, mais je compte bien m’améliorer avec les lectures suivantes. Je trouve par ailleurs que c’est un excellent moyen pour “absorber” complètement un livre, au lieu de le lire simplement. Je peux désormais m’en séparer, sans regret !

Résumé en une phrase 

Ce livre retrace la dégradation de notre alimentation et de notre santé depuis la modernisation des méthodes de production alimentaire, la pression des lobbies industriels et les plans nutritionnels des gouvernements avec une partie importante sur l’art de mieux manger tous les jours.

Présentation de l’auteur

Michael Pollan est un auteur américain professeur de journalisme à l’école de journalisme de l’université de Berkeley. Il est l’auteur de nombreux autres livres sur la nutrition, et l’alimentation de manière générale.

Il a notamment reçu des récompenses pour son travail d’écriture : Best American Science Writing (2004), Best American Essays (1990 et 2003),The Animals: Practicing Complexity (2006) et the Norton Book of Nature Writing (1990).

Préface

L’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires et de nombreux cancers explosent dans les pays développés ou occidentaux. Dans cette préface, Michael Pollan définit clairement la ligne directrice de son œuvre : retrouver une alimentation plus naturelle durant de vrais repas, à table.

En effet, l’auteur constate que les pays occidentaux qui sont les plus touchés par ces nouvelles épidémies de cancers et d’obésité perdent de plus en plus leur alimentation traditionnelle, idéalement équilibrée.

La culture de la table est remplacée par les grandes chaînes de fast-food, et les produits naturels sont remplacés par les plus transformés et les plus chers du marché.

Si la situation planétaire semble aujourd’hui dramatique, avec pour la 1ère fois autant de personnes en surnutrition qu’en malnutrition, les mentalités évoluent et les comportements changent peu à peu.

Les Etats-Unis font partie des nations les plus menacées par la dégradation de l’état de santé de ces concitoyens, mais cette nation fait également partie des toutes premières à redéfinir les bases d’une alimentation équilibrée et écologique.

Sommaire

Préface

Introduction

1ère Partie : l’ère du nutritionnisme

Chapitre 1 : des aliments aux nutriments

Chapitre 2 : définition du nutritionnisme

Chapitre 3 : le nutritionnisme s’invite au marché

Chapitre 4 : l’âge d’or de la science de la nutrition

Chapitre 5 : l’effondrement de l’hypothèse lipidique

Chapitre 6 : manger « comme il faut » et… grossir.

Chapitre 7 : au-delà du principe du plaisir

Chapitre 8 : la preuve par le pudding pauvre en matières grasses

Chapitre 9 : une science contestable

Chapitre 10 : les enfants du nutritionnisme.

2ème partie : l’alimentation industrielle et les maladies de civilisation

Chapitre 1 : l’aborigène qui sommeille en nous.

Chapitre 2 : l’éléphant dans un magasin de porcelaine.

Chapitre 3 : l’industrialisation de la nourriture : ce que nous savons.

Sous-chapitre 1 : des aliments complets aux aliments raffinés

Sous-chapitre 2 : de la complexité à la simplicité

Sous-chapitre 3 : de la qualité à la quantité

Sous-chapitre 4 : des feuilles aux céréales

Sous-chapitre 5 : de la culture alimentaire à la science de l’alimentation

3ème partie : sortir du nutritionnisme

Chapitre 1 : comment échapper à l’alimentation industrielle

Chapitre 2 : manger de la vraie nourriture : ce qu’est la vraie nourriture

Chapitre 3 : surtout des végétaux : ce qu’il faut manger

Chapitre 4 : juste ce qu’il faut : comment manger

Introduction

Dans cette introduction de 14 pages, Michael Pollan nous décrit l’architecture de son livre en 3 parties :

  1. L’ère du nutritionnisme
  2. L’alimentation industrielle et les maladies de civilisation
  3. Sortir du nutritionnisme

Dans cette première partie, l’auteur dénonce la naissance d’une nouvelle idéologie, le nutritionnisme. A la différence de nos parents et arrières grands parents, nos aliments ne sont plus qu’une somme de nutriments (des protéines, des minéraux, ou des vitamines) qu’il nous faut absolument ingérer quotidiennement au risque de tomber malade.

Depuis des milliers, et même des millions d’années, l’homme a toujours su trouver de la nourriture pour survivre et n’a jamais eu besoin de professionnels, ou d’experts dédiés à la question de l’alimentation.

Pourtant, aujourd’hui, nous ne nous sommes jamais posé autant de questions sur notre alimentation et notre santé. Et nous n’avons jamais eu autant besoin d’experts pour nous aider à bien manger.

L’auteur définit le nutritionnisme comme l’idéologie de l’industrie agroalimentaire, du marketing, des gouvernements et qui repose sur 3 dogmes très rigides :

  1. Le plus important n’est pas l’aliment mais le nutriment.
  2. Les nutriments sont invisibles et incompréhensibles pour le plus grand nombre, nous avons donc besoin d’experts et de scientifiques pour savoir quoi manger.
  3. Le but de l’alimentation est de promouvoir la santé publique.

La 2ème partie du livre retrace les bouleversements réguliers et orchestrés de notre alimentation par l’agroalimentaire, l’industrie chimique et le corps scientifique.

Jamais notre alimentation traditionnelle, riche en graisses, en céréales complètes, en végétaux et en fruits n’a été aussi transformée.

Le savoir des industriels permet de produire des quantités énormes de matières sucrées de faible qualité. La demande toujours plus forte de céréales raffinées oblige les agriculteurs à réaliser des monocultures intensives qui dégradent fortement l’environnement.

L’auteur n’oublie pas de mentionner les dérives honteuses des élevages de bétails pour subvenir aux demandes astronomiques de viandes grasses.

Le bilan est macabre, mais Michael Pollan reste optimiste car selon lui la situation n’est pas incurable, bien au contraire.

C’est l’objectif de la 3ème et dernière partie de son livre : livrer les astuces et les conseils pour balayer l’alimentation industrielle qui nous rend malade par une alimentation plus traditionnelle, plus saine et respectueuse de la planète.

C’est le maître mot du livre : notre alimentation doit devenir plus naturelle, plus traditionnelle. C’est une question de bon sens.

Michael Pollan affirme très justement que nous savons tous ce qu’il faut manger, en quelle quantité et quand le manger. Sauf qu’aujourd’hui, nous avons laissé notre libre arbitre derrière des blouses blanches et des paillasses de laboratoire.

1ère Partie : l’ère du nutritionnisme

Chapitre 1 : des aliments aux nutriments

Dans ce tout premier chapitre, Michael Pollan retrace la découverte des tous premiers nutriments. Il nous montre également le remplacement progressif du terme « aliment » par celui de « nutriment », et constate les premières pressions de l’agroalimentaire au niveau des plus hautes instances pour favoriser certains produits.

Début du 19ème siècle : William Prout identifie les 3 nutriments essentiels, à savoir les glucides, les lipides et les protides. Ces 3 nutriments seront alors nommés macronutriments.

1842 : Justus Von Liebig isole plusieurs sels minéraux, le potassium, l’azote et le phosphore. Ces 3 minéraux sont très bien connus des agriculteurs (NPK), et constituent pour Liebig la base pour toutes les plantes.

A partir de là, Liebig mis au point un extrait de viande, que nous connaissons tous sous forme de bouillon, censé nous apporter tout ce dont nous avons besoin. Il inventa par ailleurs le premier lait maternisé à base de lait de vache, de farine de blé, de malt et de bicarbonate de soude. Cependant, Liebig dû vite déchanter car les nourrissons nourris avec sa préparation avaient du mal à grandir.

1912 : la première vitamine fut découverte par Casimir Funk. Il l’appela ainsi car « Vita » signifie vie et « amine » la molécule organique constituée d’azote.

Cette découverte fut le point de départ de l’essor de la science nutritionnelle, qui encense les macronutriments et les micronutriments pour leurs bienfaits sur la santé. Dans les années 20, les premières propagandes nutritionnelles apparaissent déjà et vantent les mérites d’une alimentation supplémentée en vitamines pour vivre plus longtemps, et en meilleure santé.

Bien plus tard, dans les années 50, les lipides sont de plus en plus suspectés de rendre malade l’ensemble de la population et d’être responsables de l’augmentation des maladies cardiovasculaires.

Pourquoi les lipides ou les matières grasses ? D’une part, les scientifiques se sont rendu compte que les maladies cardiovasculaires étaient beaucoup moins fréquentes en période de guerre,  durant laquelle la viande et les produits laitiers sont rationnés. D’autre part, les experts en nutrition observent la faible prévalence des maladies cardiovasculaires chez les cultures qui consomment beaucoup de végétaux.

Pour l’ensemble de ces raisons, et avec le concourt de l’American Heart Association, « l’hypothèse lipidique » qui rend malade est sur le pont d’être validée officiellement, et relayée par les médias de la nation tout entière.

On assiste à la première stigmatisation des matières grasses ou des lipides comme des facteurs de risques pour la santé humaine.

C’est en 1977, aux Etats-Unis, que la commission sénatoriale pour la nutrition et les besoins humains recommande officiellement aux américains de consommer moins de viande rouge et de produits laitiers.

Malheureusement, et c’est une première à ce niveau, l’industrie du bœuf et des produits laitiers court-circuitent les recommandations émises et son chef, le sénateur McGovern.

Ce dernier possède de nombreux éleveurs de bétail dans son Etat et se voit contraint de rééditer les recommandations faites contre la viande rouge et les produits laitiers.

Le 1er message incriminait directement des aliments (la viande et les produits laitiers) alors que la seconde édition, toute en subtilité, accuse des nutriments. Il était désormais recommandé de « choisir de la viande, de la volaille et du poisson qui diminueront les apports en acides gras saturés. »

Dorénavant, les aliments ne peuvent plus être attaqués ou critiqués mais ce sont bien les nutriments « invisibles », « sans saveur » et « sans connexion politique » qui sont les parfaits coupables. Le sénateur McGovern en a fait les frais, l’industrie du bétail l’a destitué en sabotant sa campagne dans les 80. Les suivants sont prévenus.

La suite ne sera plus que moléculaire au lieu d’être culinaire avec son lot de phénols, d’acides gras saturés, mono-insaturés, d’antioxydants, de flavonoïdes, de caroténoïdes ou de fibres.

Chapitre 2 : définition du nutritionnisme

C’est en 2002 qu’un sociologue australien aurait utilisé pour la première fois le terme « nutritionnisme » dans un article où il dénonce le phénomène de « girouette nutritionnelle » pour la margarine. Une fois elle est dangereuse pour le cholestérol, une autre fois pour les acides gras trans… bref.

Ce chapitre nous fait comprendre une chose essentielle : le nutritionnisme est un courant de pensée qui “dualise” les nutriments entre eux, dont certains sont définis comme bons et d’autres comme mauvais.

Il suffit de jeter un œil dans notre passé pour s’en rendre compte. Au 19ème siècle, les protéines sont mises à mal avec des suspicions d’aggraver les maladies cardiovasculaires. Ensuite au 20ème siècle, ce sont les lipides les coupables de tous nos maux (et c’est en grande partie la raison pour laquelle la plupart des gens diabolisent le gras). Finalement, le 21ème siècle annonce déjà la guerre aux glucides avec l’explosion des régimes pauvres en sucres.

Comme je le disais, le nutritionnisme avec l’aide du corps scientifico-médical, oppose les nutriments entre eux en fonction de leur impact sur notre santé.

Ainsi, tout le monde associera le « HDL » avec le « bon » cholestérol et le « LDL » avec le « mauvais » cholestérol, celui qu’il faut surveiller. Les oméga-3 jouissent d’une aura « santé » alors que les oméga-6 occupent la place du mouton noir. Nous avons encore les fameux acides gras polyinsaturés, réputés bons pour la santé à défaut des acides gras saturés, qui eux, sont dangereux.

Les exemples de dualité en nutritionnisme sont inépuisables, d’autant plus que la recherche scientifique revient souvent en arrière, découvre une nouvelle propriété bénéfique d’un nutriment (ou dangereuse), ou peut même biaiser ces propres résultats afin de vanter les mérites d’une molécule.

L’opinion publique est sous le joug d’une puissance invisible (les nutriments), compréhensible uniquement par des experts (les nutritionnistes, les biologistes, les diététiciens, etc.), et encensée par les plus hautes autorités (le gouvernement, les agences sanitaires, etc.).

L’une des conséquences fâcheuse du nutritionnisme est le réductionnisme alimentaire. Dorénavant, le consommateur lambda ne fera plus de différence entre un poulet, un bœuf et du poisson. Non, il n’y verra que des protéines, des graisses saturées, des antibiotiques, des oméga-3, ou encore du mercure.

Chapitre 3 : le nutritionnisme s’invite au marché

Dans ce court chapitre, l’auteur nous rappelle les dérives du nutritionnisme qui peut « améliorer » n’importe quel produit naturel (par exemple le beurre) en le privant d’un nutriment définit comme dangereux (par exemple le cholestérol du beurre qui nous donne la margarine).

Le plus intéressant dans ce chapitre se passe au début du 19ème siècle. On apprend que les consommateurs de l’époque sont très sceptiques vis-à-vis des produits de l’agroalimentaire. Ces produits artificiels sont considérés comme « trompeurs » et « falsifiés ».

5 Etats votent d’ailleurs des lois dans ce sens, et obligent les industriels à colorer les boîtes de margarine en rose.

La Cour Suprême abolira ces lois à la fin du 19ème siècle. Et ce n’est que 40 ans plus tard qu’un texte de loi surprenant fera son apparition : le Food, Drug and Cosmetic Act qui oblige les industriels à rajouter la mention « contrefaçon » pour tous les produits contrefaits (les répliques des aliments traditionnels).

Comme toujours, une telle loi n’a pas survécu aux pressions de l’industrie agroalimentaire qui sera abolie en 1973 par la Food and Drug Administration (FDA), et passera par la même occasion totalement inaperçue. La FDA n’a pas seulement abolie la lourde distinction entre les produits naturels et ceux issus du génie de l’agroalimentaire, elle a également instauré l’étiquetage obligatoire des nutriments.

Chapitre 4 : l’âge d’or de la science de la nutrition

Il commence réellement à la fin du 20ème siècle. Aux Etats-Unis, pratiquement tous les produits proposés dans les grandes surfaces sont modifiés, enrichis, altérés, ou bidouillés. C’est l’apparition des fameuses allégations de santé :

« Pauvre en matières grasses »
« Riches en fibres »
« Sans cholestérol »
« Enrichi en oméga-3 »
« Riche en vitamine C »
« Riche en calcium »
« Riche en vitamine D »

Etc., etc.

On apprend également que l’industrie agroalimentaire et le génie scientifique commencent à sélectionner des espèces de bovins particulières avec une viande naturellement pauvre en graisse.

Les volailles sont nourries exclusivement avec des graines de lin pour enrichir leurs chairs en oméga-3, et l’utiliser à postériori comme un argument commercial.

L’alimentation traditionnelle y perd des plumes et même son âme quelque part, alors que l’industrie agroalimentaire ne cesse d’innover et de trouver les moindres prétextes (à comprendre nutriments bons pour la santé) pour rendre leurs produits plus attractifs.

L’exemple est donné avec la société qui commercialise la fameuse barre chocolatée « Mars », qui finance de nombreuses études, chercheurs et laboratoires pour valoriser les bienfaits du cacao, de ses antioxydants et donc, de ces barres chocolatées.

Chapitre 5 : l’effondrement de l’hypothèse lipidique

Depuis maintenant une trentaine d’années le gouvernement, via les objectifs nutritionnels (l’équivalent français du PNNS ou plan national nutrition santé), fait la guerre aux matières grasses et aux lipides.

Les Etats-Unis annoncent officiellement leur combat contre les lipides en 1977 par McGovern, mais pour quelles raisons les matières grasses ?

Des observations fortuites, des approximations, des associations faussées : voilà les tristes causes qui ont amené une nation entière à remettre à plat son plan d’alimentation (et le reste de la planète suivra).

Un argument a déjà été énoncé dans les paragraphes précédents : la guerre. En effet, les médecins et les épidémiologistes ont aperçu une baisse des maladies cardiovasculaires lorsque les aliments riches en matières grasses, comme le lait et la viande, étaient peu accessibles.

Malheureusement, ces médecins et chercheurs ont oublié que durant cette période de guerre l’essence, le sucre et l’abondance de nourriture en elle-même étaient rationnés.

Il y a donc plusieurs facteurs confondants qui s’additionnent :

Le manque d’essence a peut-être fait augmenter la marche à pied, l’activité physique et donc le niveau de santé générale.

Le rationnement des quantités de sucre raffiné a probablement eu un effet bénéfique sur la santé cardiovasculaire des américains, et les études contemporaines abondent en ce sens.

Finalement, le rationnement et la baisse des provisions à cause de la guerre a pu entraîner des formes de restriction calorique, qui nous le savons bien maintenant, sont bonnes pour la santé (dans une certaine mesure).

A la lumière de ces observations historiques, « l’hypothèse lipidique » s’effondre peu à peu, mais faut-il encore un peu de science pour vérifier cela…

C’est justement le point central de ce chapitre, une étude majeure avancée par l’auteur qui nous sort droit de l’école de santé publique de Harvard (l’étude en accès libre ici) émiette, morceaux par morceaux, la fameuse hypothèse lipidique (« le gras c’est dangereux »).

Je ne risquerai pas de vous détailler cette étude, mais voici l’essentiel : toutes les recommandations actuelles (partout dans le monde) qui visent à limiter les apports en gras, en lipides, en cholestérol ou en matières grasses ne reposent sur aucun argument scientifique.

Pire encore, le gras est associé viscéralement dans l’esprit des gens comme quelque chose de malsain, de dangereux et qu’il faut surveiller avec attention.

Pour enfoncer le clou, Michael Pollan cite un auteur de renom dans la sphère de nutrition américaine et internationale, Gary Taubes. Son ouvrage « good calories, bad calories » est un manifeste pour rétablir la place centrale et vitale du gras, et des matières grasses.

Pour conclure ce chapitre, vous devez savoir que les lipides sont bien évidemment essentiels pour le maintien des fonctions vitales de l’homme. Notre cerveau à tous est composé à 60% de lipides, dans lequel chaque neurone est protégé par une gaine de lipides. Les lipides entrent dans la composition des cellules de notre corps, dans la fabrication des messagers cellulaires et des hormones. Les lipides sont également indispensables pour faire traverser certaines vitamines à l’intérieur de nos cellules.

Chapitre 6 : manger « comme il faut » et… grossir.

L’auteur du livre résume en seulement 3 pages le bilan des nouvelles recommandations nutritionnelles aux États-Unis (de 1977) qui, je vous le rappelle, indiquent de manger moins de graisses, avec un constat implacable : les américains sont devenus obèses et diabétiques.

Les apports en lipides sont passés de 42% en 1977 à 34% en 1995. Tout porte à croire que cette diminution d’apport en lipides, et l’augmentation des glucides sont les causes des épidémies d’obésité et de diabète.

Ce n’est pas exactement vrai. Michael Pollan nous indique qu’il y a effectivement eu une baisse de l’apport moyen en lipides mais l’apport caloriques global a largement augmenté. En fait, les acides gras saturés (ou les méchantes graisses) ont été remplacés par les acides gras polyinsaturés et trans.

La part des protéines est quant à elle restée la même, mais la part des glucides a largement augmentée. Ces recommandations ont donc complètement bouleversé les habitudes alimentaires des américains en les incitants à surconsommer des produits allégés en matières grasses mais très riches en glucides.

Les américains (et toutes les autres nations touchées par l’obésité et le diabète) en tant que consommateurs sont complètement désabusés par les autorités sanitaires et les spécialistes. Dorénavant, on peut retrouver la mention « bénéfiques pour le cœur » sur des boîtes de céréales pour le petit déjeuner car la société américaine de cardiologie l’a décidé.

Pire encore, la FDA a autorisé les allégations de santé sur les fameux paquets de chips (grillées et salées bien sûr) car ils ont été cuits avec des matières grasses polyinsaturées, ce qui est bon pour le système cardiovasculaire… Du jamais vu.

Chapitre 7 : au-delà du principe du plaisir

Pour rappel, le nutritionnisme c’est avant tout l’art de bien manger pour être ou rester en bonne santé. La notion de plaisir culinaire, que ce soit lors de l’achat des aliments, de leurs préparation à la cuisine, du dressage de la table et enfin du repas attablé ont largement disparu aux Etats-Unis (la situation semble légèrement différente en France).

Dorénavant, les consommateurs sont soucieux de choisir les bons aliments, qui apporteront les bons nutriments (les omégas 3, les antioxydants, les acides gras polyinsaturés, etc.), dont les vertus sont vantées par les messages gouvernementaux, les experts en nutrition, et l’industrie agroalimentaire.

Le moindre aliment qui possède ne serait-ce qu’un ingrédient jugé mauvais par l’idéologie nutritionniste (cholestérol, omégas 6, graisse saturée, etc.) peut compromettre son plaisir de manger et créer un sentiment de culpabilité.

Michael Pollan avance dans ce chapitre que l’opulence et la sécurité alimentaire ont fortement dégradé la relation qu’entretiennent les consommateurs avec la préciosité des aliments et la convivialité des repas. Aujourd’hui, une très grande partie de la population occidentale ne connait plus le manque de nourriture et l’adage bien connu « qu’il faut manger pour vivre » n’existe pratiquement plus dans l’esprit des consommateurs.

L’auteur nous bombarde d’exemples qui illustrent à quel point le simple fait de manger est devenu une véritable science. Les américains ont pris l’habitude de séparer tous les aliments dans leurs assiettes (féculents, protéines, légumes) afin d’appliquer au mieux les principes du nutritionnisme.

D’autres pratiques plus farfelues les unes que les autres, émises par des gourous de la nutrition, conseillaient par exemple de faire des mono-diètes à base de raisin, des lavements de l’intestin au yaourt, ou encore mâcher 100 fois ses aliments pour mieux assimiler les protéines.

Vous l’aurez compris, le nutritionnisme a rendu tous les consommateurs soucieux de bien s’alimenter pour être en bonne santé, au lieu de préserver la structure conviviale et sécurisante d’un repas, ainsi que le plaisir des préparations culinaires traditionnelles.

Chapitre 8 : la preuve par le pudding pauvre en matières grasses

Dans ce chapitre, l’auteur accuse les produits allégés en matières grasses d’être en partie responsables de l’épidémie d’obésité et de diabète qui sévit actuellement aux États-Unis.

Les recommandations nutritionnelles de 1977 ont entrainé un report des choix alimentaires vers des produits très transformé par l’industrie agroalimentaire et qui ont totalement bouleversé les apports en macronutriments.

C’est justement le 2ème constat soulevé par l’auteur : l’augmentation de la part des glucides sur celle des lipides est également une cause de ces épidémies. C’est l’hypothèse glucidique, celle qui commence à battre son plein au 21ème siècle.

Pourquoi un excès de glucides est-il plus dangereux qu’un excès de lipides ? Les glucides font intervenir des mécanismes hormonaux, notamment l’insuline, qui contrôlent la glycémie, influencent l’appétit, déclenchent des fringales alimentaires et le stockage du sucre sous forme de gras (corporel ou viscéral).

Autrement dit, les recommandations nutritionnelles en défaveur des lipides ont naturellement favorisées les glucides, qui ont des conséquences plus graves encore sur l’organisme que les lipides (en excès bien sûr).

Des conséquences réellement plus graves ? Michael Pollan nous avertis à juste titre que malgré la diminution du nombre de décès par maladies cardiovasculaires, ce qui sous-tend une amélioration de l’hygiène alimentaire, le nombre d’hospitalisation pour ces mêmes maladies ne cessent d’augmenter.

Cela s’explique simplement par l’amélioration des techniques de prises en charge des patients hospitalisés et par les progrès de la médecine moderne.

Chapitre 9 : une science contestable

Le nutritionnisme fait aujourd’hui légion dans les sciences de l’alimentation. Pourtant, cette science présente de nombreuses contraintes, et limites qui peuvent entraîner des conséquences graves pour les consommateurs (l’hypothèse lipidique et l’épidémie d’obésité en sont le parfait exemple).

L’objectif de ce chapitre est de nous montrer à quel point le nutritionnisme est une science délicate, incomplète, et techniquement très difficile à mettre en œuvre, avec des conclusions bancales.

L’une des limitations majeures et inhérentes au nutritionnisme est l’étude systématique d’un seul nutriment à la fois. Pour des raisons de protocole, d’analyse statistique et de publication, les scientifiques sont obligés d’isoler chaque nutriment qui compose un aliment afin de déterminer ces propriétés éventuelles pour la santé.

Un bel exemple nous est donné par l’auteur à ce sujet. Une alimentation riche en fruits et légumes était souvent associé d’une aura bénéfique, protectrice et probablement anti-cancer. Les fameux antioxydants de certains fruits furent donc isolés, un à un, puis donnés à des patients dans le cas d’étude scientifique. Les résultats pour le bêta-carotène sont simples. Cet antioxydant, lorsqu’il est ingéré séparément de son aliment, ne diminue pas les risques de certains cancers mais les augmentent ! (Malheureusement pour nous, l’auteur ne nous donne aucune indication sur la source)

Un autre reproche majeur fait par l’auteur sur le nutritionnisme est la simplification des processus biophysiques et physiologiques de l’organisme ainsi qu’une standardisation abusive des mécanismes du corps humain.

Autrement dit, le nutritionnisme compare habituellement les nutriments comme le carburant d’une machine, notre corps. Or, chaque homme sur Terre est différent, et le patrimoine génétique influence terriblement notre rapport avec l’alimentation.

Par exemple, tous les individus ne possèdent pas exactement la même diversité et concentration des bactéries de la flore intestinale. Ces différences jouent un rôle important dans les phénomènes d’assimilations et de transformations des aliments, et donc des calories.

Les habitudes alimentaires sont elles aussi pointées du doigt par l’auteur. La plupart des études qui vantent les mérites d’une alimentation traditionnelle passent à la trappe le mode de vie des adeptes de ce régime.

Pour ne citer qu’un seul exemple, nombres d’études encensent le régime méditerranéen grâce à la composition des repas riches en huile d’olive, en poisson avec peu de viandes. Pourtant, ils oublient de préciser que ces personnes ont généralement une activité physique plus importante, ils jeûnent régulièrement, ils mangent des produits naturels et ingèrent également moins de calories.

Ces « détails » sont pourtant des facteurs déterminant pour comprendre l’état de santé d’une population, les scientifiques les appelles des « facteurs de confusions ».

Pour terminer ce chapitre, Michael Pollan nous décrit les 3 principales méthodes utilisées en nutrition humaine :

  1. Les études rétrospectives (ou cas témoin)
  2. Les études prospectives
  3. Les études cliniques d’interventions

Les études rétrospectives étudient les habitudes alimentaires des patients déjà diagnostiqués pour une maladie chronique. Entre guillemet, on remonte dans le passé de la vie du patient pour savoir qu’est-ce qui l’a rendu malade (quel aliment, ou plutôt, quel nutriment).

Le biais majeur de ces études : les malades diagnostiqués changent leur alimentation pour correspondra davantage avec les recommandations nutritionnelles. Par ailleurs, l’auteur nous glisse une pépite dans ce chapitre : le facteur de prédiction le plus fiable d’une maladie cardiovasculaire est la classe sociale (et non l’activité physique ou l’alimentation).

Les études prospectives sont plus fiables que les précédentes car elles s’attardent sur des personnes saines (et malades). En général on parle de cohorte d’individus puisque ces études comprennent parfois des centaines de milliers de personnes.

En fait, on suit le régime alimentaire de milliers de personnes à travers des questionnaires et on regarde en même temps qui meurt et de quoi (oui, c’est un peu lugubre). On peut ainsi normalement en déduire quelle alimentation est jugée à risque ou pas.

Les biais majeurs de ces études : les questionnaires pour récolter les données sur les habitudes alimentaires sont peu pratiques, peu rigoureux, et nécessitent une cohorte de correction. Le second biais est au niveau du choix de la population d’étude. Bien souvent, ce choix est trop orienté vers une catégorie spécifique de la population, qui possède une alimentation virtuellement à risque. Il est donc bien difficile d’extraire des résultats positifs ou négatifs.

Les études cliniques d’intervention sont les plus fiables de toutes. Dans ce genre d’étude, un très grand lot de personne (par exemple 50 000 femmes pour la Women’s Health Initiative, WHI) est divisé en deux groupes : le premier ne changera pas son régime alimentaire, tandis que le second ne devra changer qu’un seul paramètre (choisi par les scientifiques). Dans le cadre de la WHI, le second groupe devait réduire leur apport en lipides jusqu’à 20% des apports caloriques totaux (dans le but d’observer un effet du régime pauvre en graisses.)

Les biais de ces études : ils sont terriblement nombreux. Tout d’abord elles utilisent les mêmes questionnaires que les études prospectives qui doivent être remplis tous les 90 jours. L’auteur insiste sur le fait qu’il est bien difficile de se rappeler avec précision ce que l’on a mangé il y a 3 mois, surtout si c’était au restaurant et que l’on ignore les étapes de préparation (huiles, etc.)

D’autre part, les recommandations (par exemple les 20% d’apport en lipides) des chercheurs ne sont jamais respectées à la lettre et se dégradent même au fil des années de l’étude. A terme, les deux groupes tendent à se rapprocher vicieusement, car les individus du groupe contrôle (qui ne doivent rien changer) se modèrent considérablement.

Un autre biais concerne l’homogénéisation des sources de macronutriments. Dans le cas de la WHI, nous savons dorénavant que toutes les matières grasses ne se valent pas, pourtant, aucune indication n’est demandée aux femmes de l’étude.

Pour terminer cette liste de biais (déjà nombreux), les auteurs de ce type de recherche doivent corriger les données collectées en fonction de « l’aura de l’aliment ». En effet, les aliments jugés bon pour la santé seront surestimés alors que les aliments jugés mauvais pour la santé seront sous-estimés.

En conclusion, voici la citation d’une célèbre épidémiologiste, Gladys Block (qui réalise le genre d’étude citée plus haut) :

« Désormais, je ne crois plus un mot de ce que je lis en épidémiologie nutritionnelle. A ce stade, je suis plus que sceptique. »

Chapitre 10 : les enfants du nutritionnisme.

Si vous demandez à un enfant américain d’associer un mot avec l’expression « gâteau au chocolat », il répondra « culpabilité », alors que l’enfant français répondra « fête ».

Avec ces simples questions, Paul Rozin, qui est psychanalyste aux Etats-Unis, traduit le désarroi et le sentiment de culpabilité des américains envers une gamme d’aliments jugée mauvais par la société.

C’est surtout le cas pour les lipides qui sont quasiment rabaissés au rang de toxines. Aujourd’hui, peu de monde sait quoi manger et en quelle quantité. Pire encore, notre société est en train de développer une nouvelle maladie : l’orthorexie ou le vice de la nourriture saine.

L’auteur accuse les médias qui relayent à outrance les résultats vaseux de l’épidémiologie nutritionnelle, le gouvernement qui légifère en défaveur des consommateurs et les lobbies, qui dégradent continuellement la qualité des produits alimentaires en maintenant une forte pression sur les plus hautes instances décisionnelles.

Plus que jamais, nous dit Michael Pollan, il est temps de revoir notre alimentation.

2ème partie : l’alimentation industrielle et les maladies de civilisation

Chapitre 1 : l’aborigène qui sommeille en nous.

Dans ce chapitre, l’auteur nous raconte une expérience qui s’est déroulée il y a plus de 30 ans en Australie.

Là-bas, les premiers hommes sont appelés des aborigènes. Ils vivent traditionnellement dans le bush et se nourrissent comme nos ancêtres chasseurs-cueilleurs : des produits de la pêche, de la chasse, des fruits, de baies, de végétaux, et même d’insectes.

Malheureusement, tous les bushmen ne vivent plus de manières traditionnelles, et nombres d’entre eux se sont déplacés dans les villes, et suivent désormais un mode de vie à l’occidental. Leur alimentation s’est radicalement transformée (farine, lait en poudre, sucre raffiné, boissons sucrées, alcools et viandes grasses) et leur état de santé s’est détérioré également.

Ils sont pour la plupart devenus obèses et diabétiques (type 2). C’est là qu’intervient une scientifique, Kerin O’Dea, qui a renvoyé 10 bushmen diabétiques et obèses chez eux, dans le bush. Durant 7 semaines, ces hommes sont retournés dans leur terre natale et ont repris leur alimentation traditionnelle.

Au terme de cette expérience, les bushmen ont perdu 8 kilos en moyenne, ils ont augmenté leur sensibilité à l’insuline, ils ont également normalisé leur pression artérielle et leur niveau de triglycérides tout en augmentant la concentration des oméga-3.

Michael Pollan rassure cependant tous les consommateurs qui pourraient être concerné par l’obésité et le diabète : vous n’avez nul besoin de vivre dans bush pour recouvrir la santé, des petits changements dans vos habitudes alimentaires suffiront amplement.

Chapitre 2 : l’éléphant dans un magasin de porcelaine.

Le titre peut paraître étrange, et honnêtement il l’est toujours après la lecture du chapitre !

Plus sérieusement, l’auteur s’attaque ici à décrire les conséquences de la dégradation de notre alimentation sur notre santé, à travers l’alimentation occidentale ou industrielle (qu’il qualifié même de « monstre »).

Peu importe la population (blanche, noire, africaine, américaine, eurasienne, ou asiatique), peu importe l’âge (jeune et moins jeune), et la diversité des alimentations traditionnelles, lorsque cette dernière est abandonnée au profit de l’alimentation industriel une série de maladie se déclare, les maladies de civilisation :

  • L’obésité ;
  • Le diabète sucré (insuline-indépendant) ;
  • L’hypertension ;
  • Les accidents vasculaires cérébraux ;
  • Les accidents cardiovasculaires ;

(Elles arrivent quasiment toujours dans cet ordre)

  • L’appendicite ;
  • La diverticulite ;
  • La malformation des arcades dentaires ;
  • Les caries ;
  • Les varices ;
  • Les hémorroïdes.

Partout sur la planète, des chercheurs, des passionnés ou des médecins ont remarqué l’absence quasi-systématique de ces maladies chez les populations indigènes, aux régimes alimentaires traditionnels. Albert Schweitzer et Denis P. Burkitt en Afrique, Robert McCarrison en Inde, Samuel Hutton chez les Inuits du labrador ou encore Weston A. Price, le célèbre dentiste, chez des dizaines d’autres populations.

L’une des causes de la dégradation de notre état de santé est avancée par Weston Price et Sir Albert Howard avec la rupture de la chaîne alimentaire.

Pour ces deux personnes, toutes les chaînes alimentaires commencent à partir du sol, sain et riche en nutriments, qui doit nourrir certains animaux et enfin nous être destiné. L’agriculture intensive industrielle serait donc un terrible point noir de notre alimentation, déjà pointé du doigt au début du 20ème siècle.

Chapitre 3 : l’industrialisation de la nourriture : ce que nous savons.

Ce joli chapitre reprend la dernière idée avance par Price et Howard : il faut rétablir une relation saine avec la nourriture (il sous-entend l’agriculture biologique ou raisonnée) en respectant le principe de chaîne alimentaire et des processus naturelles.

L’auteur met en exergue la beauté de la nature, et l’étroit synchronisme entre la maturité des fruits (par exemple), la teneur la plus élevée en nutriments, les goûts, les odeurs et les couleurs les plus attirantes.

Autrement dit, Michael Pollan nous dit indirectement que la nature est bien faite et que l’apparition de l’agriculture fut responsable de nombreuses carences et maladies infectieuses.

Ce chapitre est divisé en 5 sous-chapitres qui traitent d’une caractéristique de l’alimentation industrielle :

  1. Sous-chapitre 1 : des aliments complets aux aliments raffinés
  2. Sous-chapitre 2 : de la complexité à la simplicité
  3. Sous-chapitre 3 : de la qualité à la quantité
  4. Sous-chapitre 4 : des feuilles aux céréales
  5. Sous-chapitre 5 : de la culture alimentaire à la science de l’alimentation

Commençons par le 1er sous-chapitre.

Sous-chapitre 1 : des aliments complets aux aliments raffinés

L’alimentation moderne est indéniablement devenue une culture d’aliments raffinés. Mais qu’est-ce que le raffinage ? Que raffine-t-on principalement ? Et surtout, pourquoi raffine-t-on ?

On apprend dans ce chapitre très intéressant que le raffinage est un processus principalement mécanique qui broie finement les aliments bruts ou complets pour devenir fins et raffinés.

Les produits les plus raffinés sont bien souvent les céréales (blé, avoine, orge, etc.), ainsi que le maïs ou encore le riz. On raffine ces produits car lorsqu’ils sont complets, la conservation est plus délicates (à comprendre moins longue), et les insectes sont particulièrement attirés par les nutriments des céréales complètes.

D’autre part, le raffinage permet de rendre plus disponible le glucose des céréales car les fibres (qui ralentissent son absorption) disparaissent. Or, nous savons que le glucose est l’ultra carburant essentiel pour le cerveau, mais ce procédé augmente aussi fortement l’élévation de la glycémie.

Le raffinage transforme donc les aliments afin d’augmenter leurs conservation et en faciliter le transport.

Malheureusement, le raffinage dégrade considérablement la qualité nutritionnelle des aliments. Par exemple, le blé perd une grande partie d’acide folique (B9), d’autres vitamines du groupe B, de bêta-carotène, d’oméga-3 et d’antioxydants.

La suite de l’histoire est simple. Le raffinage de plus en plus poussé des céréales et leurs commercialisations de plus en plus importantes ont systématiquement entrainé l’apparition de maladies comme la pellagre ou le béribéri.

L’industrie agroalimentaire avec le concourt des autorités de santé ont dans chaque situation tenté d’enrichir les farines blanches (raffinées) avec des nutriments, mais jamais ces « super farines » n’ont pu égaler les bienfaits pour la santé des aliments complets, au grand dam des industriels.

Pour notre auteur, la dégradation de notre état de santé est en partie due à l’augmentation de l’apport calorique en sucre, et surtout raffiné.

En effet, comme il a été dit dans un précédent chapitre, l’excès de glucides déclenche un pic de glycémie et une libération d’insuline. Une fois la glycémie retournée à la normal, la personne en question aura de nouveau faim. A terme, le pancréas et les cellules se fatiguent et deviennent insensibles à l’insuline, c’est le diabète de type 2.

Le constat est pire encore à cause de l’entrée massive d’un sucre naturellement peu présent dans notre alimentation, le fructose. Celui-ci est métabolisé différemment du glucose, et à cause du raffinage massif du maïs et du maïs à haute teneur en fructose nous ingérons probablement trop de fructose.

L’auteur qualifie le raffinage des premières céréales comme le tout premier « fast-food » de nos sociétés modernes.

Sous-chapitre 2 : de la complexité à la simplicité

2 idées principales sont émises dans ce chapitre :

Premièrement, la qualité des sols a terriblement chutée à cause de la simplification de la chimie de plantes, résumée aux seuls apports en azote, potassium et phosphore. Ces apports trop simplistes ou réductionnistes pour les plantes les rendent plus sujettes aux maladies et aux attaques de nuisibles.

Pire encore, la destruction de la microbiologie des sols, et l’utilisation massive d’engrais chimique et de pesticides ont dégradé la qualité nutritionnelle des plantes. C’est ce qu’a remarqué le département de l’agriculture des États-Unis, et les scientifiques attribuent cela à la dégradation des sols et à la sélection des plantes pour leur rendement et non leur qualité nutritionnelle.

Deuxièmement, la diversité des aliments que nous consommons a dramatiquement chutée. Même si nos supermarchés nous donnent l’impression d’une offre intéressante, aujourd’hui une seule variété de brocolis fourni la moitié de la production américaine et plus de 99% des dindes élevées sont issues de la même espèce, Broad-Breasted Whites.

La simplification des fermes est également mentionnée dans ce chapitre. Il y a un siècle, une exploitation agricole typique élevée du bétail, des volailles, et du porc, et elle récoltait du maïs, des pommes, du foin, de l’avoine, des cerises, des pommes de terre, des prunes, des raisins ou encore des poires.

Aujourd’hui, une exploitation agricole produit du maïs et du soja, qui inonde tout logiquement les étals de marché.

Si l’on rajoute le riz et le blé, ces 4 cultures (avec le maïs et le soja) apportent 2/3 des calories des américains. L’auteur nous rappelle très justement que l’homme consommait à une époque plus de 3 000 espèces couramment. C’est une simplification extrême de notre régime alimentaire, qui n’est pas sans conséquence sur notre santé.

Sous-chapitre 3 : de la qualité à la quantité

Ce sous-chapitre traite principalement de la dégradation de la qualité nutritionnelle des légumes et des fruits frais de notre alimentation.

Les légumes et les fruits produits il y a 50 ans étaient beaucoup plus riches en nutriments, tel que le fer, le zinc, le calcium, les vitamines ou encore le sélénium. Aujourd’hui, la modernisation de l’agriculture a permis de produire d’énorme stock et de faire chuter considérablement les prix, mais au prix d’une qualité moindre.

Outre le fait qu’il faille aujourd’hui manger 3 pommes pour couvrir les mêmes besoins qu’une seule pomme des années 50, les fruits et légumes sont également plus pauvres en phytonutriments, qui ont de nombreuses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires.

L’auteur avance deux causes principales responsables de cette baisse en éléments essentiels.

La première est inévitablement l’utilisation d’engrais chimiques qui accélère la croissance des plantes et les empêchent d’accumuler suffisamment de nutriments. Toujours à cause des engrais chimiques, les plantes auraient des racines plus courte que la normale, elles n’auraient donc pas accès aux larges concentrations de nutriments présentes plus profondément dans le sol. Finalement, les engrais chimiques contribueraient à la dégradation de l’activité biologique des sols, qui permet d’enrichir celui-ci en nutriments via la décomposition de la matière organique et les associations mycorrhiziennes.

Deuxièmement, les pesticides utilisés en agriculture empêchent les plantes de se défendre elles-mêmes, et donc les empêches de produire des phytonutriments en réponse aux agressions qui sont très favorables pour notre santé.

Des paradoxes incroyables sont apparus à cause de la dégradation de la qualité des cultures. Des enfants peuvent être aujourd’hui obèses et pourtant atteint du rachitisme. Les Hommes peuvent ainsi être surnutri mais également sous-nutri.

Pour conclure ce chapitre, Michael Pollan nous présente la théorie, plutôt séduisante, de Bruce Ames un chercheur en biochimie. Selon lui, l’épidémie d’obésité que l’on connait actuellement est due à cette baisse de nutriments dans les aliments qui nous pousseraient inconsciemment à consommer davantage afin d’obtenir une quantité suffisante de nutriments.

Sous-chapitre 4 : des feuilles aux céréales

Ce chapitre traite exclusivement du bouleversement de nos apports en oméga-3 et oméga-6. Ce sont deux acides gras polyinsaturés que nous ne pouvons pas synthétiser, ils sont donc appelés « essentiels ».

L’auteur décrit l’importance de ces deux acides gras dans des fonctions physiologiques majeures. Les oméga-3 jouent un rôle important dans le développement et le fonctionnement neurologique, dans l’acuité visuelle, la perméabilité des parois cellulaires, le métabolisme du glucose ou dans la lutte contre l’inflammation. Par contre, les oméga-6 jouent un rôle important dans le stockage des graisses, la souplesse des membranes, dans la fluidité du sang et dans la réponse inflammatoire.

Traditionnellement, le rapport oméga-6 sur oméga-3 est égal à 4, c’est-à-dire que nous absorbons 4 portions d’oméga-6 pour une seule d’oméga-3. Aujourd’hui, le rapport est proche de 10.

Le déséquilibre de nos apports est en partie du à l’augmentation de la part des céréales, riches en oméga-6, et à la baisse des aliments à feuilles, riches en oméga-3.

L’auteur nous rappelle très justement que ce ne sont pas uniquement les poissons gras qui nous apportent des oméga-3, mais ce sont bien les plantes chlorophylliennes à l’origine de cette synthèse dans les fameux chloroplastes, indispensables pour réaliser la photosynthèse.

Au niveau des conséquences sur la santé d’un tel rapport largement favorable aux oméga-6, les risques de pathologies cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux sont plus importants. Des études de population suggère même que des niveaux très faibles en oméga-3 sont corrélés avec un taux de mortalité toute cause confondue plus élevé.

Les oméga-3 protégeraient les fonctions cardiaques en limitant les processus d’inflammations et donc les potentielles agrégations de plaquettes en caillots. D’autre part, ces acides gras essentiels conféreraient une protection contre le diabète en limitant la résistance de l’organisme à l’insuline.

On apprend finalement que les concentrations en oméga-3 peuvent être corrélées avec le taux d’homicide, de suicide, des troubles de l’apprentissage et même de l’attention.

Certains gouvernements ont d’ores et déjà fixés des recommandations d’apports en oméga-3 et 6.

Sous-chapitre 5 : de la culture alimentaire à la science de l’alimentation

Ce dernier chapitre clos la 2ème partie du livre sur l’alimentation industrielle et les maladies de civilisations. Dans cette partie, l’auteur ne nous parle pas des méfaits de l’alimentation industrielle en elle-même mais plutôt des stratégies de l’industrie agroalimentaire pour la faire accepter par tous.

Le succès de l’alimentation industrielle lèse forcément l’alimentation traditionnelle, nationale, ethnique et culturelle. A l’époque où manger faisait partie intégrante d’une culture et de l’histoire d’un peuple, les plats, les quantités, ou les heures des repas étaient précieusement conservés par les mères et les grand-mères.

Ce savoir et ces pratiques culinaires conféraient aux enfants, aux adultes, et aux familles une excellente santé avec peu de maladies que nous connaissons actuellement (obésité, diabète, hypertension, cardiopathie, etc.)

Dorénavant, l’industrie agroalimentaire déploie plus de 17 000 nouveaux produits tous les ans avec plus de 32 milliards de dépenses en marketing. Tout est fait pour nous faire oublier les recettes de grand-mère, les plats traditionnels et toute la culture du « savoir manger » qui va avec.

Bien que l’auteur pense que nous sommes en train de nous adapter à ce nouveau régime « obésogène » et « diabétogène », il nous rappelle qu’un américain sur trois né en 2000 deviendra diabétique.

3ème partie : sortir du nutritionnisme

Chapitre 1 : comment échapper à l’alimentation industrielle

Nous entamons la 3ème et dernière partie du livre avec ce chapitre, qui résume certains points de l’alimentation industrielle et propose un plan pour mieux s’alimenter en 3 points, qui sont en fait les 3 derniers chapitres.

L’auteur dans ce chapitre évite tout malentendu avec les lecteurs en acceptant l’apparente contradiction entre les attaques qu’il fait au nutritionnisme mais l’utilisation de cette même science pour démontrer les dérives de l’alimentation industrielle.

Autrement dit, Michael Pollan a choisi sciemment d’utiliser les preuves scientifiques fournies par le nutritionnisme pour attaquer les dérives et les dangers de l’alimentation moderne, industrielle.

L’auteur nous pose donc la question : comment retrouver une alimentation plus saine, plus traditionnelle avec des comportements plus sains ?

Pour y répondre, 3 chapitres avec une idée par chapitre.

Dans le 2ème chapitre, l’auteur propose des méthodes pour repérer les « vrais » aliments dans la jungle des produits industriels. Ils préconisent notamment des conseils pour faire mieux ses courses.

Ensuite, le 3ème chapitre met l’accent sur les « super aliments » ou les meilleurs aliments pour notre santé. Sans surprise, on retrouve principalement des végétaux (des légumes et des fruits). Michael Pollan insiste sur le fait qu’il préconise des aliments et non des nutriments (bien que la liaison soit implicite).

Finalement, le dernier chapitre traite de la composante comportementale : comment bien manger ? On retrouve dans ce chapitre les conseils pour retrouver une structure de repas traditionnel et mieux apprécier la nourriture.

Chapitre 2 : manger de la vraie nourriture : ce qu’est la vraie nourriture

Dorénavant, la « nourriture » proposée dans les rayons des grandes surfaces est un mélange de produits naturels, tels que les légumes, les fruits, les céréales complètes, les viandes de boucheries, et de produits transformés, tels que les yaourts sucrés, les barres chocolatées, les pâtes à tartiner, les confiseries ou encore les gâteaux.

Dans cette confusion générale, Michael Pollan délivre 5 conseils pour éviter les produits les plus transformés qui pourraient être les plus dommageables pour votre santé.

  1. Ne mangez rien que votre arrière grand-mère ne reconnaisse pas comme un aliment.
  2. Evitez tous les produits alimentaires qui renferment des ingrédients (A) inconnus, (B) impossibles à prononcer, (C) dont le nombre est supérieur à cinq ou (D) qui contiennent du sirop de maïs à haute teneur en fructose.
  3. Evitez les aliments qui mettent en avant des allégations santé.
  4. Evitez soigneusement la partie centrale d’un supermarché et achetez dans ses parties périphériques.
  5. Fuyez le plus possible les supermarchés (les réseaux AMAP sont une bonne piste).

En bonus, on apprend le judicieux conseil de ne pas manger les aliments qui ne s’abîment pas.

Chapitre 3 : surtout des végétaux : ce qu’il faut manger

Dans cet avant-dernier chapitre, Michael Pollan nous livre 11 conseils très généraux.

  1. Privilégiez les végétaux en particuliers les légumes à feuilles.
  2. Vous êtes ce que vous mangez (il faut respecter la chaîne alimentaire)
  3. Achetez un congélateur si possible.
  4. Mangez comme un omnivore.
  5. Mangez des aliments arrivés à maturité et ayant poussés dans un sol sain.
  6. Mangez autant que possible des espèces sauvages.
  7. Envisagez de prendre des compléments alimentaires.
  8. Mangez plus comme les français ou les italiens ou les japonais ou les indiens ou les grecs.
  9. Considérez les produits non traditionnels avec scepticisme.
  10. Ne cherchez aucun aliment magique dans les régimes traditionnels.
  11. Buvez un verre de vin au dîner.

Chapitre 4 : juste ce qu’il faut : comment manger

Le dernier chapitre du livre. On y apprend toutes les méthodes culturelles et comportementales pour avoir un meilleur rapport avec la nourriture. Au nombre 8, les voici :

  1. Payez plus, mangez moins.
  2. Faites de vrais repas.
  3. Mangez toujours à table.
  4. Ne rechargez pas vos batteries au même endroit que votre voiture.
  5. Essayez de ne pas manger seul.
  6. Soyez à l’écoute de vos sens.
  7. Prenez le temps de manger lentement.
  8. Cuisinez et, si possible, cultivez vos plantes.

Conclusion

Michael Pollan a écrit un excellent livre, qui résume bien les grandes théories de la nutrition avec une dimension historique bien documenté et un appui scientifique correct.

J’ai lu ce livre 2 fois, et je dois dire que j’ai compris certaines subtilités au cours de cette 2ème lecture. Bien que l’on parle très souvent de biochimie, de métabolisme, de nutriments, ou d’articles scientifiques, l’ouvrage est parfaitement accessible au plus grand nombre et permet de mieux comprendre son environnement immédiat.

Malgré la parution du livre il y a déjà 5 ans, il n’est pas du tout dépassé par les récentes avancées scientifiques et les conseils qu’il nous fournit sont toujours recevables et particulièrement bienveillant.

Je n’ai pas lu d’énormité dans le livre, bien que j’ai des doutes sur le syndrome métabolique évoqué dans le livre en tant que terme (qui englobe le tour de taille, les risques liés à l’obésité) ou en tant que maladie à part entière.

Le syndrome métabolique est parfois décrit comme un facteur de risque supplémentaire qu’il est possible de traiter avec des médicaments prévus à cet effet. Or, les preuves scientifiques attestent que le syndrome métabolique n’est qu’un terme généraliste, qui n’apporte en lui-même aucun risque en plus. Au moins le doute est levé.

Pour résumer, ce livre satisfera tous les amateurs en nutrition qui veulent découvrir les principales théories, et évolution des régimes alimentaires (l’hypothèse lipidique, glucidique, le culte des oméga-3, etc.), mais également les confirmés qui, comme moi, découvrirons quelques pépites et sources scientifiques très intéressantes pour poursuivre leur recherche.

Points forts

  1. Une partie entière est réservée aux conseils pratiques (au nombre de 24) pour mieux choisir ces aliments, éviter les pièges de l’agroalimentaire et surtout mieux apprécier la nourriture.
  2. La lecture est assez facile, fluide et le livre n’est pas trop long (221 pages de lecture à proprement parler).
  3. Un énorme travail historique a été réalisé au niveau des textes de lois (votées et abrogées), des découvertes majeures en sciences et en agroalimentaire.
  4. La partie « Sites internet » pourra ravir certains lecteurs avec quelques pépites.

Points faibles

  1. Malheureusement, le livre est centré sur les Etats-Unis, bien que l’auteur compare souvent son pays avec la France et d’autres pays de la planète.
  2. J’ai bien peur que l’auteur soit confus à propos du syndrome métabolique, et qu’il mélange le terme avec un facteur de risque supplémentaire.
  3. Toutes les affirmations scientifiques ne sont pas assorties systématiquement de l’article scientifique en question.
  4. La partie « bibliographie » regroupe toutes les publications scientifiques que l’auteur a bien voulu nous donner. Nous ne savons pas si elles ont été utilisées dans l’ouvrage, si elles sont pertinentes ou si ce sont simplement des pistes de réflexions.

Ma note: 3/5

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12 commentaires
  1. Salut

    oui, très bon bouquin…. comme toujours, à l’initiative d’une américain avec des exemples américains. Mais bon, on prend ce qu’on nous donne, parce que chez nous, peu de scientifiques/ journalistes se lancent dans la contradiction des hypothèses lipidiques ect…

    Un bon bouquin aussi “Calories don’t count” dHerman Taller, qui date un peu car c’est un des precurseurs du bien manger et de la lutte contre la dictat des calories aux USA.

    Mel

  2. Lecture faite depuis longtemps ,merci Jérémy. L’alimentation ou la troisième médecine j’ai eu du mal, mais, celui là lu de la première à la dernière page !

  3. Denise Minger est en train de finir un livre, “Death by food pyramyd”, dans lequel elle a découvert de nouveaux éléments qui avaient échappé à Pollan, notamment l’histoire de ce groupe d’experts commissionnés à la fin des années 70 par le gouvernement pour rechercher un modèle de régime idéal pour la population américaine. Après de longues recherches et réunions de scientifiques où ils essayaient de recouper les différentes études, ils avaient établi un régime type dominé par les fruits et légumes avec une faible proportion de céréales, viandes et lait. Leur plan qu’ils ont remis aux milieux officiels quelques années plus tard fut totalement corrompu sous la pression des lobbies. C’est devenu finalement la fameuse pyramide alimentaire, officiellement abandonnée en 2005, mais encore enseignée dans tout le pays, et qui place les céréales et la viande comme fondation de l’alimentation.

  4. Evitez tous les pro­duits ali­men­taires qui ren­fer­ment des ingré­di­ents (A) incon­nus, (B) impos­si­bles à pronon­cer,

    …. ça favorise pas ceux qui ont fait des études en biochimie voire en agroalimentaire !!!

  5. pas mal du tout. ça confirme encore les points importants : l’insuline, les lipides, le manger peu et les jeûnes ça me fait penser à jeune intermittent et l’alimentation paléolithique. Après concernant la viande, comment savoir si les animaux sont élevés dans le respect. J’mange plus de viande en ce moment tellement ça dégoute même pour l’environnement c’est une catastrophe tous ces élevages. mais est ce que 2 oeufs bio par jour suffisent pour remplacer viandes et poissons… olala on redevient des chasseurs cueilleurs, nous on bataille pour bien se nourrir en fait

  6. Interessant, en particulier l’hypothese de Bruce Ames selon laquelle les ‘food cravings’ sont en fait une tentative de notre organisme de se procurer les nutriments qui lui manquent. Il a un site internet qui a l’air interessant:
    http://www.bruceames.org/
    et il met ses publications a la disposition des etudiants et chercheurs gratuitement, sur demande.
    Dans le bouquin de Carol Simontacchi, ‘A Woman’s Guide to a Healthy Heart’ (tres axe sur les supplements, typiquement anglo saxon), j’avais trouve l’hypothese selon laquelle l’appetit pour le chocolat et le sucre pendant les jours precedant les regles est en fait un symptome d’une deficience en magnesium. Effectivement, prendre des supplements semble marcher.
    J’ai remarque que j’ai beaucoup plus faim que d’habitude par temps froid (comme en ce moment, 0 degres ou moins, avec parfois du vent): meme sans faire de sport, c’est impossible de pratiquer le jeune intermittent, et je mange beaucoup plus de poisson et de fromage que d’habitude. Le seul moyen que j’ai trouve de reduire la quantite d’aliments que je mange… c’est de monter le chauffage a fond!
    J’ai aussi trouve tres interessant les exemples de la manque de diversite de l’agriculture contemporaine, notamment le broccoli et la dinde! Meme si on est vegetarien, c’est difficile d’eviter la souffrance animale: la boite ou je bosse (comptables) a de nombreux fermiers comme clients. A cause du mauvais temps, les vaches sont en moins bonne sante et produisent moins de lait, malgre la supplementation en ‘concentrates’ onereux. Resultat: baisse de productivite, et les fermiers sont obliges de remplacer les vaches au bout de 2 ‘lactations’ (annees de production) au lieu de 4. Ca leur donne une esperance de vie de 4 ans environ, au lieu de 6… Et vous pensez bien qu’on ne va pas leur offrir une retraite paisible au pre! Les chiffres, les chiffres, les chiffres…

  7. Bonjour,

    Je vous contact dans le but de vous proposer un partenariat.

    Nous créons actuellement une Big Data Santé / Environnement / Consommation et dans ce cadre nous souhaiterions indexer le contenu de vos billets.

    Si cela vous intéresse n’hésitez pas à me répondre.

    Cordialement

    Arno et l’équipe de Mítiíhuè

  8. C’est un livre intéressant…. un bon plan, de bon exemples , bonne historiographie surtout….
    Mais l’auteur a oublié de présenter les objectifs connus ou cachés de ces changements progressifs et important dans l’alimentation et quel est leur but: Financier peut être.. ou ..????
    Et l’auteur a oublié de faire des liens pourtant clairs entre :
    1-les industries agro-alimentaire /
    2-industries pharmaceutiques /
    3-les lobby financier…qui veulent toujours gagner plus même au dépend des populations
    4-mondialisation (syndrome obésité,diabétologie, et autres maladies de la malbouffe mondialisée..)
    5- et scientifiques et autres qui cautionne certaines études..et en font la pub…

    Mais à part cela je l’ai cet excellent livre avec beaucoup intérêt car l’auteur a eu le courage de montrer certains mauvais cote de l’ industrie agro alimentaire..qui sont de nos jours mondialisés sur tout le globe …

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