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Un vaccin prévu pour 2015

Voici l’actualité du moment, la très célèbre société pharmaceutique Sanofi Pasteur serait sur le point de produire en grande quantité (plus d’un millions de doses par an) le premier vaccin contre la dengue, un virus transmis par des moustiques du genre Aedes.

Sanofi Pasteur travaillerait sur ce projet depuis 20 ans et aurait déjà investit des sommes colossales dans de nouvelles infrastructures (300 millions d’€) pour produire le vaccin, et ceci avant même d’avoir reçu l’autorisation de mise sur le marché (1).

Il faut se dire que le marché pour le groupe est colossal : Plus de 3 milliards et demi de personnes seraient au contact du virus, ce qui correspondrait à un marché de plus de 750 millions d’€.

Maintenant je vous pose la question :

Avons-nous réellement besoin d’un vaccin contre la dengue ?

La dengue : poids plume des maladies internationales

La dengue est étroitement liée à la zone de répartition des vecteurs de ce virus, les moustiques (d’un genre particulier). Si vous découvrez cette maladie, caractérisée principalement par de la fièvre, des états grippaux, et par des complications hémorragiques pour les cas les plus sévères, vous devez savoir qu’il existe 4 sérotypes du virus de la dengue.

Ces 4 sérotypes (DENV-1 à 4) se distinguent les uns des autres par des structures antigéniques différentes qui induisent une réponse immunitaire différente (2). Cependant, les signes cliniques d’une contamination sont les mêmes pour les 4 sérotypes. Selon l’ l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une guérison contre un sérotype entraîne une immunité à vie, mais pas contre les autres sérotypes, aggravant même les réactions physiologiques (3)

Au niveau épidémiologique, Futura Science nous indique que la dengue serait responsable de 10.000 morts par an, avec 50 à 100 millions d’infections par an dans le monde. Futura Science se base sur des chiffres de l’OMS.

Pourtant, des données plus récentes émises par une association à but non lucratif (Dengue Vaccine initiative DVI) estime à 21.000 le nombre de morts par an à cause de la dengue (4).

Tous les articles de presse dramatisent fortement l’impact de la dengue, en mettant principalement en avant les victimes de la maladie et l’absence du moindre traitement à l’heure actuelle.

Pourtant, les chiffres officiels de la maladie me font penser à une seule chose :

On est en train de faire tout un plat sur cette maladie, mais qui je vous l’accorde, emporterait tout de même la vie de plus 20.000 personnes par an.

Donc, nous avons 3,6 milliards de personnes en contact potentiel avec le virus, donc susceptible d’être infectés et d’en mourir (les formes sévères).

Pour 21.000 décès par an avec un pool de 3,6 milliards de cibles…

Le taux de mortalité est de 0.0006 %.

Si l’on suit les estimations de la DVI, qui annoncent entre 70 et 500 millions d’infections par an, avec une moyenne de 300 millions d’infections nous avons un taux de mortalité de 0.007 % soit 1 mort pour 15.000 infections.

Sachez qu’en 2008, 57 millions de personnes seraient mortes dans le monde dont 0,04% à cause de la dengue. Si l’on compare ce chiffre sur la dengue (0,04%) avec d’autres maladies, on se rend immédiatement compte de l’importance relative de cette dernière.

Par exemple, 3% des décès sont imputables à la consommation d’une eau non potable ; les chutes sont à l’origine de 0,75% des morts ; mais pire encore, les maladies cardiovasculaires sont responsables de plus de 23% des décès.

Oserais-je dire qu’il y a 10 fois plus de mort à cause de la consommation de produit stupéfiant comparé à la dengue ?

Même si la dengue est une maladie parfois mortelle, dont il faut faire attention si l’on est exposé, il existe des méthodes naturelles et simples pour lutter contre son développement qui seront détaillées dans la fin de l’article.

Le plus étonnant dans cette histoire de vaccin contre la dengue, c’est bien le tapage dudit vaccin quand bien même les premiers résultats sont faibles, même très faibles.

Un vaccin peu efficace

Pour le moment, nous n’avons qu’un seul chiffre qui tourne en boucle à propos de ce vaccin : 30%.

Ce serait l’efficacité du premier vaccin dont les résultats ont été publiés dans la très prestigieuse revue The Lancet (7). « 30% d’efficacité, c’est mieux que rien » titrait Futura Science dans son article publié l’année dernière.

Les résultats sont toutefois nuancés, car le vaccin n’aurait aucun effet sur le sérotype n°2, et des effets plus marqués sur les autres sérotypes (61% pour le n°1 ; 82% pour le n°3 et 90% pour le n°4).

Sur la base d’une efficacité de 30%, au moins 2 fois inférieure à l’efficacité minimale d’un vaccin, le groupe investit déjà des sommes colossales pour produire le vaccin d’ici quelques années.

N’est-ce pas un peu précipité, sachant que les autorisations de mise sur le marché ne sont pas acquises, tout comme les résultats des expériences en cours en Amérique Latine ?

Le moustique aux piqûres d’or

Au final, ce vaccin qui serait le premier pour cette maladie apparait à mes yeux comme une poule aux œufs d’or pour Sanofi Pasteur.

Plus de 3 milliards de personnes pourraient être en contact avec le virus ; 500 millions d’infections au maximum par an dans le monde, le marché est simplement colossal pour je vous le rappelle, 0,04% de mortalité à l’échelle de la planète.

L’exemple de la Nouvelle-Calédonie est frappant. Une épidémie de dengue est en cours (mais sur la fin) avec pratiquement 11.000 cas de dengue dont 5 mort (5). Sur l’ensemble des personnes diagnostiquées, le taux de mortalité est de 0,05%. Sur l’ensemble de la population (en contact avec le vecteur), le taux de mortalité tape dans les 0,002%.

Récemment, un journal local a lancé un sondage afin de savoir si les habitants de Nouvelle-Calédonie se feraient vacciner contre la dengue si ce dernier existait. Seulement 50% des sondés ont répondu oui, alors que tous les habitants de la Nouvelle-Calédonie sont exposés à la maladie (250.000 personnes en 2009).

En Nouvelle-Calédonie, les soins médicaux sont de bonne qualité et la veille sanitaire suit de près l’évolution des épidémies. De plus, les habitants peuvent facilement se protéger contre les moustiques avec des moustiquaires, des gîtes larvaires piégés ou en détruisant tous les gîtes dans ses environs.

Bien évidemment, dans un pays développé ce vaccin n’aurait pour ainsi dire que très peu d’utilité. Il surchargerait un système de santé déjà en faillite et rajouterait un énième vaccin avec une polémique assurée, tant sur sa fiabilité que sur les conséquences pour la santé.

En revanche, il pourrait être efficace dans les pays en voie de développement dans lesquels l’accès aux soins n’est pas garanti, et où les actions de préventions sont difficiles à mettre en place.

En attendant, la grippe saisonnière fait 50.000 victimes par an, pratiquement 2,5 fois plus que la dengue (6). Ca fait tout de même réfléchir.


Notes et références

  1. www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/grande-consommation/actu/0202892905959-sanofi-lance-le-premier-vaccin-contre-la-dengue-585672.php
  2. www.vulgaris-medical.com/encyclopedie-medicale/serotype
  3. www.who.int/mediacentre/factsheets/fs117/fr/
  4. archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.pdvi.org/about_dengue/GBD.asp&title=Estimating%20the%20global%20burden%20of%20dengue
  5. www.gouv.nc/portal/page/portal/dass/observatoire_sante/veille_sanitaire/Dengue
  6. www.planetoscope.com/mortalite/602-nombre-de-deces-dus-a-la-grippe-dans-le-monde.html
  7. Sabchareon, A., Wallace, D., Sirivichayakul, C., Limkittikul, K., Chanthavanich, P., Suvannadabba, S., … & Lang, J. (2012). Protective efficacy of the recombinant, live-attenuated, CYD tetravalent dengue vaccine in Thai schoolchildren: a randomised, controlled phase 2b trial. The Lancet.

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7 commentaires
  1. super article tout à réaliste qui pourrait aussi concerner la malaria.
    La solution dans tous ces pays, que je connais bien, c’est l’accès à l’eau potable, l’information et l’éducation des populations locales; Les vaccins, quoi qu’on en pense ne résoudront rien ! quand vous avez tout un quartier à Abidjan, qui vis au milieu de décharges d’ordures sur lesquels grimpent les enfants et se disputent les rats, et d’où ruissellent à la période des pluies , un jus chargé de miasmes, comment être en bonne santé ?? les politiques du pays au lieu de se mettre l’argent (de la France via l’ UE) dans leur poche , feraient mieux d’ organiser une tournée de camions poubelles. Tout comme, la mission humanitaire Suisse rencontrée sur place, qui au lieu de faire des tournées en Europe pour récolter des fonds pour vacciner devrait organiser le déblaiement des ordures !!

  2. Le livre ” santé, mensonges et propagande” évoque justement La Dengue, en expliquant que ça fait 200 ans qu’on impose la pharmacopée métropolitaine à la Guadeloupe alors qu’elle possède une flore extrêmement abondante en plantes médicinales, qui permettraient d’enrayer la maladie facilement et qui en a été privée pour des raisons d’esclavagisme. Mais selon un principe de précaution, il faut maintenant faire des tests toxicologiques poussés, amener des preuves devant des tribunes de “scientifiques” pour pouvoir intégrer les plantes au patrimoine pharmacologique métropolitain.

  3. Les moustiques… que de mauvais souvenirs de soi-disant vacances… La moustiquaire, ca ne protege que la nuit quand on est au lit. Quand j’etais aux Antilles, il y avait des hordes de moustiques pendant la journee aussi… Apparemment ils pondent dans les canalisations, donc plus ca batit, plus ils sont heureux. J’ai visite une mangrove avec veste en gore tex, bonnet et gants en polaire, et pareo pour proteger mon cou: des nuages de moustiques tout autour! Du coup je regardais les crabes avec envie: aucun risque qu’ils se fassent piquer a travers la carapace. La seule chose qui fasse fuir ces maudits moustiques, c’etait le vent ou les ventilateurs…
    J’ai connu quelqu’un qui a eu la dengue et qui a failli y passer (un septagenaire), et mon pere, lui, a attrape fievres jaune etc. pendant la guerre. Apres cette experience, il n’a jamais rouspete pour ses vaccins (il travaillait toujours en Asie, Amerique du Sud etc.).
    En revanche, si ce nouveau vaccin contre la dengue n’est efficace qu’a 30&… On a deja ce problem pour la tuberculose. J’ai teste negative pour le BCG il y a 1 an mais mon medecin a dit que ce n’etait pas la peine de se ruer pour le refaire, vu que le vaccin ne protege pas contre les varietes (‘strains’) du virus qu’on trouve en Inde etc.
    Meme en Inde, la priorite ne devrait pas etre le developpement d’un vaccin ‘efficace’ contre les varieties locales de tuberculose, mais la creation de toilettes (latrines) accessibles a tous. Cela aurait un bien plus gros impact sur la santé de la population, mais evidemment c’est moins ‘jazzy’. Cf:
    http://www.guardian.co.uk/world/2013/jul/16/amartya-sen-india-dirty-fighter

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