Les fameux tests naso-pharyngés qui permettent de détecter la présence de virus exposent à des risques potentiellement graves, mais jamais létaux, et extrêmement rares.
Tester : le nerf de la guerre contre le virus
Les prélèvements naso-pharyngés par écouvillonnage sont très rapidement devenus une norme dans le paysage chaotique dessiné par la pandémie de Covid-19.
Ces tests permettent de collecter des échantillons biologiques dans le fond des cavités nasales pour ensuite lancer toute la chaîne de biologie moléculaire pour détecter ou non la présence du virus, avec la fameuse RT PCR.
Si les principales gênes de ces prélèvements sont bien connues, avec des désagréments, des douleurs et de petits saignements, des chercheurs ont mis en évidence la fréquence des risques plus graves pouvant mettre la santé des patients en jeu (1).
Comprendre les différents niveaux de preuves scientifiques
En science, toutes les études ne se valent pas et apportent chacun des niveaux de preuve différents. Elles possèdent des structures et des compositions différentes qu’il faut connaître pour mieux maîtriser la valeur d’une étude scientifique. Explications.
Dangereuses, mais rares complications
L’étude a été publiée dans un bon journal scientifique, le JAMA. Un journal qui s’en sort plutôt bien dans la gestion et le respect des bonnes pratiques scientifiques.
Si la thématique de la recherche scientifique vous intéresses, découvrez l’envers du décors de l’édition scientifique avec un exemple éclairant sur le LancetGate et l’hydroxychloroquine. Je ferme cette petite parenthèse.
C’est une étude rétrospective, avec des limites méthodologiques assez importantes, qui permet de quantifier et mesurer plus précisément le risque des prélèvements naso-pharyngés.
Les auteurs de cette étude ont vérifié les registres d’admissions de l’hôpital universitaire de la capitale où plus de 1.6 million de personnes y vivent.
Au final, près de 643.000 Finlandais ont été suivis dans le passé pendant 7 mois pour tenter de trouver des consultations chez un spécialiste ORL pour des complications à la suite d’un prélèvement.
Les chiffres sont très rassurants, avec seulement 8 complications :
- 4 personnes ont eu des saignements
- 4 personnes ont eu un écouvillon cassé dans les voies nasales
D’après les scientifiques qui ont mené ce travail, aucune personne n’est décédée des complications observées, avec toutefois des valeurs d’hémoglobines jugées préoccupantes chez deux patients.
Une anesthésie locale et une endoscopie ont permis de retirer les écouvillons bloqués dans les voies nasales.
Vaccins contre le Covid-19 : des promesses et des risques
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Les recommandations pour éviter les complications
D’après les auteurs de ce travail, les complications liées aux tests naso-pharyngés sont extrêmement rares, et n’ont entraîné – fort heureusement – aucun décès.
Cette équipe constate que les complications seraient dues à cause d’une mauvaise procédure de prélèvement et recommande ainsi :
- De ne jamais utiliser la force
- Certains participants peuvent avoir des voies nasales déformées
- Il faut se renseigner si le participant testé n’a pas eu d’opération au crâne ou au nez pouvant gêner l’écouvillon
- L’écouvillon doit être dirigé le long de la paroi nasale, sans trop l’orienter vers le crâne, ni latéralement jusqu’à sentir une résistance.
Avec une fréquence globale de 1,25 cas pour 100.000 tests naso-pharyngés, le risque reste extrêmement faible et n’a entraîné aucun décès ou séquelles.