Accéder à des enquêtes de santé exclusives !

Inscrivez-vous gratuitement à la newsletter de plus de 10.000 abonnés et recevez plusieurs enquêtes et guides inédits (sur le sucre, les crèmes solaires, les dangers des poêles...) qui ne sont pas présents sur le blog !

Il est prisé des plateaux télé pour son bagout doublé d’une autorité médicale reconnue. Le docteur Saldmann distribue les anecdotes médicales et scientifiques comme du bon pain chaud, sans confrontation sérieuse. Car après enquête, ses conseils et séduisantes anecdotes s’apparentent à de sordides pseudo-vérités.

Capture d’écran de l’interview entre Frédéric Saldmann et Fabrice Midal

Le chouchou des chouchous

Il s’exprime avec une clarté déconcertante, une assurance légendaire et un calme olympien. Le docteur Frédéric Saldmann est un chouchou des plateaux télévisés, et des interviews YouTube qui vont assurer des centaines de milliers de vues.

Ce cardiologue armé d’une formation de nutritionniste manie l’anecdote à la perfection pour distiller au cours de ces passages audiovisuels une quantité assourdissante d’informations et de conseils pour vieillir le plus longtemps possible, et en santé s’il vous plaît !

Il est inconcevable d’imaginer que le cher docteur Saldmann nous raconte des bobards. Il est le médecin préféré des stars françaises et incarne l’autorité médicale même. Son apparence peut même servir d’exemple ! Il est plutôt bel homme, bien conservé, et répète à longueur d’interviews suivre avec assiduité ses conseils avisés.

Des douches froides matinales au vélo de chambre quotidien jusqu’au jeûne « séquentiel »… Le médecin qui jongle entre les émissions de télé et le chevet de ses patients trouvent également du temps pour écrire des livres.

Beaucoup de livres. Il vient de sortir en 2022 son dernier ouvrage « La Santé devant soi. Le secret millénaire qui va changer votre vie » qui va garantir à son éditeur un succès commercial retentissant.

Car son nom fait vendre. Mais cela, on s’en fiche un peu.

Ce qui m’intéresse, et vous devez vous en douter, c’est l’aspect scientifique.

Frédéric Saldmann raconte-t-il des anecdotes sourcées et sérieuses ou bien balance-t-il des résultats piochés ici et là pour épater la galerie ?

On connaît déjà un peu la réponse, en fait. Car d’autres ont aussi eu l’idée d’aller vérifier les allégations du cardiologue à la réputation sulfureuse. Ils ont bien souvent réalisé qu’il y avait un gouffre, que dis-je un cap, entre les allégations du docteur Saldmann et la réalité des travaux scientifiques.

Les enquêtes sur les personnages publiques qui tiennent des discours “percutants” sur la santé vous intéressent ? Alors lisez les analyses sur les propos du Dr Lallement et le sucres toxiques, les avis tranchés du Dr Michael Greger sur le végétalisme ou encore les douteux conseils de Kahina Oussedik.

J’ai donc décidé de passer en revue plusieurs affirmations – parfois un peu fofolle – du docteur Saldmann entendu au cours d’entretien sur YouTube, à la télévision et avec la lecture de son dernier livre.

On va décortiquer ce sac de nœuds d’anecdotes pour tenter d’y retrouver le fil de la vérité, et d’évaluer à quel point notre médecin s’écarte – ou non – de ces vérités.

Vous allez le voir, la suite vaut son pesant de cacahuètes. On va apprendre plein de choses, en passant par les douches froides, les donneurs de sang protégé du cancer, le stress qui sauve ou encore la retraite qui bousille le cerveau !

La santé par l’anecdote

Du sang et des cancers

Le docteur Saldmann n’aime pas vraiment le fer. Je ne sais pas si c’est à cause d’un traumatisme d’enfance avec les épinards et Popeye, mais ce minéral important ne trouve point de grâce à ses yeux.

Du moins, tant qu’il reste sous les radars. Dans une interview qui cumule plus d’un million de vues sur la chaîne de Fabrice Midal, le cardiologue nous précise « qu’il vaut mieux que notre taux de fer dans le sang soit au raz des Paquerette » plutôt que l’inverse.

Mais pourquoi diable faudrait-il surveiller à ce point son fer ? Car, nous précise-t-il, « qu’on a découvert complètement par hasard au cours d’une étude passionnante que les donneurs de sang avaient moins de cancers et de maladies cardiovasculaires »

élémentaires mon cher Watson ! On sait très bien que les donneurs de sang perdent plus de fer que les autres en s’allégeant du précieux liquide.

L’anecdote nous fige sur place, laissant quelques secondes à notre cerveau pour analyser l’enchaînement qu’il est déjà trop tard, Frédéric Saldmann enchaîne. Ce sera pour plus tard. On l’accepte sans sourciller.

Sauf que le docteur Saldmann se trompe. Lourdement. Il tombe dans le piège le plus classique et enfantin de l’épidémiologie en confondant corrélation et causalité. Mais surtout en oubliant la fameuse « association inverse ».

Ce n’est pas parce que les donneurs de sang se délestent de quelques centilitres qu’ils ont moins de cancer, mais plutôt parce qu’ils ont moins de cancer qu’ils donnent leur sang !

Cette réalité est d’une banalité déconcertante. On parle d’un biais de sélection, et c’est tellement répandu que tout le monde y fait attention… sauf le docteur Saldmann.

En fait, si on avait bien remarqué que les donneurs de sang avaient moins de cancers et d’infarctus que la population générale, c’est parce que ces gens sont en meilleur santé que les autres. Les donneurs de sang fument et boivent généralement moins. Ils ont globalement une hygiène de vie plus correcte que la moyenne.

En plus, ils doivent bien souvent remplir des conditions plus ou moins draconiennes pour donner leur sang. Des travaux montrent justement que certains centres de don du sang écartent – abusivement – les anciens cancéreux (1).

Logiquement, on retrouvera moins de cancéreux dans cette catégorie bien particulière d’individus !

Donc non, donner son sang n’apporte aucun bénéfice particulier. Sur les cancers, plusieurs études qui ont contrôlé ces facteurs de confusions ne montrent aucune différence dans l’incidence des cancers entre la population générale et les donneurs de sang (2, 3).

La pratique pourrait même conduire à des risques… dont l’anémie. J’ai personnellement été anémié à cause de dons trop réguliers qui m’ont même valu un malaise vagal.

Rien de bien grave, mais tout de même flippant.

Toxique retraite

Dans la même veine, on ne pourra pas rater le coup de la retraite précoce qui vous donnera Alzheimer. Vous savez, cette maladie neurodégénérative grave (dont je résume ici quelques points de prévention pour limiter les risques) ?

Bien pour le docteur Saldmann, prendre sa retraite trop tôt (vers 55 ans) augmente le risque de développer la terrible maladie.

La cause ? Les activités « bidons, comme le golf, le bridge, les petits chevaux, l’associatif et s’occuper de ses petits enfants »

Il faudrait faire selon le cardiologue doublé de nutritionniste de « vraie activité avec un peu stress ». On va voir plus tard que le docteur Saldmann voue une sorte de culte pour le stress.

Mais avons-nous cette fois-ci doit à une anecdote scientifique réelle et non une énième séduisante pseudo-vérité ?

L’observation du médecin parisien n’est pas sortie de nulle part, comme d’habitude, il y a toujours un fond de vérité.

On a de nombreuses études qui montrent que plus on prend sa retraite tôt, plus on observe une recrudescence de cas d’Alzheimer. Mais c’est l’interprétation qui, encore une fois, fait terriblement défaut à cet excellent orateur.

On pourrait penser que c’est l’arrêt précoce de son travail qui déclenche un Alzheimer, notamment à cause « d’activité bidon », mais c’est en réalité l’inverse !

Je vous l’ai dit, les chercheurs savent désormais qu’il faut se méfier des causalités inverses. Et c’est exactement ce qu’il se passe ici.

Une vaste étude française a montré deux choses intéressantes en 2015 (4).

  1. Ils observent une association entre l’âge du départ à la retraite et le risque de démence (c’est un précurseur ou facteur de risque d’Alzheimer)
  2. Mais, ils observent aussi que la durée du temps de travail n’y est plus associée

Ça veut dire quoi ? Travailler plus longtemps ne protège pas de la démence, mais prendre sa retraite trop tôt augmente ce risque.

Ils touchent en fait du doigt la nature réelle de cette observation.

Qui sont ces gens qui partent plus tôt à la retraite ?

Et bien une étude parue dans Plos One nous montre que les personnes avec des problèmes cognitifs ou des vulnérabilités psychosociales on plus de chance de mettre un terme précocement à leur carrière.

D’où l’augmentation du risque.

Comme pour les donneurs de sang, plusieurs biais sont ici à l’oeuvre et, grosso modo, à l’opposé de notre exemple sur ce sujet. Les personnes qui prennent une retraite précoce peuvent le faire à cause de problèmes de santé… mais ce n’est pas cet arrêt qui déclenchera automatiquement cette grave maladie neurodégénérative.

Sans surprise, les affirmations du docteur Saldmann sur les « activités bidon » sont inexactes. Car les résultats de nombreux travaux affirment l’inverse. Des études où l’on contrôle ces facteurs de confusion montrent que tricoter, jouer aux cartes ou lire le journal peuvent justement réduire le risque d’avoir cette maladie (5).

La causalité inverse est toujours possible… Est-ce que ceux qui jouent aux cartes ont moins de risque d’avoir Alzheimer, car ils jouent aux cartes ou bien, car les nouveaux malades s’éloignent petit à petit des salles de jeu ?

D’une manière générale, les « loisirs » qu’on définit dans les travaux scientifiques par toutes les activités physiques, sociales et cognitives participent à réduire le risque de développer la maladie d’Alzheimer (6).

La douche froide

C’est un grand classique des milieux alternatifs. Je ne suis pas vraiment surpris d’apprendre que le Dr Saldmann prenne une douche froide pendant 3 minutes tous les jours, nous dit-il dans une récente interview sur YouTube.

Pourquoi ? Car ça « booste l’immunité » avec en prime un effet sur le poids grâce à un « frisson minceur parcequ’on brûle de la graisse brune ».

Et ça tombe bien, car je connais très bien ce sujet… Je suis moi aussi un adepte des douches froides (de temps en temps). Je confirme sans l’ombre d’un doute le bienfait mental de cette claque thermique !

Pour le reste, le doute m’habite.

Le coup de « booste » de la douche froide sur l’immunité n’est pas loin d’être une légende urbaine. Bon, j’exagère un peu, mais les preuves formelles sont extrêmement limitées pour ne pas dire inexistantes.

L’une des rares études sur ce sujet n’a trouvé aucun effet bénéfice d’une douche froide de 90 secondes sur les jours de maladie selon plus de 3000 Néerlandais (7).

On trouve des indices indirects que ces expositions au froid pourraient avoir des bienfaits (sur certains marqueurs de l’inflammation de bas grade notamment), mais on nage en plein flou artistique. Les conditions d’expositions varient d’une étude à l’autre.

Si les données ne sont pas vraiment concluantes, comme j’en parlais dans cet article sur l’exposition au froid et le système immunitaire, ou encore ici avec le coup de booste des douches froides, on sait qu’il ne faut pas s’exposer n’importe comment.

Pourquoi ? Car ce froid permettra bien de créer un type de graisses très intéressant : les fameuses graisses brunes dont parle le docteur Saldmann. Mais on ne brûle pas ces graisses, elles brûlent des calories et beaucoup plus que les autres.

Pour nous réchauffer. C’est le rôle principal de ces véritables pompes à chaleur. Et s’il y a une chose à éviter de faire pour maximiser la création des graisses brunes, c’est de frissonner…

Et c’est précisément ce que mentionne le chouchou des plateaux télé avec son fameux « frisson minceur » ! Sauf que non. Le frisson est un mécanisme de protection pour nous réchauffer. On tremble quand on a froid pour créer de la chaleur.

Mais ce phénomène empêche – ou limite plutôt – la création ou le recrutement des graisses brunes. C’est d’ailleurs pour cette raison que des chercheurs ont équipé de gilet auto-refroidissant des participants conçu pour éviter le fameux frisson contre-productif !

Autrement dit, le docteur Saldmann frappe complètement à côté avec son anecdote pourtant bien léchée !

Une lichette de stress

Le stress est d’une importance capitale pour le docteur Saldmann. Au point où il conseille d’avoir sa dose de stress quotidienne pour être en bonne santé.

La raison ? Une étude allemande aurait montré que les personnes qui n’ont jamais de stress meurent plus vite et en moins bonne santé comparées à des personnes régulièrement stressées. L’inflammation exploserait le plafond chez les personnes zen et calme.

Étonnant, non ?

On retrouve dans son livre un paragraphe entier dédié à cette anecdote dont lui seul a le secret. Lui seul, car il est impossible de retrouver cette fameuse étude allemande malgré la bibliographie !

Aucune étude listée par le docteur parisien ne mentionne de près ou de loin cette histoire de chercheurs allemands et d’un stress fatal en cas d’absence.

C’est quand même ballot. On ne pourra pas vraiment vérifier si cette étude a été lue correctement (mais on peut légitimement en douter) ni savoir si elle existe vraiment.

Et vous n’imaginez pas le casse-tête pour trouver des références scientifiques qui pourraient correspondre avec aussi peu d’éléments. Surtout sur le stress. Ce sont des milliers d’études sur ce sujet.

Mais avant même de vouloir aller scientifiquement plus loin, comment peut-on croire que des personnes peuvent vivre sans stress ? Je veux dire, c’est impossible. On expérimente forcément la notion de stress à un moment ou un autre dans nos vies.

Après, il y a stress et stress.

Car le stress est quelque chose de tout à fait naturel et normal. C’est même l’un des moteurs de notre évolution et sélection, nous aidant à éviter des environnements ou facteurs problématiques.

Puis, il y a différent type de stress. Il peut être chronique et de faible intensité (comme un collègue pénible et trop « taquin » ou tout simplement faire du sport) ou aiguë et puissant (le décès d’un proche). Les conséquences ne seront absolument pas les mêmes.

Car l’exposition à un stress chronique dégrade incontestablement l’état de santé et réduit l’espérance de vie (9, 10, 11). On peut parler d’une sorte de « stress hormétique », savamment dosé, qui possède des effets positifs sur la santé.

Le stress peut aussi est une notion plus biologique. Le sport est un cas d’école dans le domaine. Car pratiquer le sport, c’est exercer un “stress” sur l’organisme, notamment le coeur. D’une manière très temporaire, le coeur va être en état de stress physiologique, qui, sur le long terme et avec une pratique régulière, aura des effets profondément bénéfiques.

Mais vous me connaissez, je ne lâche pas l’affaire facilement concernant notre fameuse étude allemande, car qui cherche trouve ne dit-on pas ! Je pense avoir réussi à trouver notre fameuse étude à force de pugnacité !

Elle date de 2020, et a été écrite par des chercheurs finlandais (et non allemand) (12). Ces chercheurs ont suivi pendant 16 ans près de 40 000 participants où l’on essaye de récupérer le maximum d’information possible.

Sur la santé, les décès, le statut socio-économique, le tabagisme, le statut marital… mais aussi la perception du stress.

C’est à partir de cette étude que le docteur Saldmann s’est inspiré – je pense – pour sa fameuse anecdote.

Car les scientifiques ont demandé aux participants s’ils se sont senti « tendu(e), stressé(e) ou soumis(e) à une forte pression au cours du mois dernier ? ».

Il y avait quatre possibilités pour les réponses :

  1. Oui, ma vie est insoutenable
  2. Oui, ma vie est plus difficile que la plupart des gens
  3. Oui, mais pas plus que la moyenne
  4. Pas du tout

Et dans les faits, on réalise que ce sont bien les personnes qui ont répondu « oui, mais pas plus que la moyenne » qui ont eu la projection d’espérance de vie la plus grande.

Si on regarde les chiffres, ça donne en différence de l’ordre de 5 mois (pour les hommes et de seulement 4 mois pour les femmes) entre ceux qui ne précisent pas avoir ressenti de stress particulier et ceux qui attestent en recevoir un peu, mais pas plus que la normale.

Techniquement, l’affirmation du docteur Saldmann n’est donc pas si fausse. Mais elle est beaucoup à nuancer. Car comme on a pu le dire plus haut, qui peut se targuer de n’avoir jamais eu de stress dans sa vie ?

Je pense que les personnes qui ont répondu « pas du tout » à cette question doivent d’une certaine manière relativiser ce stress minimal ou peut-être l’ignorer.

Ils ont peut-être tout simplement décidé de choisir cette réponse à cause de la question… qui mélange les “tensions” avec le “stress” et une “forte pression”

En plus, ces résultats sont obtenus sur la base de questionnaire où les personnes doivent se rappeler d’une situation d’il y a quelques mois. Est-ce que ces quelques mois seront à ce point-là déterminant sur notre espérance de vie ?

Les seules variables objectives sont les données de marqueur biologiques, pour le reste, et notamment la « satisfaction dans sa vie », comment pourrait-on faire plus subjectif ? On peut être satisfait d’une vie qui nous réduit pourtant notre espérance de vie.

Par ailleurs, d’un point de vue statistique, et là je rentre un peu dans les détails barbants, mais les valeurs entre nos deux groupes sont très proches. On parle d’une réduction du risque de mourir de l’ordre de 27 % (risque relatif) pour ceux touchés par un léger stress, contre 21 % pour ceux sans stress.

Mais l’effet ne sera pas significatif dans le second cas, car l’intervalle de confiance dépasse 1, mais légèrement. Autrement dit, ces deux signaux restent statistiquement très proches, et plutôt fragiles quand on raisonne en termes de données épidémiologiques.

Surtout que nos scientifiques n’ont probablement pas pu capturer l’ensemble des facteurs qui peuvent jouer sur la santé, et la survie des Finlandais. Ces études ne peuvent pas le faire. Elles tentent de s’en rapprocher, indéniablement, mais il faut garder cela en tête.

Et faire preuve de prudence dans ces propos. Mais la prudence et la nuance ont une valeur monétaire plus faible et séduisent beaucoup moins bien un auditoire peu formé à la lecture scientifique.

L’optimisme salvateur

Ce dernier point illustre encore une fois comment le docteur Saldmann inverse très facilement les associations scientifiques qu’on peut observer pour nous assommer d’anecdotes renversantes.

Selon lui, « les optimistes vivent 7 ans de plus que les autres, ils font de vieux os ».

Il faut donc être optimiste pour vieillir en bonne santé. Mais ne s’est-il pas demandé si les gens en bonne santé, avec une bonne situation professionnelle et familiale, et qui vivent plus longtemps, n’avaient pas justement plus de chance d’être heureux et optimistes ?

Grande question.

Justement, une vaste étude sur plus de 6 000 adultes de plus de 55 ans s’est intéressée à la question de l’optimisme, et du sentiment d’être heureux ou malheureux avec le risque de mourir (13).

Les résultats sont vraiment intéressants. Si les auteurs trouvent bien que les optimistes ou les personnes heureuses vivent plus longtemps, cette association bénéfique disparaît quand on ajoute de plus en plus de paramètres confondants dans les modèles.

Les auteurs concluent ainsi :

En d’autres termes, nos résultats suggèrent que les personnes heureuses vivent plus longtemps parce qu’elles sont en bonne santé.

Pseudo-vérités et anecdotes

À travers ces quelques exemples, qui demandent tout de même un énorme travail de vérification (surtout quand on « oublie » de mettre les bonnes références dans son ouvrage), on réalise rapidement que le docteur Saldmann dénature complètement les études qu’il cite.

Le fait-il sciemment pour énoncer ces percutantes anecdotes et séduire son auditoire, et donc de futurs clients ? Ou bien est-ce simplement le résultat d’une lecture rapide et mauvaise de ces études ?

Difficile de trancher. Pour autant, les erreurs d’interprétations des études observationnelles faites par le docteur Saldmann sont enfantines. Presque ridicule quand on est habitué à la lecture scientifique de ce domaine-là.

Interpréter les associations d’étude observationnelle sans tenir compte des facteurs de confusion et d’une possible causalité inverse, c’est induire ses lecteurs en erreur.

Le cas des donneurs de sang est édifiant. On sait depuis très longtemps que les donneurs sont en meilleures santés que le reste de la population expliquant pourquoi on observe moins de cancer ou de maladies cardiovasculaires chez eux.

Ce n’est pas le fait de donner son sang qui protège à ce point ! Il en va de même pour la religion et la foi, très présentes dans les ouvrages du docteur et pour lesquelles on peut aussi avancer le biais d’une catégorie particulière de citoyen en meilleure santé et qui s’expose à moins de risque que les autres.

La vidéo visionnée plus d’un million de fois entre Frédéric Saldm et Fabrice Midal se targue d’être un retour de la science. Le titre surfe donc sur l’autorité scientifique pour faire passer des anecdotes et des pseudo-vérités en fait scientifique acquis.

Il sera difficile de revenir sur toutes les affirmations du docteur Saldmann tellement elles sont nombreuses. Il n’est pas impossible que certaines se rapprochent davantage de la vérité que d’autres.

Je mettrais cet article à jour avec de nouvelles affirmations, et on décortiquera peut-être les effets du jeûne intermittent (qu’il renomme en jeûne séquentiel) et notamment ses effets sur l’asthme.

On reste en contact ?

D'autres enquêtes et articles doivent vous intéresser ! Inscrivez-vous gratuitement à la newsletter de plus de 10.000 abonnés et recevez plusieurs enquêtes et guides inédits (sur le sucre, les crèmes solaires, les dangers des poêles...) qui ne sont pas présents sur le blog !

3 commentaires
  1. très pertinent ton article sur le Dr Saldmann! Moi aussi je me suis fait prendre . Une discussion sur You Tube et hop j’ai acheté le bouquin que j’ai lu avec plaisir car ce Dr est aussi bon à l’écrit qu’à l’oral…
    Et puis j’ai vu sur Amazon (ma librairie facile et rapide… ) qu’il avait commis un paquet d’ouvrage sur à peu près toujours les mêmes sujets avec la même assurance , les mêmes affirmations agréables à entendre ou à lire et la même verve ! quel talent !
    Mais du coup je me suis mis à me poser quelques questions sur son emploi du temps … entre la télé, You tube et l’écriture, quand est ce que ce cardiologue consulte et comment arrive t’il à se maintenir au niveau professionnel et combien de temps consacre t il à sa formation continue…?
    Et je lis ton article … donc j’ai la réponse: il est devenu un batteleur d’estrade et un écrivain souffrant de surdose d’écriture …
    Merci pour ta mise au point : la notoriété , surtout médiatique, ne rime pas forcément avec honnêteté scientifique et intellectuelle. Ca n’enlève rien au caractère sympathique du bonhomme qui du coup parait un peu “approximatif”…
    A bientôt et merci pour tes éclairages . Amicalement, Pierre.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Tous les commentaires sont soumis à modération à priori. En postant un avis, vous acceptez les CGU du site Dur à Avaler. Si votre avis ne respecte pas ces règles, il pourra être refusé sans explication. Les commentaires avec des liens hypertextes sont sujets à modération à priori. La partie commentaire d'un article réservé aux membres peut être accessible à tous, mais les commentaires des internautes non inscrits n'ont pas vocation à être publié. Merci d'émettre vos avis et opinions dans le respect et la courtoisie. La partie commentaire sera automatiquement fermé 30 jours après publication de l'article.