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© pvproductions | Freepik

Le jeûne est décrit comme une arme redoutable et naturelle contre le cancer. On le recommande sous le manteau pour réduire la taille des tumeurs, ou bien minimiser les effets indésirables des chimiothérapies. Mais que savons-nous vraiment de ces effets sur les cancers, chez nous, les hommes ? Enquête.

Sommaire de l’enquête

1. S’affamer pour se soigner

2. Miracle ou arnaque ?

[Partie réservée aux abonnés ?] 

3. Valter Longo, Hérault du jeûne

4. Rats de laboratoire

5. Réconcilier deux mondes

6. Précieux primates

7. Rares humains

7.1 Peut-on limiter les effets toxiques des chimios ?

7.2 Peut-on vaincre le cancer ?

8. A retenir

S’affamer pour se soigner

L’idée n’est pas nouvelle, elle serait même très ancienne. Dès l’Antiquité, des noms célèbres comme Hippocrate recommandaient le jeûne pour soigner divers problèmes de santé. Socrate aurait été un pratiquant régulier de la privation de nourriture.

Qui s’intéresse aux bienfaits du jeûne sur la santé tombera inévitablement sur les « pontes » du domaine, comme un certain Herbert Shelton. Ce chiropraticien et naturopathe a popularisé le crudivorisme, et le jeûne pour déclencher les processus d’auto-guérison du corps.

Jeûner permettrait à l’organisme de se reposer, à cause d’une coûteuse digestion doublée d’une alimentation principalement pro-inflammatoire, et entraînerait une cascade de réactions biochimiques et physiologiques positives aux effets anti-cancéreux redoutables.

On prive ainsi les cellules cancéreuses du précieux carburant nécessaire à leur macabre invasion, et on booste le système immunitaire pour achever les dernières traces du cancer.

Cette méthode pourrait activer la fameuse autophagie. Un processus naturel de « nettoyage » du corps où l’on peut imaginer un service d’éboueur très efficace pour se débarrasser des déchets qui attirent les parasites et les maladies.

Mais j’en parle en détail dans une enquête où je vous montre comment l’activation de cette autophagie peut à la fois aider à la lutter contre les cancersmais aussi les faire grossir et métastaser !

Le jeûne aurait aussi la particularité de protéger avec une sagesse infinie les bonnes cellules des effets toxiques des chimiothérapies.

Les promesses pour traiter naturellement le cancer sont légions sur la toile ! J’en parle dans des articles sur le sujet de l’urine, de l’ail, du bicarbonate de soude, du régime cétogène, de la vitamine C, du jus de corossol ou encore des fibres alimentaires !

En conséquence de quoi nous aurions moins d’effets indésirables caractéristiques de ces traitements qui frappent indistinctement tout ce qu’ils trouvent sur leurs passages (moins de nausées, vomissement, perte de poids, etc.)

Miracle ou arnaque ?

Le miracle du jeûne sur la santé et notamment les cancers n’est pas une mince affaire à traiter. Pourquoi ? Car les « preuves » sont disparates et prennent de multiples formes. La première d’entre toutes nous vient droit de l’empire russe !

Des médecins russes auraient pendant des dizaines d’années soigné des milliers de patients grâce au jeûne. Mais il est impossible de trouver la moindre trace de ces soins (en français ou anglais), de les étudier et les confronter aux standards de la recherche moderne.

Ces travaux n’auraient jamais été traduits. On doit donc croire ces affirmations sur parole, presque comme une légende urbaine bien ancrée dans le milieu du jeûne.

Comment dès lors se forger un avis ? Avec les témoignages ? Pourquoi pas ! Ils sont nombreux et souvent positifs. Sauf que les personnes qui échouent à régler un problème de santé, et notamment un cancer, ne sont généralement plus là pour témoigner…

On parle du biais du survivant et j’en parle dans le détail dans cet article pour inviter à prendre du recul sur ces témoignages.

Que nous reste-t-il ? Les études scientifiques ? Oui, mais on rétorquera bien souvent que les laboratoires pharmaceutiques n’ont rien à gagner à faire des études sur le jeûne ! Élémentaire mon cher Watson !

On ne pourra jamais breveter l’arrêt de s’alimenter.

Tout le monde peut le faire.

Les firmes pharmaceutiques auraient même tout intérêt à stopper la recherche sur une méthode gratuite et universelle pour traiter le cancer, qui rapporte des sommes vertigineuses. Vous n’auriez pas vraiment tort de le penser, vu l’incroyable laxisme du gendarme du médicament qui distribue les autorisations de mise sur le marché sans preuve solide d’efficacité.

Pourtant les études ne manquent pas vraiment. De nombreuses équipes à travers le monde s’évertuent à étudier les effets du jeûne sur les cancers, en utilisant souvent des souris, et plus rarement des hommes et des femmes.

Elles restent indispensable en permettant de contrôler de nombreux paramètres qui peuvent brouiller les pistes. J’en parlais dans une intrigante investigation sur une rémission “naturelle” d’un cancer du foie où s’entre-mêle l’arrêt de la cigarette, de l’alcool et des opérations diverses pouvant expliquer une rémission spectaculaire.

On va essayer dans cette enquête d’évaluer objectivement si :

  • Le jeûne permet bien de réduire le fardeau des cancers en prolongeant la vie des malades ?
  • Le jeûne est un outil intéressant pour limiter les effets indésirables des chimiothérapies ?
  • Cette privation de nourriture est réellement sans danger pour la vie des malades ?

Vous allez découvrir dans cette enquête que les recommandations de jeûne long qu’on retrouve abondamment sur le net et les sphères alternatives sont loin d’être les méthodes les plus prometteuses.

Pire, elle pourrait exposer à des risques plus importants…

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3 commentaires
  1. Bonjour Jérémy,
    Nous voilà donc sur notre faim (le jeu de mot état facile…). Alors, bientôt la suite de l’enquête avec les résultats des études cliniques chez l’homme ?

  2. encore un vrai régal cette enquête sur le jeûne !
    Ma plus ancienne assistante, une personne exceptionnelle avec qui j’ai opéré tous les matins pendant 35 ans, vient de déclencher un cancer pas sympa du tout : un Léïomyosarcome de l’endomètre. Donc chir très compliquée car adhérences et atteintes rein, vessie et culs de sac de Douglas, chimio assez agressive toutes les 3 semaines etc etc
    On a bien sur activé tous nos contacts pour l’aider à encaisser ce traitement, et elle a des compléments à base de champignons anticancéreux , d’anti oxydants, d’omega3 et de quelques produits spécifiques de Texinfine dont Préservation et Rad 51.
    Ses deux premières chimio se sont bien passées et surtout il y a eu une diminution des 3/4 des tissus suspects résiduels de la chir. Elle fait un jeune péri chimio et il semble bien que même les oncologue de Leon Berard à Lyon sont tout à fait pour ça. Donc les choses évoluent !
    Pour nos chiens cancéreux, on ne parle pas de jeune mais de restriction calorique et surtout d’un régime sans amidon qui est le régimes normal d’un carnivore donc = arrêt des croquettes.
    Merci pour tout ce que tu fais c’est génial et quel travail ? Je suis admiratif !
    Je me demande souvent comment tu arrives à lire et éplucher toutes ces études …tu bosses combien d’heures par jour?
    Amicalement, Pierre.

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