Voici la Une du journal, « La Santé en clair », en date du 5 août 2013 dans lequel on y explique comment un homme âgé de 45 ans est mort d’une crise cardiaque dans la matinée après avoir manqué son petit-déjeuner.
Bien sûr cette Une est fictive, comme le journal d’ailleurs. Alors je ne suis pas en train de vous faire un remake des articles de l’excellent site d’information Legorafi.fr, je souhaite plutôt traiter un sujet d’actualité : l’importance du petit-déjeuner en santé humaine.
Dans l’actualité scientifique, des chercheurs de la prestigieuse école de santé publique de Harvard ont publié une étude épidémiologique sur la consommation d’un petit-déjeuner ou non avec les risques de maladie coronarienne (1).
Au terme d’une longue procédure (qui sera détaillée plus bas), les chercheurs arrivent à la conclusion suivante :
Les hommes qui ne prennent pas de petit-déjeuner ont 27 % de risques en plus d’être atteints d’une maladie coronarienne, comparé avec des hommes qui prennent un petit-déjeuner.
Cette étude, ce résultat (avec le chiffre phare de 27 % repris par tous les médias), ces conclusions me rappelle étrangement une précédente étude sur le régime alimentaire qui attestait que les végétariens avaient 12 % de risques de mortalité en moins que les omnivores.
Lanutrtition.fr ou encore le Huffington Post.fr titraient chacun que le fait de sauter le petit-déjeuner augmenterait le risque de crise cardiaque chez les hommes.
Est-il réellement dangereux pour la santé de manquer le petit-déjeuner, le « repas le plus important de la journée » selon les diététiciens ?
Nous allons voir dans la suite de ce billet les détails de l’étude en question, et les problèmes inhérents à son caractère épidémiologique.
Les limites d’une étude épidémiologique en 3 points
Cette étude, comme toutes études épidémiologiques, possède des limites majeures dans l’interprétation des résultats mais également des contraintes méthodologiques importantes, qui peuvent biaiser ces mêmes résultats.
1ème Point : L’acquisition des données épidémiologiques est fragile
C’est un point classique qui est souvent pointé du doigt dans ces études épidémiologiques. En effet, les chercheurs récupèrent généralement d’énorme quantité de données sur les habitudes alimentaires des personnes suivies avec des questionnaires à remplir.
Ces questionnaires (FFQ en anglais pour Food Frequency Questionnaire) sont bien souvent assez espacés dans le temps, tous les 3 mois dans certains cas, parfois tous les ans et nous allons voir que dans le cas de notre étude le questionnaire était soumis tous les 4 ans !
Les individus soumis à ces questionnaires doivent faire preuve d’une mémoire quasi exceptionnelle et d’une honnêteté remarquable afin d’apporter les résultats les plus réalistes et les plus cohérents.
Malheureusement, nous savons que les aliments avec les auras les plus bénéfiques (comme les fruits et les légumes) sont bien souvent surestimés, tandis que les aliments avec les auras les moins bénéfiques sont eux sous-estimés.
2er Point : Aucun lien de cause à effet n’est démontré
C’est le point central de ce genre d’étude : elles ne permettent pas d’établir un lien de cause à effet entre deux variables, ici le petit-déjeuner et la fréquence des maladies coronariennes.
Les études épidémiologiques permettent donc de mettre en évidence des associations entre plusieurs variables, et d’émettre des hypothèses de travail qui devront être validées ou non ultérieurement.
Concrètement, l’étude visée ici met en évidence un risque accru de maladies coronariennes chez les hommes ne prenant pas de petit-déjeuner, on peut donc émettre l’hypothèse que le petit-déjeuner protège d’une certaine manière les fonctions cardiaques, selon une quantité probablement inconnue de facteurs.
Par la suite, des études plus poussées dites « cliniques » peuvent être mises en place afin de valider cette hypothèse dans un cadre contrôlé.
3ème Point : Les facteurs de confusion sont nombreux
Dans le point précédent, nous avons vu que les scientifiques tentent d’établir des associations entre 2 ou plusieurs variables afin d’en tirer des conclusions et des hypothèses.
Malheureusement, les chercheurs ne peuvent pas contrôler tous les facteurs qui pourraient influencer l’association entre les variables cibles. Ces facteurs qui ne sont pas pris en compte, ou bien sous ou surestimés, sont dits de confusion.
Les facteurs de confusion fragilisent les associations entre variables, et doivent à tout prix être pris en compte dans les modèles statistiques. Classiquement, le tabagisme, l’indice de masse corporelle, ou encore l’âge sont des facteurs de confusion généralement pris en compte.
En revanche, la composition exacte de l’alimentation, les exercices physiques spécialement réalisés par les individus ou le type d’huile utilisé sont des exemples parmi d’autres de facteurs de confusion pouvant fausser un lien démontré.
Revenons maintenant dans le vif du sujet, avec un topo sur les points forts et les ponts faibles de cette étude.
Points Forts et Points Faibles de l’étude de Harvard
En quelques mots, cette étude présente évidemment de gros points forts qui la place indéniablement dans le top des études épidémiologiques.
Les Points Forts
1er : Les sources de financement sont publiques
C’est un point de plus en plus important et décisif dans la confiance que l’on porte dans une étude, ces résultats et ces conclusions.
L’influence des sociétés commerciales dans les résultats scientifiques n’est plus une simple idée d’illuminés ou une vague théorie du complot alimenté par ces mêmes sociétés.
Non, la science a déjà tranché sur la question en 2007 dans une étude qui a démontré l’influence des sponsors dans les résultats des études scientifiques (2). Dès lors qu’une société finance une étude sur l’un de ses produits, les résultats de cette étude ne seront jamais négatifs.
Si l’on mène les mêmes expériences avec des sponsors indépendants, 1 produit sur 3 perdra comme par enchantement ses bienfaits sur la santé.
2ème : L’imposant échantillon et la durée de l’étude
27.000 professionnels de la santé (des vétérinaires, ostéopathes, etc.) âgés entre 40 et 75 ans ont été suivi pendant 16 années.
Ces chiffres imposent une forme de respect et constituent une base solide pour gommer les imperfections des études épidémiologiques.
3ème : L’expérience conséquente de l’école de santé de Harvard
L’école de santé publique de Harvard qui est à l’origine de cette étude est à la pointe de la nutrition mondiale. Les chercheurs de cette équipe ont une excellente expérience dans la gestion et le traitement des études épidémiologiques.
Ce point peut paraître anecdotique, mais il possède tout de même son importance dans le crédit des résultats.
Les Points Faibles et les bizarreries
Maintenant, voyons les points les plus dérangeants, les points que les journalistes ignorent et surtout ceux qui ont relayé une information un peu trop hâtivement.
1er : Un questionnaire à remplir tous les 4 ans
Le premier point de cette étude, et non des moindres, concerne la collecte des données alimentaires à travers des questionnaires. D’après les auteurs de cette étude, « l’alimentation [des participants] de l’année passée est déterminé tous les 4 ans […] ».
Autrement dit, tous les 4 ans, les participants doivent remplir un questionnaire sur leur alimentation de l’année dernière. Cette méthode occulte donc les 3 années qui suivent le questionnaire. Sur les 16 années de suivi des participants, seulement 4 années intègrent les modèles statistiques, tandis que 12 années sont ignorées.
Ce biais dans la méthode pourrait occulter les changements brutaux du régime alimentaire, ou les périodes de régime qui peuvent être très courte dans le temps.
2ème : Des données sont manquantes pour chaque variable
Une très courte phrase dans la méthode indique que plus de 2 % de donnée sont manquantes pour toutes les variables collectées avec les questionnaires. Ces variables peuvent aussi bien être l’âge, le tabagisme, l’activité physique, ou l’ingestion d’alcool.
Les auteurs de l’étude ont donc réalisé des analyses statistiques sur des modèles avec des données manquantes.
3ème : Les résultats non significatifs avec le modèle complet
C’est le point faible le plus intriguant de cette étude. D’où vient ce 27 % de risques en plus de faire une crise cardiaque ?
A priori, le tableau n°2 de l’étude résume l’effet du petit-déjeuner sur les maladies coronariennes suivant plusieurs modèles, avec différentes variables.
D’après les données des scientifiques de Harvard, un homme qui ne prend pas de petit-déjeuner augmente ces risques de maladies coronariennes de 27 % peu importe l’âge, l’alimentation (en terme de qualité et de quantité), le tabagisme, le statut marital, l’activité physique ou encore les antécédents d’infarctus du myocarde dans la famille.
En revanche, les chercheurs indiquent un modèle encore plus précis qui prend également en compte (en plus de tous les autres facteurs cités plus haut) l’indice de masse corporel et l’état de santé de l’individu (diabète, hypertension, hypercholestérolémie) qui lui démontre tout l’inverse, sauter le petit-déjeuner n’aurait aucun effet sur la santé cardiovasculaire (P value = 0.08).
En réalité, les chercheurs ont donc choisi le modèle le plus « complet » en termes de variables et de facteurs de confusion (le n°4) mais qui reste néanmoins significatif pour démontrer un effet (ici positif) du petit-déjeuner sur les maladies coronariennes.
Il n’y a guère de mauvaise foi chez les auteurs de cette étude car une phrase plutôt discrète l’indique dans le résumé (abstract en anglais). Les auteurs énoncent que les « Hommes qui sautent le petit-déjeuner ont 27 % de risques en plus d’avoir une maladie coronariennes que les hommes qui prennent un petit-déjeuner. […] Ces associations ont été ajustées par l’indice de masse corporel, l’hypertension, l’hypercholestérolémie et le diabète de type 2. »
Les auteurs n’indiquent pas que les associations ajustées avec ces 4 facteurs supplémentaires n’existent plus, et que les résultats ne sont plus significatifs (modèle n°5). Dans la colonne « Seuil de significativité » du modèle n°5, on remarque 0.08 ou 8% donc bien au-delà du seuil fatidique statistique de 5 %.
4ème : Les faiblesses du questionnaire admises par les auteurs
Dans la discussion des résultats de l’étude, les auteurs mettent en garde leurs confrères de certains biais présents dans le questionnaire sur les habitudes alimentaires.
Premièrement, les boissons sucrés et alcoolisées n’auraient pas été prises en compte (ou bien très peu) dès lors que ces boissons étaient consommées en dehors des repas. On peut y inclure les boissons gazeuses hyper sucrées, les bières très caloriques avec des index glycémique astronomique et même les boissons « lights » avec des édulcorants de synthèse (n’oublions pas les sirops, etc.)
Deuxièmement, et c’est probablement le point le plus limitant, mais les auteurs déclarent que « le questionnaire sur les habitudes alimentaires n’a été posée qu’une seule fois et ne prenait pas en compte les détails sur l’heure exact des prises alimentaires des participants ou sur la composition en nutriments des repas et des snacks (= grignotages) ».
Pour être plus clair, les deux catégories « avec petit-déjeuner » ou « sans petit-déjeuner » ont été définies une seule et unique fois au début de l’échantillonnage pour toute la durée de l’étude (16 ans).
Il faut se rendre compte qu’en l’espace de 16 ans, les auteurs estiment donc que toutes les personnes qui ne prennent pas de petit-déjeuner à l’instant 0 ne changeront pas cette habitude pendant les 16 années suivantes. C’est franchement discutable.
C’est franchement discutable et même plus, car les auteurs ont intégré différentes « modalités » de petit-déjeuner dans la grande catégorie « avec petit-déjeuner ». D’après eux, toutes les personnes prenant un repas avant l’heure du petit-déjeuner, au moment du petit-déjeuner ou un brunch intègrent la grande catégorie « avec petit-déjeuner ».
D’une part, et comme le souligne très bien Florian Kaplar du site Naturo-passion, il y a une différence non négligeable entre un petit-déjeuner fait de viennoiseries industrielles, de charcuterie de seconde zone et de céréales hyper sucrées avec un petit-déjeuner fait de fruits frais, de yaourt ou d’aliments crus et vivants.
D’autre part, il y a une différence entre un petit-déjeuner pris le matin au réveil chez soi avec tous les ingrédients pour faire un menu équilibré, avec un petit-déjeuner pris au vol sur le chemin du travail ou en plein matinée, qui sera probablement riche en produits industriels, pauvre en fruits, etc.
Le jeûne intermittent remis en question ?
En voilà une question intéressante. Les auteurs prouvent indirectement (et encore, nous savons que le modèle le plus complet n’est PAS significatif) que l’action de jeûner le matin (comme je le préconise) serait dangereuse pour la santé cardiovasculaire.
Bien entendu, je confronte cette idée avec les résultats des études scientifiques sur le jeûne intermittent et sur la santé cardiovasculaire.
Deux études publiées en 2009 et 2010 mettent en évidence une protection de la santé cardiovasculaire avec un jeûne intermittent et une restriction calorique (3, 4).
Quatre autres études publiées entre 2005 et 2009 mettent également en lumière une protection des fonctions cardiaques avec un jeûne intermittent, spécialement au niveau des inflammations du système cardiovasculaire, des infarctus du myocarde et des ischémies (5 – 8)
Plus récemment, une référence datant du mois de février de cette année (dont j’ai appris l’existence dans un article de Florian) enfonce la porte de la protection cardiovasculaire grâce au jeûne intermittent (9).
Petit-déjeuner : oui ou non ?
Dans les perspectives cliniques de l’étude de l’école de nutrition de Harvard, les auteurs déclarent « qu’il n’existe pas de recommandations diététiques formelles et officielles basées sur des preuves scientifiques à propos des habitudes alimentaires chez les adultes, dont la prise d’un petit-déjeuner […] ».
Ils argumentent que « si d’autres études réalisées sur différentes populations viennent confirmer ces résultats, leur découverte supporte la recommandation d’un petit-déjeuner quotidien par les professionnels de la santé et les autorités sanitaires afin de prévenir les risques de maladies cardiovasculaires […] ».
Personnellement, j’attends effectivement que d’autres preuves viennent appuyer ces résultats afin de réellement remettre en cause mon jeûne intermittent. Mais encore une fois, de quelles preuves parlons-nous au juste ?
Allons-nous nous forger notre avis uniquement sur des études épidémiologiques, les plus sérieuses soient-elles, qui présentent des biais sévères et des chiffres mystérieux (27% de risques en plus, etc) ?
A l’heure actuelle, les études cliniques sur les modèles animaux (rats, souris et singes) et sur les Hommes attestent à l’unisson des effets bénéfiques du jeûne intermittent sur la santé, tant au niveau cardiaque, que cérébrale ou hormonal.
Cette étude, qui présente des faiblesses et des forces, risque de faire plaisir aux grands groupes de l’agroalimentaire qui pourront l’utiliser afin de faire valoir l’importance d’un petit-déjeuner, et des produits généralement associés comme les boîtes de céréales sucrées, les gâteaux industriels ou les produits laitiers pasteurisés et upérisés.
N’oubliez pas que le modèle complet de l’étude, qui prend notamment en compte l’indice de masse corporelle et divers maladies métaboliques (modèle n°5), n’est pas significatif et n’apporte donc aucune preuve d’un quelconque effet bénéfique du petit-déjeuner sur la santé cardiovasculaire.
Sauter son petit-déjeuner dans le cadre d’un jeûne intermittent bien pensé apparaît réellement bénéfique pour la santé. Toutefois, un petit-déjeuner équilibré avec des fruits frais, des fruits secs, des oléagineux, des oeufs biologiques ou du lait cru est tout à fait recommandable.
Mise à jour du 14/08/13:
J’ai envoyé un mail au premier auteur de l’étude, M. Cahill, pour lui demander de m’expliquer les résultats du tableau n°2 qui présente les différents modèles des risques relatifs (RR) en fonction de la prise d’un petit-déjeuner ou non avec les différentes variables associées.
A la question:
“Est-ce que le dernier modèle de votre étude, qui prend en compte l’indice de masse corporelle et l’état de santé (diabète, hypertension, hypercholestérolémie), avec une P Value (valeur statistique) de 0.08 supérieure à 0.05 n’est pas significatif ?” (c’est le modèle n°5 dans mon tableau)
Le scientifique me répond ceci:
“Nous avons utilisé le seuil standard de significativité à 5% (0.05). Dès lors que nous avons obtenu une P-Value de 0.08, nous n’avons pas considéré nos résultats comme significatifs. C’est pourquoi nous pensons que l’indice de masse corporelle et les facteurs pris en compte dans l’état de santé peuvent être des médiateurs de la relation entre les petit-déjeuner et les maladies cardiovasculaires. Quand cette relation est ajustée avec l’indice de masse corporelle et les état de santé pris en compte, on perd la significativité du modèle.”
Le professeur Cahill me confirme donc que le modèle n°5 de l’étude, le plus complet, ne montre plus aucune association entre la prise d’un petit-déjeuner et l’incidence des maladies cardiovasculaires.
Notes et références
- Cahill, L. E., S. E. Chiuve, R. A. Mekary, M. K. Jensen, A. J. Flint, F. B. Hu, and E. B. Rimm. 2013. Prospective Study of Breakfast Eating and Incident Coronary Heart Disease in a Cohort of Male US Health Professionals. Circulation 128:337-343
- Lesser, L. I., Ebbeling, C. B., Goozner, M., Wypij, D. & Ludwig, D. S. 2007. Relationship between Funding Source and Conclusion among Nutrition-Related Scientific Articles. PLoS Med, 4, e5.
- Katare, R. G., Kakinuma, Y., Arikawa, M., Yamasaki, F. & Sato, T. 2009. Chronic intermittent fasting improves the survival following large myocardial ischemia by activation of BDNF/VEGF/PI3K signaling pathway. Journal of Molecular and Cellular Cardiology, 46, 405-412. 11.
- Wan, R., Ahmet, I., Brown, M., Cheng, A., Kamimura, N., Talan, M. & Mattson, M. P. 2010. Cardioprotective effect of intermittent fasting is associated with an elevation of adiponectin levels in rats. The Journal of Nutritional Biochemistry, 21, 413-417.
- Mattson, M. P. & Wan, R. 2005. Beneficial effects of intermittent fasting and caloric restriction on the cardiovascular and cerebrovascular systems. The Journal of Nutritional Biochemistry, 16, 129-137.
- Ahmet, I., Wan, R., Mattson, M. P., Lakatta, E. G. & Talan, M. 2005. Cardioprotection by Intermittent Fasting in Rats. Circulation, 112, 3115-3121. 8.
- Mager, D. E., Wan, R., Brown, M., Cheng, A., Wareski, P., Abernethy, D. R. & Mattson, M. P. 2006. Caloric restriction and intermittent fasting alter spectral measures of heart rate and blood pressure variability in rats. The FASEB Journal, 20, 631-637. 9.
- Varady, K. A., Bhutani, S., Church, E. C. & Klempel, M. C. 2009. Short-term modified alternate-day fasting: a novel dietary strategy for weight loss and cardioprotection in obese adults. The American Journal of Clinical Nutrition, 90, 1138-1143
- Brown, J. E., Mosley, M., & Aldred, S. (2013). Intermittent fasting: a dietary intervention for prevention of diabetes and cardiovascular disease?. The British Journal of Diabetes & Vascular Disease, 13(2), 68-72.
27 commentaires
Bon article Jérémy, Martin Berkhan remettait aussi en cause les bienfaits du sacro-saint petit déjeuner.
On pense souvent à tort qu’un repas copieux le matin va permettre de manger moins aux repas suivants, en réalité si le repas copieux permet effectivement d’avoir moins faim avant le repas qui suivra, la prise calorique au repas suivant ne sera pas affectée par le repas précédent.
Aah, Jérémy, comme tu es précieux dans la blogosphère !
J’avais eu vent de cette étude mais pas eu le courage de m’y attaquer sérieusement. Je te remercie pour cette analyse claire et objective (comme toujours)!
Bonjour Jérémy,
Sympa ce coup de gueule…mais souviens-toi que tous les diététiciens ne “pensent” pas que le petit déjeuner est sacré et indispensable…
Et oui les études épidémiologiques rendent compte d’une situation, mais rarement des causes explicatives… en clair : l’absence d’un petit déjeuner rime souvent avec des tas d’autres habitudes et comportements délétères (en terme d’espérance de vie) mais de là à faire le lien unique entre leurs conséquences et le petit déjeuner… comme souvent, gros titres racoleurs pour magazines simplistes et lecteurs peu critiques (et que dire de la rigueur des auteurs de cette étude plus prompts à publier pour publier qu’à faire des recherches réellement utiles…)
Merci pour ce blog et ces réflexions .
Cette étude est de grande envergure. Comment se fait-il qu’on dépense autant de temps et d’argent à un sujet de nutrition pas forcément vital, quand par ailleurs on s’interroge avec plus de gravité sur l’influence des hydrates de carbone sur l’obésité, les diverses formes de pollution alimentaire, etc. Financement publique ou pas, je n’ai aucunement confiance dans l’intégrité de cette équipe de Harvard quand on connait la puissance de feu de l’industrie agro alimentaire aux USA.
Bonsoir,
Suite à la découverte de votre blog, cela fait maintenant + d’1 mois que je ne déjeune plus le matin et je m’en porte très bien. Par contre, même si je n’ai jamais eu de problème de poids, je constate que ce jeûne intermittent ne m’a pas fait maigrir. Curieux, non ?
Est-ce que, inconsciemment, je mange davantage aux autres repas ? Je n’en ai pas l’impression.
Diminution du métabolisme basal peut être.
Quand est-ce qu’on va arrêter de vouloir faire une diète valable pour tout le monde ?
Les conseils généraux sont valables pour les gens dont le système digestif ne pose pas de problème mais ce n’est pas si courant que cela.
Le jeûne intermittent est bon pour les uns et catastrophique pour d’autres qui ont besoin de carburant peu après le lever.
Ce qui est clair, c’est que nous avons tous besoin d’une nourriture vraie comme celle que tu préconises, à prendre selon les horaires et le rythme qui nous convient le mieux.
Mais de nouveau tous les aliments, aussi vrais soient-ils ne conviennent pas à tout le monde.
L’auto-analyse de nos essais est indispensable pour connaître ce qui nous convient vraiment. Quand on y arrive, c’est un vrai bonheur que ce retour aux sources que tu conseilles.
@Anne Francoise — Le jeûne intermittent n’empêche pas le petit déjeuner.
Petit déj à 7:00 + déjeuner à 13:00 (idem tous les jours) = jeûne intermittent de 17 heures par jour.
+1 Anne Françoise, je suis on ne peu plus d’accord, l’alimentation c’est l’affaire de chacun, à nous d’apprendre à nous connaitre pour mieux nous nourrir !
@Frankie — a. Un mois c’est bien trop peu pour cette stratégie de perte de poids.
b. l’important c’est la durée de la plage horaire journalière. Chez les rats si cette plage est de 8 heures, un régime hyper calorique et hyper sucré ne les fait pas grossir. Mangez vous au delà de ces 8 heures?
c. si vous avez un déjà un poids optimal, l’absence de petit-déjeuner ne vous fera pas maigrir.
@Jérémy Anso
On pourrait faire une étude sur la douche le matin plutôt que le soir et peut-être arriver à la même conclusion. Prendre un petit déjeuner demande déjà de se lever plus tôt, donc d’avoir l’hygiène de vie nécessaire à cet effort en plus (discipline personnelle, régularité du sommeil, personnalité plus raisonnable,…), et qui a nécessairement un impact sur la fréquence des pathologies. L’étude prend-elle en considération ces causalités annexes?
Je ne suis pas tout à fait d’accord sur la question de la bonne hygiène de vie sous-entendue par le fait d’avoir l’occasion de prendre un petit déjeuner le matin.
Pour la simple et bonne raison que ça peut être valable pour certains individus, je suis d’accord mais pas pour tout le monde on pourrait dire totalement l’inverse sans être de mauvaise foi. Prendre le petit-déj, on peut dire que c’est se lever plus tôt, peut être raccourcir sa nuit, se lever tôt ça peut être un facteur de stress important et supplémentaire dans la journée, en plus d’être un contrainte, ça peut vouloir dire manger sur le pouce aussi, comme Jérémy l’a dit, donc dans une mauvaise situation et peut être pas de la qualité.
Je parlais en termes statistiques. Oui, il y a toujours des gens qui se lèvent plus tôt pour prendre leur petit déjeuner et se ruinent la santé en dormant moins, parce qu’ils se couchent également tard, etc. Mais d’après mon observation personnelle, ceux qui ont une meilleure hygiène de vie, prennent un petit déjeuner. A contrario, ceux qui vivent n’importe comment prennent rarement un petit déjeuner. En l’absence de statistiques sur ces critères on peut en débattre à l’infini. Reste que l’étude en question ne semble pas les prendre en question.
L’étude reste de l’épidémio donc voilà, beaucoup de manquements.
Après de mon observations, je dirai que je reste plutôt dans l’interrogation, la plupart des gens que je connais prennent un petit-déjeuner mais quand je vois ce qu’ils mangent, je me dis que si ils s’abstenaient ça ne changerait peut être pas grand chose.
Tout à fait d’accord avec vous. Je suis infirmière et quand j’étais du matin, je m’obligeais, pour prendre 1 bon petit-déjeuner dans le calme sans me presser, à me lever à 5 h 15 au lieu de 6 h maintenant. Je gagne donc 3/4 h ce qui n’est pas négligeable vu que je ne me couche pas avant minuit /1 h
J’ai toujours entendu dire qu’il était mauvais de partir sans rien dans l’estomac. Je me rends compte que c’est tout à fait possible, sans en souffrir. Je ne me sens absolument pas fatiguée. Je crois fermement que nous mangeons beaucoup trop même s’il s’agit d’aliments sains et que c’est simplement une question d’habitude.
Quand je fais le point sur les habitudes alimentaires familiales, je constate que nous n’avons jamais été de gros mangeurs (maman n’étant pas 1 cordon bleu) et que nous n’avons jamais été malades à part les petits soucis que tout le monde connait du genre céphalées, rhinopharyngites, …
Ditto. Par le passé, j’ai travaille en horaires decales, avec depart de chez moi a 4h45 du matin, pour un boulot commencant a 6 heures et finissant vers 14 heures, 14 heures 30 (sans pause, sauf toilettes, et encore…). Au depart, j’ai essaye de me lever vers 3h45 afin de me forcer a prendre un petit dejeuner, mais comme il y avait du bruit dans mon immeuble jusqu’a minuit au moins tous les soirs (et parfois 4 heures du matin – etudiants en ecoles de commerce…) j’etais epuisee par le manqué de sommeil. J’ai fini par mettre mes reveils a 4h15 (juste le temps de prendre une douche et m’habiller), afin de grapiller une petite demi-heure de plus… qui a fait une grosse difference! De toute facon, quand je dois me lever si tot le matin, surtout en hiver, je n’ai pas faim. En ce moment, ca m’arrive parfois de partir de chez moi a 6h30, afin de passer 3/4h a la piscine avant d’aller au boulot, et nager le ventre creux ne me gene absolument pas – et j’ai plusieurs annees d’experience! En reveil, nager quand je n’ai pas eu assez d’heures de sommeil la nuit precedente – difficile, je me fatigue beaucoup plus, respire moins bien, et la coordination des mouvements souffre…
Sur un autre sujet, j’ai trouve l’article suivant qui m’a semble interessant:
http://unews.utah.edu/news_releases/sugar-is-toxic-to-mice-in-safe-doses/
Il semble que la mortalite accrue des souris ne soit pas due seulement a une incidence accrue de cancers ou maladies cardiovasculaires (certaines etudes impliquent le sucre, plutot que les corps gras, dans la formation des plaques d’atherosclerose), mais en general a une morbidite accrue et un ‘vieillissement’ accelere (ou moins ralenti).
Merci pour l’analyse Jérémy. Je pense que le stress et la surmentalisation qui se met en place autour de ce genre d’études (“Oh mon dieu, le petit déjeuner est mauvais pour la santé? Que fais-je alors?”) est bien pire poison pour notre petit coeur que prendre effectivement ou pas un petit déj.
Comme si on allait trouver notre salut dans ce genre d’études! (je parle pour moi :-))
Autant directement faire l’essai par soi-même. Si on se sent mieux sans petit-déj, alors pourquoi pas? Et si on aime quand même manger le matin, pourquoi s’en priver? A chacun de créer sa propre religion ;-) Et ne pas hésiter à en changer les dogmes régulièrement!
Jérémy,
On a eu la même idée en même temps d’analyser cette étude ! On aurait pu s’attendre à un peu plus de rigueur de la part de la prestigieuse Ecole de santé publique de Harvard qui est “à la pointe de la nutrition mondiale” et qui bénéficie d’une “excellente expérience dans la gestion et le traitement des études épidémiologiques”.
Sans vouloir jeter le bébé avec l’eau du bain, il est à noter quand même que Walter Willett, qui dirige le département nutrition et considéré comme “le plus éminent spécialiste de nutrition au monde” (site lanutrition), n’a pas une éthique irréprochable.
Il a notamment remué ciel et terre pour faire publier une étude sur l’aspartame, dont le manque de rigueur lui a valu un refus de la part de six revues à comité de lecteurs. L’étude a finalement été publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition, dont Willett est membre du comité éditorial…
De même, Willett a fait parler de lui lorsqu’il a dézingué une étude de Katherine Flegal, épiémiologiste au “National Center for Health Statistics”, qui a publié une étude dans le JAMA (Journal of american medical association), concluant que les personnes en (léger) surpoids auraient une vie plus longue que les autres. Willet a vu rouge et a perdu son sang froid en déclarant au sujet de cette étude qu’elle était un paquet d’idioties (“a pile of rubbish”).
Tout cela pour dire que nous ne pouvons, hélas, pas tirer grand chose de conclusif de ces études épidémiologiques, qui servent pourtant à établir la plupart des fameuses recommandations nutritionnelles.
Florian
Naturopathie passion
Ma dernière réponse était pour Antoine.
J’ai oublié de préciser que mon dernier repas est pris vers 20 h. Si je suis du soir, avant de partir travailler (à midi), je prends ce que je prenais autrefois au petit-déjeuner (500 ml de thé vert + 2 tartines de pain aux céréales beurrées avec confiture) + 1 banane 1/4 h avant mon repas. Si je suis du matin, je prends juste 1 café dans le service à 7 h et 1 autre à 9 h 30 et 1 repas normal à 12 h 30.
Je viens de rajouter une mise à jour dans laquelle le professeur Cahill, premier auteur de l’étude, répond à mes questions. Il me confirme bien que le modèle complet qui prend en compte tous les facteurs cités comme le tabagisme, l’alimentation, l’âge, le sommeil, l’activité physique mais EGALEMENT l’indice de masse corporelle et diverses maladies (hypertension, diabète, excès de cholestérol) n’est plus significatif.
Autrement dit, il est tout à fait étonnant de voir qu’ils ont préféré orienter les données et les conclusions vers un effet du petit-déjeuner sur les maladie coronariennes quand bien même le modèle complet n’est plus significatif statistiquement.
De la part de sa maman, bravo Jérémy et pour moi les théories de Harvard ne me font aucun effet sinon que les analyses devraient être parfaites ; si je suis bien en me levant et comme je ne suis pas pressée je varie mes collations du matin et parfois je ne prends même rien, une tasse de thé ou de café ,comme beaucoup de personnes certainement
et puis ça dépend vraiment des circonstances de la vie de tous les jours
après une petite opération où l’on doit être avant au jeûne, si on oublie de vous apporter votre petit déjeuner là on râle c’est ce qui s’est passé pour moi à la clinique suite petite opération , j’attendais bien gentiment mon petit déjeuner depuis tôt le matin et ne voyant rien arriver j’ai sonné on m’avait oublié!! et là j’avais très faim et comme j’allais conduire et bien il valait mieux que je sois en forme avec café au lait croissant pain etc
Bonjour. Je vient de découvrir votre site et je vous dis chapeau! Je n’ai pas encore tout lu, mais j’aime énormément la façon dont vous faites une critique de tout ces trucs qu’on nous rabâche tous les jours. Personnellement, je suis une adepte du “mangez quand vous avez faim, mais pas parce qu’il est l’heure de manger”. Au final, je saute régulièrement la petit déjeuner (sauf le week end parce que je prends le temps de bien me réveiller et d’avoir faim), et contrairement à ce que l’on dit dans les médias, je tiens parfaitement toute la matiné sans avoir faim, et je ne me jette pas sur mon repas de midi (sachant que je me lève généralement à 7h le matin, je ne commence à avoir faim qu’entre 11h30 et midi). Je suppose que mon métabolisme n’est juste “pas du matin” et je ne vais pas le forcer à l’être uniquement pour rentrer dans les normes. Jusque là, je n’ai jamais eu de problèmes de santé particuliers, tous mes bilans sanguins sont revenus normaux, et je me sens en pleine forme, c’est tout ce qui compte!
Salut Marie-Laure,
Super ton témoignage et merci beaucoup pour tes remarques sur le blog ! Je suis ravi que tu fasses partie des marginaux qui sont à l’écoute de leur corps et non de l’aiguille sur un cadran électronique. Je suis convaincu personnellement que tu es sur une excellente voie en choisissant ce rythme. J’ai de nombreux retours positifs de ce mode d’alimentation, qui se rapproche beaucoup du jeûne intermittent type 16:8.
Finalement merci de confirmer encore une fois que sauter son petit-déjeuner ne vous plonge pas dans un longue et horrible crise d’hypoglycémie à 10h !
A très bientôt. J.
Salut jérémy,
merci pour ton article qui confirme la façon dont je fonctionne au quotidien depuis des années. J’ai 24ans, bon sportif et je ne prends quasiment jamais de petit déjeuner. C’est notamment le cas quand je vais courir le matin. Etant petit, je passais obligatoirement par la case “pti déj” et j’ai naturellement, petit à petit, ôté ce repas. Je me sens ainsi plus léger, plus “frais” plutôt qu’encombré. Je pratique donc le jeune intermittent quotidien et je me porte très bien!
Je vais etre un peu hors sujet mais bon
Je kife mon petit dej,
bol de choco au lait et tartine de baguette ou toast avec du beurre
J ai par ailleurs pas souvent le temps de manger le midi donc c’est important
mais le lait c’est pas bon semble t il car pas digeste
le pain blanc pas top car tres sucré et pas tres nutritif
le beurre pas top top car ça encrasse les arteres
heureusement je deteste le jus d’orange sauf si je viens de le presser
bref je suis dans la m… pour le remplacer car les autres trucs me tente pas, quinoa au ptit dej bof bof et galere. Lait d’amande et de soja un mal pour un pire…
help
Jérôme,
Si ce n’est que ton petit-déjeuner qui te pose problème, je te dirais d’arrêter de ta casser la tête ! Tu ne peux pas vivre sans ton bol de céréales avec du lait, du pain, du beurre et de la confiture ? Soit ! Aucun problème, mais veille dans le reste de la journée à avoir des apports plus équilibrés et de faire certains effort. Tu n’es pas obligé de tout remettre en question et si tu digères bien le lait (que tu as bien la lactase) et bien cela ne pose pas de problème si toutefois tu n’en abuses pas. Réfères toi à mes nombreux articles sur le sujet.
Tu as plein d’alternatives pour ton petit déjeuner en tout cas, des noisettes, des amandes, du nutella maison, des fruits, des yaourts au lait cru et j’en passe. Des oeufs crus ou à la poele, des tomates et des poivrons si tu aimes le salé.. Tu peux prendre des muesli nature, enfin bref, innover ! Mais ce n’est pas ta tartine de beurre qui te fera mourir d’une crise cardiaque, je te rassure ! Au plaisir.
Avec le pic hormonal de cortisol du matin pas besoin de se charger en glucides sinon c’est … le diabète de type 2 à moyen terme….et les maladies cardio ensuite.
Remplaces le chocolat par du cacao maigre dégraissé alcalinisee ou non d’ Afrique de l’Ouest auquel tu ajoutes de la canelle de Ceylan et du sucre de fleur de coco….Ainsi tu evites d’engraisser les
multinationales qui te livrent des graisses satures ,des metaux lourds et des sucres rapides …pour le même prix que c’est produits bio et peu transformes…. AINSI TU VOYAGES DANS TA TETE
Tu es accro car tu as autant de graisses que de sucres dans ton petit dej…