Le site web c19study.com est-il une source d’information fiable ou partiale ? Analyse d’un site très sollicité dans le débat sur l’hydroxychloroquine.
c19study.com sous les feux des projecteurs !
Vous êtes de plus en plus nombreux à venir me demander mon avis sur le site internet c19study.com (et ses petits rejetons).
Un site qui propose une analyse des études faites sur l’hydroxychloroquine (HCQ).
Une analyse singulière et surtout positive puisque les résultats de cette analyse sont très positifs en faveur de l’HCQ, surtout si la prise s’est faite très tôt (on dit dans les trois premiers jours après les premiers symptômes).
On parle de phase précoce. Plus tard, ce serait trop tard pour observer un effet positif (d’où les nombreux résultats négatifs en phase tardive).
Le site c19study.com est abondamment cité dans les débats qui enflamment les réseaux sociaux sur l’efficacité ou non du fameux plaquénil produit par Sanofi pour traiter des rhumatismes inflammatoires comme les lupus et la polyarthrite rhumatoïde (1).
Le site est beau, clair et va droit au but.
Difficile de passer à côté du message qu’il souhaite faire passer, à savoir combien de vie nous aurions pu sauver si nous avions utilisé massivement l’HCQ le plus tôt possible.
Au moins 670 000 vies humaines auraient pu être sauvées selon un site annexe hcqlost.com qui propose un décompte plutôt morbide en temps réel, selon les résultats de la science (2).
Les chiffres et les flèches pointent tous dans la même direction : l’HCQ est très efficace en traitement précoce, un peu moins en tardif.
Un site qui présente aussi des mappes monde où l’on peut voir les pays qui recommandent l’utilisation de l’HCQ (en vert).
Un site dont les auteurs pourraient être très fiers s’ils étaient dans la communication ou le web-design… mais là on parle de science, d’intervention thérapeutique et de vies humaines.
C’est sérieux. On ne doit pas passer rapidement sur les résultats des études, ni sur la méthodologie utilisée, les participants, les tests statistiques et les conflits d’intérêts éventuels.
Tout cela demande du temps, quelques connaissances et surtout beaucoup d’éthique pour en faire une synthèse honnête, en reconnaissant ses limites et ses éventuelles erreurs.
L’objectif est d’apporter aux lecteurs les informations brutes décryptées, pour qu’ils puissent les comprendre, s’en saisir et se forger une opinion éclairée. Votre opinion sera la vôtre.
Ce site internet se décline sous une troisième forme, sous le nom de hcqmeta.com, qui propose une analyse globale de ces études sur l’HCQ (on parle des méta-analyses qui ont des avantages et des inconvénients), de les discuter et d’en tirer toutes les conclusions nécessaires (3).
Vous êtes donc nombreux à me demander ce que vaut ce site aux apparences très sérieuses avec des conclusions favorables à l’utilisation massive et précoce de l’HCQ.
Est-il sérieux ? Les analyses sont-elles fiables ? Honnêtes aussi ?
Cet article peut énormément vous intéresser si comme de nombreuses personnes vous vous demandez si les informations sont légitimes.
Si vous êtes déjà convaincu du bien-fondé de ce site internet c19study.com, il serait alors intéressant de mettre vos certitudes, juste quelques instants, de côté pour découvrir cette analyse indépendante.
Car il y a de sérieux problèmes avec c19study.com.
Dans le même registre plusieurs documentaires récents et personnalités ont utilisés les données – un peu rapidement – du site c19study, notamment dans :
C19study.com : décryptage des arguments
Vous inonder d’information
La première stratégie mise en place par le site c19study.com, et de loin la plus flagrante, est de vous inonder d’informations scientifiques et d’études.
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2 commentaires
Concernant l’Hydroxychloroquine, j’aimerais aussi entendre votre avis sur l’étude Recovery dont j’avais lu le protocole sur une présentation officielle de cette étude et vu de mes yeux vus à ma grande stupeur que l’administration aux “cobayes” serait faite avec des doses beaucoup plus fortes que les doses de Raoult à l’IHU (des dose très proches de la toxicité) et que les doses seraient administrées non pas dans la fenêtre de 2 ou 3 jours une fois la maladie déclarée mais une fois les malades hospitalisés en urgence.
Pourquoi ce protocole alors que ce bras HCQ semblait rajouté probablement pour tester le protocole Raoult ou en tout cas pour tester (et couler ?) le traitement HCQ ?
Concernant c19 study; il est possible que des erreurs s’y soient glissées…Il s’est glissé aussi du côté anti HCQ des “eerreus dans la fameuse étude du Lancet sur 86000 cas bidons. Mais il s’agit ici non pas d’erreurs mais de malhonnêteté pour laquelle les auteurs n’ont à ma connaissance jamais été inquiétés !
Mais le plus pertinent serait à mon avis d’enquêter sur les résultats de l’HCQ utilisée largement par d’autres pays que la France ? Ne pas toujours faire confiance aux études prétendues nickel méthodologiquement parlant; les faits dominent la science et la clinique a toujours le dernier mot.
Même si je ne partage pas tous vos points de vue, bravo et merci Jérémy.
Bonjour,
Merci du commentaire.
Le choix des mots est important, et “cobayes” me dérange beaucoup. C’étaient des patients, des malades, intégré dans un vaste essai clinique. Le sujet de Recovery avec l’HCQ montre que le choix du dosage a été fait avec une gestion pharmacologique pour essayer d’obtenir les concentrations efficaces démontré in vitro mais chez l’homme. Ce surdosage avait donc pour intérêt de maximiser l’effet anti-viral mais surtout réputé anti-inflammatoire dans la seconde phase de la maladie. Une phase pour laquelle les défenseurs de l’HCQ répétait que la molécule fonctionnait. Recovery était un essai clinique pour les stades tardifs de la maladie.
Nous avons entre temps de nombreuses études cliniques en stade plus ou moins précoce (c’est tout un débat) qui ne montrent malheureusement pas de bénéfice de la molécule. Nous avons également plusieurs études qui se rapprochent fortement du “protocole Raoult” avec HCQ et azythromycine… là aussi sans véritable succès malheureusement.
Le fait est que le “protocole Raoult” n’a en réalité jamais apporté de preuve de son efficacité. A partir de ce constat, pourquoi demander à des équipes du monde entier de tester un protocole que son promoteur n’a pas réussi à évaluer correctement ? C’est une vaste question.
Pour l’étude du Lancet. Rappelons les faits. Cette étude montre une mortalité augmentée de 10% avec la prise d’HCQ. Or, il se trouve que les données brutes de l’étude n’ont pu être vérifié par un audit indépendant. Des données brutes venant de la société Surgisphère, elle-même responsable d’une étude rétractée positive sur l’ivermectine à cause d’un doute sur les données brutes. L’étude a donc été logiquement rétractée. C’est une bonne chose. Mais, il se trouve que dans la suite des études, une méta-analyses faite par un chercheur assez connu (John Ioannidis) et publiée dans une revue prestigieuse (Nature) a bien montré une mortalité augmentée d’environ avec l’HCQ. Ce chercheur précise que nous aurions tué des centaines de milliers dans le monde avec ce traitement (étude ici : https://www.nature.com/articles/s41467-021-22446-z).
Finalement je ne suis pas sûr de comprendre la dernière phrase “les faits dominent la science et la clinique a toujours le dernier mot.”
Car les études cliniques… sont de la clinique. Les faits les plus solides sont des suites d’observations et d’évaluations cliniques d’un médicament pour une maladie chez des patients. Je ne comprends donc pas bien le sens de cette remarque. Une étude scientifique clinique, c’est juste ce que n’importe quel médecin peut faire, mais avec un cadre, des méthodes, beaucoup de logistique et de participants (randomisation, aveugle, examen indépendant des résultats, etc, etc.)
Il faut justement essayer de faire confiance aux études ave des méthodes nickels, et surtout celles qui sont indépendantes. Sinon, il faudrait faire confiance à quoi ?
Au plaisir de vous lire.