Les chiennes en plein gestation ont des besoins plus important pour assurer la survie de toute la portée. Pendant cette période sensible, les glucides sont désignés comme primordiale pour éviter des pertes sévères si et seulement si les apports en protéines sont insuffisants.
L’importance des glucides durant la gestation
Les chiennes gestantes et allaitantes ont-elles besoin de glucides ? La première réponse de bon sens, mais aussi scientifique, est négative. Les chiens, comme les chats, n’ont pas de besoin en glucides connus. Ils peuvent grandir, se reproduire et vieillir en santé sans glucide, les lipides et les protéines peuvent se charger de combler le vide laissé par les glucides absents. Voici la théorie, mais la réalité n’est pas aussi simple que ça.
Car la réalité est moins rose. Si les chiens et les chats sont capables de très bien digérer les sources d’amidons, une étude soutient le rôle majeur des glucides dans la gestation et l’allaitement des chiennes1. Sinon, c’est l’hécatombe dans les portées dont les mères ont été privé des précieux amidons.
Cette étude a été publiée en 1981 – elle date un peu – par une équipe américaine qui semble plutôt spécialisée dans la nutrition humaine. Cette étude était simple : on prend deux groupes de chiennes gestantes, des Beagles, qui vont manger des rations différentes en glucides.
On choisit des extrêmes. Le premier groupe aura 44% d’énergie métabolisable sous forme de glucides, l’autre zéro (donc que des protéines et des lipides).
Au terme de cette expérience, les chiennes ont mis bas. Nous avons compté les petits vivants et mort-nés à la naissance, puis au bout de 3 jours. L’étude s’est poursuivie pendant plusieurs semaines. Au final, les résultats sont sans appel pour les scientifiques :
“Les chiennes gestantes ont besoin de glucides pour avoir des performances reproductives optimales”.
Par “performances reproductives optimales”, on parle d’avoir le plus de petits vivants.
Mortalité élevée sans glucides
Les chiennes gestantes du groupe glucides ont eu un succès reproducteur de 96% (27 petits sur 29 toujours en vie après 3 jours) contre seulement 35% pour les chiennes privées de glucide – seulement 18 sur 51 petits toujours en vie après 3 jours. L’étude précise que les chiennes gestantes sans amidon dans leur alimentation auraient été en hypoglycémie, entraînant vraisemblablement la mortalité plus élevée dans leur portée.
La messe semble dite. Suffisamment pour que certaines pages Facebook animées par des vétérinaires popularisent cette étude pour renforcer l’idée du rôle majeur des glucides dans la reproduction des chiens.
Voici le commentaire du Dr Charlotte Devaux publiée sur sa page Facebook le 21 mai 2019 :
“On dit toujours “le chien n’a pas besoin d’amidon”. Et bien il semblerait que la chienne gestante elle si. Plus de 50% de l’énergie nécessaire au développement des foetus est fournie par le glucose. Dans cette étude des chiennes beagle ont été nourries pendant leur gestation soit avec un régime apportant 44% de l’énergie sous forme d’hydrates de carbone soit un régime sans hydrates de carbone. La semaine précédente la mise bas, plusieurs chiennes nourries sans amidon ont fait des hypoglycémies (contre aucune de celles nourries avec de l’amidon). Chez ces chiennes on a aussi observé une plus grande mortalité néonatale. Seuls 35% de chiots vivants à 3 jours contre 96% chez les chiennes qui recevaient de l’amidon. “
Rajoutant par la suite :
“Dans le Small Animal Clinical Nutrition la recommandation est de fournir au moins 23% de glucides sur MS pour les chiennes gestantes et allaitantes. Alors, éleveurs au BARF, pensez à fournir de l’amidon à vos chiennes pour optimiser leurs performances reproductrices.”
Mais ce serait aller un peu trop vite, car il faut lire en détail l’étude pour mesurer pleinement ses forces, ses faiblesses et la portée de ses conclusions, de ses généralisations.
Des questions évidentes doivent avoir des réponses :
- Combien de femelles ont composé les groupes ?
- De quoi sont morts les petits ? Est-ce à cause du manque de glucides ?
- L’étude était-elle randomisée en aveugle ?
- Que savons-nous des chiennes incluses dans l’étude ? Comment ont-elles été sélectionnées ?
- L’alimentation des chiennes étaient-elles adaptées ?
Beaucoup de questions dont les réponses vous nous aider à nous forger un avis critique sur la qualité de cette étude.
Une étude critiquable
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