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La chloroquine est-elle efficace contre le Covid-19 ? Le traitement a-t-il été enterré par des conflits d’intérêts ? Que faut-il penser de cette controverse scientifique et politique en pleine crise sanitaire ? Éléments de réponses dans cette enquête.

Didier Raoult, ce charismatique médecin-chercheur à la tête de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) en maladies infectieuses de Marseille est sans l’ombre d’un doute l’homme le plus aimé et détesté depuis le début de cette année.

Le plus aimé, car il propose depuis plusieurs semaines un traitement qu’il estime efficace contre le nouveau coronarivus qui a déjà tué plus de 37 000 personnes (des chiffres qui changent tous les jours). Un traitement à base d’un antipaludéen archiconnu, le Plaquénil qui contient de l’hydroxychloroquine (HCQ), et d’un antibiotique (Azythromycine) qu’il faudrait donner à tout le monde, le plus tôt possible pour diminuer la charge virale et, accessoirement, sauver des vies. Des témoignages positifs spontanés afflux, des politiciens s’en mêlent et recommandent la combinaison thérapeutique… Trump parle d’un “don du ciel”.

Le plus détesté aussi, car ses travaux font polémiques. Les méthodologistes, que je peux comprendre aisément, hurlent à la quasi-fraude scientifique et à l’incompétence du chercheur aux allures de druide. Des études qui se suivent et se ressemblent avec trop peu de participants, trop peu de rigueur, trop d’incertitudes. Des prises de position qui dérangent aussi, avec trop d’assurance et de certitude. Certaines Agences Régionale de Santé (ARS) recensent déjà des cas d’intoxication et de décès à la suite d’automédication au plaquénil (HCQ).

Mais l’emballement planétaire autour de la chloroquine ne se limite pas aux seules critiques académiques ,qui se multiplient comme des petits pains, à géométrie variable et qui manquent de nuances, mais aussi avec une dimension éminemment politique.

En pleine crise sanitaire internationale où l’on compte des milliers de morts tous les jours en Europe et dans le monde, que faut-il penser de la controverse lancée par Didier Raoult ?

Chronologie des faits

La mauvaise science de Raoult

Le directeur de l’IUH de Marseille s’est fait connaître pour le buzz national de sa vidéo publiée sur YouTube au titre provocateur “Coronavirus : Fin de partie” (un titre changé par “Coronavirus : vers une fin de crise ?”) où l’infectiologue relate les résultats positifs et prometteurs d’une étude chinoise, in vitro, faite dans des boîtes de pétris en somme.

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21 commentaires
  1. Bonjour Jérémy, merci d’avoir pris le temps d’éplucher les données en pro, comme d’hab.
    Aucune étude incluant la prise en charge du stress, des carences nutritionnelles (un début avec le zinc?), de la pollution environnementale, dont électromagnétique (qui augmente dès que les personnes entrent à l’hôpital…). Facteurs qui font à mes yeux le terreau d’un terrain déséquilibré, que vient aggraver le virus. Avec quelques autres.
    A quand des hôpitaux avec bains de soleil et pieds nus pour tous ? Une alimentation digne de ce nom? Des ateliers pour réapprendre à respirer????
    Tu connais sans doute ceci… de 2018 : https://www.lequotidiendumedecin.fr/hopital/services-satures-patients-brancardes-personnels-grevistes-rien-ne-va-plus-aux-urgences.

    A +
    Hélène

  2. Normal que les tests avec la chloroquine ne fonctionnent pas puisque justement le professeur insiste pour que l’hydrochloroquine soit prise avec l’azithromycine et surtout pas en auto-médication!
    C’est facile R dit utiliser H+A
    On va tester – mais just avec H, oh ça ne fonctionne pas donc R dit n’importe quoi…
    Voilà comment on essaie de détruire la crédibilité d’un expert et ce principalement pour des querelles de clocher… certains ne veulent surtout pas admettre que ça puisse fonctionner.
    Alors oui, l’hydrochloroquine seule n’est pas efficace ou pas suffisamment efficace… c’est bien pour cela qu’il ne l’utilise pas seule!!!
    Il faudrait peut-être que ceux qui le critiquent fassent des tests de la même manière, c’est à dire avec les mêmes médicaments…

    1. Le choix du protocole de Discovery pose problème dans l’unique but de vérifier ce que dit Raoult, c’est bien vrai et je ne comprends pas pourquoi ils ont choisi un tel protocole. Mais étaient-ils dans l’obligation de suivre ce protocole ? Je pense que même si les résultats sont négatifs, on ne sera pas dupe, et la plupart des gens savent que les deux protocoles diffèrent. Enfin on verra bien.

  3. tu as raison sur les problèmes de méthodologie
    mais ne peut on penser qu’un Pr, spécialiste mondial en virologie qui pense en toute bonne foi qu’il a quelque chose qui peut être une solution et éviter des milliers de morts mette un coup de pied dans la fourmilière ronronnante du monde scientifique en transgressant les règles pour accélerer la prise en compte de son traitement. Oui il se sert des medias mais pour la bonne cause (en tous les cas ce qu’il estime l’être)

    ne peut on se poser la question: si les medecins et chercheurs de son IHU Méditerranée Infection étaient convaincus que Raoult les entraine vers un fiasco total , ne le lacheraient-ils pas ?
    je suis convaincu que toutes les femmes et hommes de ces équipes voient les resultats, discutent entre eux et si le moindre doute s’immisçait, ils le lacheraient afin (à minima) de ne pas ruiner leur propre carrière. je sais bien que ce n’est pas une preuve scientifique mais elle a quand même un sens ?

    sulfureux Raoult ? pas si sur quand on l’écoute, c’est quelqu’un de trés posé, calme et pas du tout extremiste. Il est parfois juste un peu exaspéré par l’arrogance et la méconnaissance de certains journalistes (mais qui pourrait l’en blamer)

    je n’ai donc pas un avis sur la question :) mais simplement comme on dit dans mon coin, c’est à la fin de la foire qu’on compte(ra) les bouses

  4. L’équipe de l’IHU Marseille a précisé à plusieurs reprises et de manière très claire que l’Hydroxychloroquine ne présentait d’intérêt que dans les phases précoces de la maladie et ne servait à rien une fois les lésions pulmonaires et l’insuffisance respiratoire et d’oxygène présentes.
    Malgré cela, le décret initial a restreint l’autorisation aux cas graves. Pourquoi ?
    Pire, il semble que le protocole de Discovery pour l’hydroxychloroquine n’engage que des malades en phase pulmonaire avancée avec un taux d’oxygénation < 95. Pourquoi ?
    Je suis d'accord pour critiquer l'absence élémentaire de rigueur de l'équipe Raoult dans cette affaire. Absence difficilement compréhensible vu le niveau scientifique incontestable de cette équipe. On dirait que Raoult a donné des verges pour se faire battre. Il est pourtant trop expérimenté pour ignorer la rafale de critiques qui allait s'abattre sur lui. Est-ce tactique de sa part ? attendons la suite et la fin de l'histoire, on pourrait bien avoir des surprises.
    En face, on est dans du très grossier en termes de mensonges, de conflits d'intérêts et d'egos, au point que ça fait apparaître à de nombreuses personnes la corruption financière et morale et le pourrissement de tout le système pharmaco-médical. Est-ce aussi ce que cherchait à mettre en lumière Raoult ???

    1. Tout à fait d’accord avec vous, et je n’arrive pas à expliquer pourquoi le protocole de Discovery diffère à ce point-là de celui du Pr Raoult.

      Il y a probablement du positif qui va émerger de toutes ces histoires et controverses, les lignes bougent de tous les côtés. Des pontes viennent soutenir Raoult, alors que la société éditrice de son étude ne le soutient plus…

    1. Bonjour Catherine,

      Merci de votre commentaire et de votre confiance pour mon travail !

      Je peux comprendre votre déception si l’article ne va pas dans votre sens, mais l’objectif n’est pas d’aller dans un sens ou dans l’autre, mais bien d’essayer d’interpréter et d’analyser les données que nous avons à notre disposition. Que vous soyez médecin ou non ne change rien à cela, mais j’imagine que vous le savez parfaitement bien. Les arguments d’autorité n’ont pas lieu d’être.

      J’ai lu l’article de Jean-Dominique Michel qui n’apporte selon pas vraiment d’analyse objective dans ce cas-là.

      Quand il dit :

      “Le Pr Oultra, rappelons-le l’un des microbiologistes les plus respectés au monde, annonce sa conviction qu’un vieil antibiotique fera parfaitement l’affaire face au nouveau bacille.”

      Des convictions ? C’est bien peu pour faire des recommandations de santé à l’échelle d’un pays, voire du monde entier. Des études toutes récentes viennent de sortir, et fait plutôt rare, un essai clinique canadien vient de s’interrompre à cause des effets secondaires du duo HCQ Azythromycine… On verra bien avec les prochaines données.

      De retour sur l’article de Jean-Dominique Michel, je suis un peu navré de lire un dernier paragraphe presque complotiste. Bien sûr que la fraude existe, mais il ne faut pas mettre tout dans le même panier.

      Mais oui je suis d’accord aussi que les essais européens et de l’OMS utilisent un protocole différent de celui du Pr. Raoult, on pourrait penser que la méthode est faite pour montrer que cela ne marche pas. C’est une possibilité, et je ne comprends pas bien les raisons des choix expérimentaux. Homogénéité entre les bras de l’étude ?

  5. Le Professeur RAOULT sait mieux que tout le monde ce qu’est un essai ramdomisé en double aveugle sur des malades, il est une sommité bipé par ses pairs de nombreuses fois.
    Nous connaissons tous les phases 1 sur 10 a 25 patients, les phases 2 sur 200 a 300 patients et les phases 3 sur plus de 1000 a 2000 patients qui vont durer une éternité, mais que penser des patients qui sont uniquement sous placebo, bravo de ne leur proposer que d’être des cobayes, non, pardon, du bétail.
    D’abord, 91% sur 1000 patients et pas 11 patients ou 24….etc…ont été guéri.

    1. Bonjour Jean-Michel et merci de ce commentaire ! : )

      Malheureusement je ne serais pas de votre avis sur les connaissances du grand public sur les principes de la méthode scientifique et de l’évaluation des médicaments.

      La vaste majorité ignore ce qu’est un essai clinique, une randomisation, un double aveugle, parfois même un placebo… Alors les phase 1, 2 et 3… encore moins. Ce sont des notions techniques que l’on pourrait bien sûr expliquer, mais que peu de gens font. J’ai quelques articles qui en détaillent les contours.

      Si Didier Raoult est bien une sommité en infectiologie comme vous dites, cela n’est pas vraiment contestable, il n’en demeure pas moins un chercheur comme les autres où son travail doit être évalué. Or, c’est justement l’évaluation de ce travail qui pose problème et qui montre que malgré être une “sommité” on peut faire un mauvais travail scentifique.

      Finalement, sur les derniers chiffres que vous avancez, 91% de guérisons représentent au bas mots ce qu’il se passe dans la vaste majorité des cas. Nous avons même plus de 95% de guérisons naturelles car c’est l’évolution de la maladie.

      1. Bonjour JEREMY,
        Merci de cette réponse rapide, je ne veux pas débattre sur ces fameux pourcentages, mais le Professeur RAOULT est passé de son statut de chercheur a celui de “soigneur,guerisseur” devant la nécessaire rapidité d’action pour endiguer le flux de malades, je vais prendre le cas de CELLECTIS alors qu’il était seulement en phase 1avec son UCART19 la technologie des CAR-T (récepteurs antigénique chimérique des récepteurs de cellules T) pour soigner une leucémie, le médicament a été administré dans le cadre d’un programme «compassionnel» et non d’un essai clinique stricto sensu, sur 2 enfants en bas âge, mais en G.B. et aux US (pas en France évidemment, pas d’autorisation), depuis le CART CD19 a été cédé a SERVIER et à PFIZER.
        J’ai bien d’autres exemples sur notre bien vieillotte France, toujours aussi ringarde et critique, ressemblant a l’URSS de la belle époque.

      2. Salut Jean-Michel,

        Merci de ces infos complémentaires, mais il est pourtant important justement de débattre sur ces chiffres. Je trouve ça dommage de passer du statut de chercheur à celui de guérisseur ou soigneur, ce n’est pas l’objectif. L’objectif, selon moi, est d’apporter à l’ensemble des médecins, des décideurs, des chercheurs du monde entier les éléments scientifiques et médicaux les plus probants pour …. justemen aider le plus grand nombre.

        Ne pensez-vous pas qu’en ayant bâcler son travail de recherche, le Pr Raoult a développé une cacophonie incroyable sur les traitements possibles et au final… fait perdre du temps à tout le monde, mais aussi aux patients. Avec un travail de qualité, qui n’aurait pas pris plus de temps, au moins, ses conclusions auraient pu être accepté par tous et déployées à grande échelle.

        Qu’en pensez-vous ?

  6. Bonjour JEREMY,
    Bien sur que vu sous cet angle et a postériori , ce raisonnement tient, mais dans l’urgence comme c’était le cas , je ne le pense pas.
    Cordialement.

    1. Salut Jean-Michel,

      Merci du lien et du témoignage qui selon moi n’est pas vraiment informatif… même pas informatif du tout. Il manque des détails clés dans le témoignage : quand sont apparu les symptomes plus graves comme le toux douloureuse et les difficultés respiratoires ? Manifestement après le début de son traitement. Logiquement, pris très précocement, il n’aurait peut-être rien du avoir du tout. Enfin, je ne sais pas et personne ne sait vraiment. Je constate aussi, etce médecin le dit lui-même, il était en parfaite santé, n’avait pas de comorbidité, ne semblait pas obèse (mais on ne le voit pas bien) donc probablement non diabétique… Il n’y avait pas de sur-risque pour que cela dégénère chez lui.

      Est-ce une preuve de l’efficacité du traitement ? C’est malheureux mais on ne saura jamais comment aurait évolué son état sans le traitement… et tous les témoignages du monde ne permettront jamais de répondre à cette question mais bien des essais cliniques contrôlés et randomisés… ce qui nous manque terriblement aujourd’hui.

  7. Avec de simples témoignages comme Mr Estrosi, le Prince Albert, et les 4 médecins du Nord de la France qui prescrivent à des centaines de patients antibios, zinc, et éventuellement un fluidifiant préventif avec quasiment pas d’échecs cela est suffisamment convainquant que la préconisation du paracétamol et les urgences si cela va mal.
    On peut effectivement critiquer la méthode, mais plutôt que la roulette russe, le protocole est suffisamment sûr et sans danger et même s’il aurait seulement un effet placebo et marche pourquoi s’en priver ?
    Le simple fait d’une hospitalisation en urgence fait chuter le système immunitaire et rend le patient encore plus vulnérable alors si l’on peut l’éviter.

    1. Bonjour Françis,

      Merci de ce commentaire. Vous pensez que ces témoignages sont fiables et traduisent réellement ce qu’il se passe dans le corps, les effets des médicaments ?

      Comment savoir sans étude en bonne et due forme ?

      1. Parfois il faut se contenter de résultats empiriques plutôt que des études. C’est le cas dans la phytothérapie par exemple, on n’a pas de preuves mais par l’observation on voit que çà marche.
        Par contre ce qui se passe dans le corps est parfois bien mystérieux d’une personne à l’autre où la science n’a pas toujours de réponse rationnelle.

    1. Bonjour Jean-Michel,

      La partie “efficacité” de la chloroquine est hautement discutable, les descriptions des études mal faites et parfois en contradictions avec ce qui est dit.

      Je ne trouve pas que l’article soit partial, mais si l’article vous plait…

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