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C’est la nouvelle bombe publiée par le journal scientifique Science qui relate comment les experts de la Food and Drug Administration (FDA) américaine ont reçu des “compensations financières”, dont certaines ont été sciemment cachées, de la part de firmes pharmaceutiques dont les médicaments allaient être évalués.

(c) Science.

Entre 2008 et 2014, le chercheur Charles Piller a réalisé un travail d’investigation colossal sur les liens d’intérêts qui unissent les experts qui approuvent les futurs médicaments de la FDA, l’équivalent de notre Agence du médicament en Europe (EMA), avec les laboratoires pharmaceutiques. Ces experts évaluent les risques, les bénéfices et le service rendu aux patients en suivant un protocole précis de gestion des conflits d’intérêts.

La règle est simple : tous les liens d’intérêts doivent être déclarés par les experts de l’administration pour créer le comité le plus indépendant et compétent pour statuer sur la molécule. Mais problème, cette gestion des conflits d’intérêts dépend de l’honnêteté des experts et ne prend pas en compte les compensations financières reçues après l’approbation. Pire, certains experts ont tout simplement “oublié” de mentionner les liens d’intérêts récents, de moins d’un an, reçu avant les fameuses réunions d’évaluation.

6 experts sur 10 en situation de conflit d’intérêts

Durant la période d’étude, sur les 107 experts qui ont servi la FDA pour évaluer 28 nouveaux médicaments, 66 ont reçu de l’argent à travers des contrats de consultant, pour des voyages ou des bourses de recherches de la part des firmes ou des compétiteurs dont ils étaient responsables d’évaluer les médicaments.

Les auteurs de cette enquête parlent d’une compensation financière “après coup” ou après la réunion décisive pour approuver ou refuser un nouveau médicament d’entrer sur le marché. Concernant notre étude, 26 experts ont reçu plus de 255 000 € de la part des firmes en lien avec l’expertise, au moins 7 experts de la FDA ont reçu plus de 850 000 €. Des chiffres colossaux qui inquiètent sur la nature de ces avantages financiers.

Avons-nous affaire à des compensations pour “service rendu” ? Est-ce tout simplement le hasard ou bien une nécessité pour que l’expertise soit efficace ? La réponse est loin d’être évidente, mais un faisceau d’indices semble indiquer qu’il y a un sérieux problème dans l’expertise publique et la gestion des conflits d’intérêts.

Des conflits d’intérêts sans influence sur l’expertise

En tout cas, les experts les plus rémunérés par l’industrie qui ont été contactés par les auteurs de cette enquête sont catégoriques : même s’ils ont reçu des fonds de l’industrie, ils conservent leur indépendance.

Cette position peut-être surprenante, mais elle est bien malheureusement classique, surtout de la part des experts ou personnalités scientifiques le plus rémunérés par l’industrie pharmaceutique. Pour ces personnes-là, l’expertise serait indéniablement liée aux liens avec l’industrie pharmaceutique.

À titre d’exemple, on n’oubliera pas les propos du président du GRIO en France, le docteur Bernard Cortet, sur le plateau de France 5. Ce dernier déclarait qu’un expert sans lien d’intérêt n’était pas un véritable expert. Rajoutant que le travail était de toute façon réalisé en toute indépendance. Sauf que la littérature nous dit exactement l’inverse.

Des liens d’intérêts cachés

Mais plus grave encore que ce déni d’aliénation par l’industrie, ce sont les conflits d’intérêts qui auraient été cachés à l’administration américaine par les experts. Ne pas en parler est bien sûr illégal, mais cette enquête révèle que plusieurs experts de la FDA ont reçu des financements de la part des firmes dans les 12 mois précédents l’évaluation de leur molécule.

La FDA nie avoir été trompée par des experts qui n’auraient pas joué le jeu de la transparence. Du côté des experts incriminés, ils avancent tous qu’ils ont bien transmis leurs liens d’intérêts, mais ne trouvent plus leur document. La FDA se justifie de la même manière : ils n’ont plus les documents à disposition. Décidément, des chiens spécialistes pour dévorer les conflits d’intérêts font des ravages aux USA…

Une situation qui est largement banalisée par les chercheurs les plus liés avec l’industrie pharmaceutique, mais qui est pourtant susceptible de mettre gravement la santé des patients en jeu. Plusieurs exemples viennent illustrer l’enquête de Charles Piller et notamment la minimisation des risques de morts subites par infarctus du laboratoire.

Quelle est la situation en Europe ?

L’Agence de régulation du médicament en Europe aurait une gestion des conflits d’intérêts plus stricts que la FDA. Les experts doivent choisir entre l’expertise publique et les liens d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique.

Dans les faits, si ça peut sembler être un avantage comparé à la gestion américaine, on ne peut rien faire contre les omissions des liens d’intérêts. Sauf que l’EMA peut faire ses propres recherches pour vérifier les déclarations.

Au final, cette enquête nous avertit une nouvelle fois que la gestion des conflits d’intérêts est aujourd’hui encore trop peu rigoureuse. Les conflits d’intérêts ont un véritable impact sur l’expertise médicale, le volume de prescription des médicaments, même à partir de sommes aussi ridicules que 20 €.

On reste en contact ?

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9 commentaires
  1. Vos articles sont pluôt bien rédigés (malgré qqs fautes attention qd même cela nuit vraiment au sérieux malheureusement) mais aucun article n’est un bon article s’il ne cite pas ses sources. Hors je n’en vois jamais, en tout cas si elles figurent qq part elles sont peu lisibles et c’est dommage. A l’heure d’Internet et des fausses informations c’est une précaution indispensable si l’on veut attirer et garder des lecteurs.
    “Hidden conflicts?” : http://science.sciencemag.org/content/361/6397/16.long
    L’article est malheureusement payant et en dépit de mes accès aux ressources scientifiques je n’ai pu vous débloquer celui-ci. désolé.

  2. @ Loaneslone :

    Merci du commentaire ! Pour les fautes d’orthographes, je comprends la remarque mais de la même manière que vos fautes ne m’ont en rien choqué et pensé que votre commentaire était inutile, je pense que la majorité des lecteurs pensent la même chose. Je fais des erreurs d’étourderies, parfois grossières, mais je n’ai pas de relecteur si ce n’est un logiciel et mes propres limites. Malheureusement, tant pis pour ceux que ça dérangent trop.

    Pour les références, effectivement, elle n’est pas vraiment accessible ici et vous avez donné le bon lien ! Normalement, je met le lien systématiquement ou bien la référence en question. Quand vous dites que vous n’en voyez jamais, je trouve ça un peu rapide comme jugement. Parfois l’article n’en a pas car il n’y en a pas besoin. Mais voici un exemple avec mon dernier article publié :

    http://www.dur-a-avaler.com/osteoporose-fracture-industrie-laitiere-leaders-opinion-ravages/

    A la fin de l’article il y a une partie “référence”, très claire.

    Même chose pour cet article sur notre consommation d’oeufs:

    http://www.dur-a-avaler.com/un-oeuf-par-jour-donne-t-il-diabete-et-maladies-cardiovasculaires/

    Les références sont à la fin. Parfois je met juste les liens des études sur Pubmed. On va dire que ça dépend de mon humeur !

    A bientôt

  3. bonjour,que pensez-vous de la marque BRIT CARE,j’ai un st bernard et depuis qu’elle mange ça elle a plus d’appétit,avant elle avait PRON-NUTRITION FLATAZOR elle restait 3jours sans manger puis les prenait tant elle était affamée (j’avais été conseillée par un soi disant spécialiste ayant demandé du haut de gamme); j’espère que vous me donnerez votre avis (en ce moment elle prend du junior ayant des petits) cordialement,M.C.

    1. Bonjour Martine,

      Je suis désolé mais cet article n’a rien à voir avec la qualité des croquettes pour chien. Vous pouvez trouver les articles correspondants, m’envoyer un mail ou bien vous procurer mon ouvrage “Ce poison nommé croquette” qui en parle longuement et dans le détail !

      Au plaisir de vous lire

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