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Entre cures bienfaitrices ou vacances remboursées par la sécurité sociale, les stations thermales font partie du paysage thérapeutique en France. Malgré leur popularité, le débat sur leur efficacité réelle refait surface quand il est question d’argent. Faut-il sauver les cures thermales ? Servent-elles à nous soigner ? Enquête.

©  Freepik

Sommaire de l’enquête

L’argent arrive à therme

Thermalisme : l’inacceptable sinécure

Les bienfaits : Spa’ très clair

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Arthrose : ni vu ni connu je t’embrouille

L’impossible évaluation

Fibromyalgie : l’exception qui confirme la règle ?

Le pouvoir de l’eau thermale

La Hongrie et la sacro-sainte balnéothérapie

Le bon grain de l’ivraie

Des bains chauds vendus à prix d’or ?

L’argent arrive à therme

« Il n’y a pas d’argent magique » déclarait Emmanuel Macron dans un hôpital en manque de tout pendant la crise sanitaire de Covid-19.

Cet argent que le gouvernement recherche cruellement ne pourrait-il pas venir des cures thermales prises en charge par la solidarité nationale ?

Un amendement au PLFSS 2025 (projet de loi de financement de la sécurité sociale) conditionnerait le remboursement des cures thermales au service médical rendu (SMR).

Autrement dit : son efficacité.

L’homéopathie avait longtemps résisté aux menaces d’un déremboursement, finalement acté en 2021 au grand dam des producteurs, des homéopathes et des patients qui ne jurent que par ces granules sucrés.

Mais avec le thermalisme, on change de dimension.

C’est l’histoire de France qu’on attaque. Une tradition ancrée dans l’hexagone avec plus de 100 établissements thermaux qui reçoivent 600 000 curistes tous les ans.

Des curistes qui viennent prendre soin de leur santé, mais aussi du chiffre d’affaires de tous commerçants, hôtels, restaurants, et loisirs qui profitent de ces vacanciers dont la majorité des frais sont pris en charge par la sécurité sociale (parfois l’intégralité).

Près de 700 millions d’euros seraient ainsi dépensés par ces « vacanciers » thérapeutiques.

Toucher au thermalisme, c’est mettre une épée de Damocles sur 100 000 emplois selon le Conseil National des Établissements Thermaux (CNETh), le lobby de la cure thermale française.

Mais au-delà de la tradition et de l’argent, cet amendement jette le discrédit scientifique sur une pratique qui aurait fait la démonstration de son efficacité.

Le CNETh précise que « plusieurs études scientifiques indépendantes ont prouvé les bénéfices de la cure dans le traitement de diverses pathologies ».

Des centaines de milliers d’emplois, une tradition vieille de 2 000 ans et des études positives… Veut-on tuer le thermalisme sans raison valable ?

Thermalisme : l’inacceptable sinécure

Action, réaction. Le député des Landes Lionel Causse n’aura pas tardé pour défendre le territoire qui tire le plus de bénéfice des cures thermales.

Les Landes concentrent 19 établissements qui vous garantissent une « expertise reconnue », et de retrouver « équilibre et vitalité », claironnel’office du tourisme sur sa page internet.

Lionel Causse veut tuer dans l’oeuf l’initiative parlementaire de conditionner le remboursement des cures aux bénéfices qu’il estime être « frappée d’inopportunité » en plus de raviver un faux débat, puisque « les faits ont déjà tranché ».

Car le lobby des cures thermales ne s’est pas tourné les pouces depuis 20 ans. Pour défendre son bout de gras, il faut de la matière. L’Association Française pour la Recherche Thermale (AFRETh) est le bras armé scientifique du thermalisme responsable de produire cette matière.

L’objectif est limpide : « promouvoir la recherche scientifique appliquée à l’activité des établissements thermaux »

Ils consacrent jusqu’à 1,5 million d’euros tous les ans pour ce type de travaux. Car les décideurs adorent recevoir des résumés d’études scientifiques, des synthèses prémâchées. L’argument fait toujours son effet surtout quand il s’agit de défendre des emplois et une culture.

C’est bien grâce à ce travail minutieux que le lobby des cures thermales peut fièrement clamer qu’il existe 11 études cliniques « publiées dans des revues internationales ».

Mais pourquoi vouloir torpiller cette initiative salutaire si les preuves positives sont aussi indiscutables ?

Les bienfaits : Spa’ très clair

Le lobby de l’homéopathie avait utilisé la même rhétorique a son époque :

  1. Le chantage à l’emploi
  2. La popularité
  3. Les études positives

On pourrait débattre longtemps sur les deux premiers points, alors on va se contenter du dernier qui nous intéresse le plus. Car le député des Landes a précisé que « les faits ont déjà tranché » cette question.

Il y a de quoi s’attendre à avoir des démonstrations claires, indépendantes, robustes et reproduites dans le monde entier en faveur des cures thermales.

L’ostéopathie : inutile pour soulager le mal de dos ?

La popularité de l’ostéopathie l’expose à la rigueur des évaluations cliniques. Cette pratique permet-elle d’améliorer et de soulager des lombalgies à court, moyen ou long terme ? Enquête dans les couloirs de la science autour de l’ostéopathie.

Et la question est complexe. Les cures fondent leur réputation sur l’eau thermale riche en minéraux et oligoéléments avec des vertus thérapeutiques uniques. Les Français (mais aussi les étrangers) peuvent choisir entre les eaux sulfurées des Pyrénées ou sulfatées des Vosges, ou encore celles bicarbonatées du massif central pour traiter divers problèmes de santé, viscérale ou vasculaire.

Mais les établissements visent surtout à guérir les problèmes rhumatismaux, l’arthrose, les douleurs lombaires ou aux genoux.

Au final, c’est la qualité de vie des curistes qui s’améliorent après 3 semaines d’immersion.

C’est du moins les promesses des établissements thermaux.

Sauf que les curistes ne font pas que des immersions dans les eaux minérales bienfaitrices. Les cures reposent aussi sur de la kinésithérapie, du sport, des massages qui vont brouiller l’effet propre des eaux si particulières.

Et nous l’avons vu avec l’exemple du Reiki, mais un simple massage ou l’action d’un professionnel dont on est convaincu de l’intérêt thérapeutique peut avoir des impacts positifs pour le patient (comme discuté pour l’acupuncture ou les ventouses).

On a un cas d’école pour mieux comprendre.

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5 commentaires
  1. Il me semble évident que le principal effet bénéfique est dû à la chaleur. Historiquement les stations thermales profite d’une eau chauffée naturellement. C’est là leur principal intérêt et devraient donc pouvoir offrir leur service à tarif réduit. Surtout qu’il faut y aller…
    Ici au Japon le «Onsen» est très populaires. Une bonne proportion ne profitent pas d’eau thermales naturelles pour autant, quasiment tous ceux qui se situent en pleine ville. Tous par contre cumullent aussi avec le Sauna / hammam ( et du sel parfois pour accélérer la sudation), parfois des bains d’eaux thermales naturelles, parfois artificiellement chargée en bicarbonates, parfois en courant électrique ( quelle horreur!), etc… mais les tarifs sont super accessible, on peut y passer une journée pour 5 à 6€ en moyenne! Et ça fait du bien! Mais ce n’est pas privatif. Sinon c’est plus cher.

  2. Infirmière libérale j’ai eu une spondylolistesis suite à une portée d’une malade
    1ere cure thermale et premières vacances de 3 semaines depuis des années de travail en liberale sans remplacement !
    Descendue en train à cause de la sciatique chaque année puis en voiture après 5 ans les douleurs étant supportables
    J’attendais chaque année ces 3 semaines de cure thermale ! Sans faire de séances de kinésithérapie dans l’année ! Donc bienfaits réels de la cure thermale !
    Merci

    1. Bonjour Antoinette,

      Merci de votre témoignage !

      C’est très intéressant de remarquer l’importance de ces cures comme de véritables « vacances » soulignant ce point dont je parle, d’une manière plus ou moins sarcastiques. L’idée n’est pourtant pas d’offrir des vacances grâce à la solidarité nationale.

      Le problème principal réside dans l’offre thérapeutique des cures: ce n’est pas uniquement de l’eau avec des vertus médicinales, mais aussi des mobilisations physiques en piscine, des coachs, un temps de « vacance » dédié à prendre soin de soi, utiliser les salles de sport. Mais aussi bénéficier des séances de kinésithérapies, des massages et des bains chauds, avec des propriétés bénéfiques démontré sur la santé, et de nombreuses maladies articulaires.

      Dans cette enquête, on discute de l’effet véritable des cures grâce aux uniques propriétés anti-inflammatoires des eaux thermales. Car le reste n’a rien de spécifique aux cures, et est pris en charge par la sécurité sociale à moindre frais.

      Au plaisir de vous lire pour détailler votre témoignage et continuer d’échanger sur ce sujet.

  3. Bonjour,
    Cette année, après 2 années successives de cure, je ne puis me permettre de continuer à y aller. Pourquoi ? À cause des frais annexes… oui la Sécurité Sociale prend en charge la partie purement « soins » comme chaque personne qui se rend chez son médecin ou à l’hôpital…. Une cure permet de prendre soin de soi, avec la partie repos qui s’impose. Les bienfaits de ce tout conjugué limite les visites chez les spécialistes dans l’année qui suit ; donc pour moi c’est une opération blanche. En guise de vacances …. Il y a les frais de voyage, de logement etc …. Et les curistes sont attendus au tournant …. Alors s’il vous plaît, ne traitez pas ce sujet aussi frivolement, il y a des personnes qui ont réellement besoin de ces soins et qui économisent toute l’année pour se le permettre. Il y a 50 ans votre raisonnement aurait tenu la route, aujourd’hui c’est dépassé. Bien cordialement

    1. Cher Robert,

      Merci de ce retour.

      Ce sujet est traité avec tout le sérieux du monde, mais vous n’avez pas pu lire l’article dans son entièreté (il faut s’abonner ici).

      Je pense que ce raisonnement est justement aujourd’hui plus que valable : il y a 50 ans, l’argent coule à flot, nous n’avons pas l’inflation d’aujourd’hui, la dette et les problèmes de budget qui imposent – encore et toujours – de réduire les dépenses et augmenter les recettes. Avant, on se permettait justement de tout rembourser.

      Et je pense que cela peut s’entendre : nous n’avions pas de travaux sérieux, et c’était surtout important que la filière fonctionne car des villes entières en vivent ! Mais aujourd’hui, ce n’est plus vraiment la même chose : car les travaux ne montrent pas d’intérêt médical de ces cures pour les maladies les plus courant, au-delà d’un effet placebo ou de celui des nombreuses spécialités qui intègrent ces structures.

      Or, vous avez droit à des petites vacances, et la solidarité nationale peut prendre en charge le logement dans certains cas. Ce n’est donc pas négligeable, et surtout, ce n’est peut-être même pas souhaitable. Mais tout cela est présenté factuellement, et avec le plus grand sérieux du monde, dans cette enquête. Il y a d’ailleurs des témoignages de certains curistes qui précisent attendre ces cures tous les ans, car ce sont leurs seules « vacances » (ce sont leurs propres mots) et où avons-nous vu que la solidarité nationale puisse prendre en charge des vacances avec des piscines, des soins, des massages, des coachs sportifs etc, etc ?

      Les bienfaits sont justement largement discuté dans cette enquête, et discutable. Les élus défendent les cures car elles font tourner l’économie. C’est tout. Des emplois comptent sur ces curistes, et donc sur la prise en charge par la sécurité sociale, pour continuer de prospérer. Mais doit-on préserver toutes les poules aux oeufs d’or, quand bien même cela se résume aux bienfaits d’un bon bain chaud ? Personnellement, je ne pense pas.

      Mais ce sont les autorités de santé qui prendront leur décision, et je dois dire que vu la faiblesse des travaux existant, je doute que les autorités maintiennent le remboursement, sauf pression politique suffisante, ou à voir la qualité de l’expertise. On aura surement l’occasion d’en rediscuter.

      Ce sujet mérite tout le sérieux que notre époque impose : où est l’argent ? L’hôpital s’effondre, les urgences ne peuvent plus accueillir décemment les malades avec des décès dans les couloirs et les professionnels de santé sont les plus touché par le suicide au travail… mais de l’autre côté on prend en charge des massages en institutions dans des sources thermales chaudes, pour des sommes folles. N’y voyez-vous pas un léger problème ?

      Finalement la sécurité sociale ne prend pas uniquement en charge la partie « soins » (déjà elle prend souvent en charge l’hébergement), mais bien une somme impressionnante de « soins » pour la plupart jugé scientifiquement soit inutile soit très peu cher : par exemple, le kiné ! Ou en fait de simples massages de bien être, là aussi pris en charge puisque réalisé dans les cures. Vous devriez d’ailleurs pouvoir témoigner sur l’éventail des soins que vous avez droit, ainsi que les gymnases, et des spécialistes à disposition.

      N’hésitez pas à envisager de lire l’enquête dans sa globalité, car je discute des bienfaits scientifiques attendu, et ce n’est pas glorieux. C’est pourtant la base de la prise en charge par la sécurité sociale. Et ces cures ne sont pas juste la somme des prestations de tous les spécialistes. N’oublions pas que ce sont des entreprises privées et qu’elles doivent faire de l’argent :)

      Au plaisir de vous lire

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