Ces petits crustacés qui font le régal des baleines fournissent de précieux oméga-3 et antioxydant qui pourraient lutter contre l’inflammation du corps. Une supplémentation en huile de krill pourrait aider les personnes atteintes d’arthrose. On fait le point.
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Des genoux en feu
L’arthrose – spécialement au niveau des genoux – touche 650 millions de personnes de plus de 40 ans dans le monde. L’ostéo-arthrite, de son nom barbare, entraîne des douleurs parfois insupportables avec des problèmes de déplacement jusqu’à devenir un véritable handicap.
Aucun traitement pharmaceutique ne permet d’améliorer le pronostic de la maladie.
On se retrouve donc bien souvent désemparé face à cette dégradation du cartilage des genoux et un excès de liquide de synovie (on retrouve des épanchements parfois aux IRM).
Mais l’inflammation joue un rôle majeur dans l’évolution de la maladie en augmentant ces épanchements qui alimentent un cercle vicieux de dégradation des tissus.
Lutter contre l’inflammation générale et de bas grade pourrait donc être une stratégie de choix pour limiter ces épanchements et améliorer le confort des malades.
Comment lutter autrement contre l’inflammation ? On peut tenter l’exposition au froid pour réduire des marqueurs pro-inflammatoires au silence. Ou bien essayer de respirer différemment… en se privant volontaire d’oxygène !
Le krill contre l’inflammation
Le krill, c’est le nom que l’on donne aux petits crustacés que les baleines dévorent avec frénésie et organisation lors des grandes migrations dans les eaux froides. Ces nuages rouges constituent la première source alimentaire de nos géants des mers… mais aussi une source très importante d’acide gras réputé anti-inflammatoire.
L’huile de krill surpasse ainsi celle de poisson pour la biodisponibilité des fameux oméga-3, avec l’acide eicosapentaénoïque (EPA) ou le célèbre DHA (l’acide docosahexaénoïque).
Mais le krill dispose d’un atout dans sa manche avec un antioxydant unique, astaxanthine, qui agit contre les radicaux libres et l’inflammation.
Sur le papier, l’huile de krill concentre les avantages pour en faire un candidat prometteur contre l’arthrose du genou (mais plus généralement l’arthrose).
Et ce candidat était plutôt prometteur avant 2024. Avant cette date, nous avions trois essais cliniques sur l’intérêt d’une supplémentation en huile de krill contre les douleurs de l’arthrose du genou. Ces trois études, publiées en 2007, 2016 et 2022, rapportent toutes des résultats positifs.
Cette supplémentation, comprise entre 0,3 et 4 grammes par jour d’huile de krill (pendant 4 à 26 semaines), réduit la douleur ressentie par les participants avec parfois des améliorations de plusieurs marqueurs biologiques.
Mais le plus récent essai clinique paru en 2024, avec une supplémentation de l’ordre de 2 grammes par jour d’huile de krill, ne retrouve pas de bénéfice sur la douleur et la mobilité du genou chez plus de 260 participants.
Les auteurs plaident que cette absence de bénéfice pourrait être causée par la dose trop faible (mais une dose de 0,3 gramme par jour s’est pourtant montrée efficace) et une concentration en oméga-3 peut-être trop faible.
A retenir
L’option inverse n’est pas à exclure : ce candidat prometteur pourrait s’avérer être un leurre pour ce problème de santé répandu chez les seniors. Il manque des études mécanistiques pour mettre en évidence les liens de cause à effet.
Il pourrait aussi être intéressant de faire une méta-analyse de ces 4 études pour en augmenter la puissance statistique et dégager des tendances plus générales.
Finalement, on se retrouve avec des données contradictoires sur ce sujet d’intérêt en cas d’arthrose. Les études montrent toutefois un profil de sécurité rassurant avec cette supplémentation. Donc cette supplémentation dépendra de votre budget et vos préférences, mais ne représente pas une panacée pour améliorer significativement ces problèmes d’arthrose !
Quoi qu’il en soit, vous pouvez aussi mettre en pratique de nouvelles habitudes ou d’hygiène de vie pour limiter le risque inflammatoire :
- Limiter la consommation de produits ultra-transformés
- Adopter une alimentation méditerranéenne ou paléolithique
- Utilisez souvent la cuisson vapeur
- Adopter une alimentation pauvre en glucide (cétogénique) ou faites une restriction calorique (surtout dans le cas d’un IMC trop élevé)