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Une étude menée par l’armée de République tchèque montrent les bénéfices d’exposer les soldats aux froids pour le moral et le physique.

(c) israel palacio | Unsplash

Ce qui ne te tue pas…

Te rends plus fort !

Ce célèbre dicton s’applique parfaitement aux douches froides et autres immersions glacées.

Elles sont plébiscitées pour avoir des vertus thérapeutiques. La liste est étourdissante.

Des problèmes inflammatoires à l’obésité, jusqu’aux cas de dépression et cancers. Je passe sur tous les petits maux du quotidien qu’une telle auto-flagélation est censée nous apporter.

J’ai moi-même été un accro aux douches et bains glacés.

Au stade où ce n’est jamais assez froid, jamais assez longtemps.

J’avais fabriqué à l’époque un petit sceau perforé adapté à ma douche pour être rempli de glaçons et m’apporter la plus froide possible… même en été.

La pratique est ultra-addictive quand on passe un cap.

Le mieux-être ressenti est immédiat. On a l’impression d’avoir le monde a ses pieds. Les résultats sur l’esprit sont assez bluffants.

On a des explications physiologiques rationnelles derrière tout ça.

Je ne l’avais pas fait personnellement pour régler des problèmes de santé. C’était de l’expérimentation sauvage. J’ai progressivement arrêté la pratique… par flemme.

Pour autant ces pratiques n’en restent pas moins passionnantes. Du côté scientifique, on assiste à un déluge d’études qui valident certains bienfaits, mais mettent souvent à mal les promesses de la pratique.

Les promesses anti-inflammatoire, anti-diabétique, anti-cancéreuse ou pour booster le système immunitaire sont sujettes à d’intenses débats.

Autrement dit : on survend beaucoup la méthode.

Un certain Wim Hof se reconnaîtra (lisez ici notre enquête sur sa méthode).

Réduire l’inflammation au silence par le froid : inutile ou efficace ?

Utiliser le froid pour réduire l’état inflammatoire de l’organisme représente une alternative prometteuse, qui gagnerait a être connu.

Garde-à-vous !

On en arrive au cœur du sujet de cet article avec le retour d’une expérimentation clinique de l’armée de République tchèque.

L’armée s’est rapidement rendu compte que les douches froides pouvaient être un atout de taille dans l’armée.

Les soldats sont soumis à d’intenses sollicitations physique et mentale, alors si une simple exposition au froid pouvait ressouder les troupes, booster le moral et pourquoi améliorer l’état physique des recrûs…

C’est dans les grandes lignes ce qu’ils ont pu montrer dans une expérience avec relativement peu de soldates et soldats (1).

Une petite cinquantaine.

Certains devaient prendre des douches froides et d’autres non.

Au terme de l’expérience, on réalise que les soldats soumis aux expositions glacées ont eu :

Le dernier point pourrait être lié aux fameuses graisses brunes.

Le corps fabrique ce type de graisses (dont nous avons deux types, à lire ici en détail) sous l’effet du froid pour lutter contre la baisse de la température corporelle.

Elles ont la particularité de consommer davantage d’énergie que les graisses blanches majoritaires et pourraient être porteuses d’espoir pour aider à lutter contre l’obésité ou le diabète.

Mais l’absence de bénéfice chez les femmes posent aussi question.

L’échantillon reste malgré tout de petite taille.

Difficile d’extrapoler et de généraliser.

Le froid, la panacée ?

Cette étude militaire n’apporte pas de résultats bluffants sur la pratique.

Elle confirme néanmoins des observations faites dans les groupes Facebook de pratiquants. Les sondages faits dans ces groupes montraient que la lutte contre la dépression et l’anxiété était les principales causes pour démarrer.

Avec des bienfaits ressentis.

Cette étude clinique semble montrer que ce stress physiologique et mental pourrait assez paradoxalement lutter contre des troubles mentaux.

Pour le reste, tous les doutes et interrogations demeurent. On parle aujourd’hui bien volontiers de promesses plutôt que des faits établis.

Mais quand même. La recherche clinique a pu identifier des processus métaboliques directs entre l’exposition au froid et la genèse de graisses spécifiques aux effets importants sur l’organisme.

Mais il faudra encore faire preuve de patience pour pleinement mesurer et ajuster les protocoles d’expositions au froid pour en retirer des bénéfices.

Terrible méthode

Parler d’une étude sans l’avoir lu, c’est mal. C’est ce que j’ai fait pour cette expérience militaire sur les immersions froides en me basant uniquement sur le résumé de ce travail.

Pourquoi ? Car je n’ai pas réussi à avoir accès gratuitement à l’étude. Elle coûte quand même 65$ (presque 60€), et ce n’est pas vraiment donné pour lire quelques pages. C’est tout le problème (et le scandale) de la recherche scientifique que je vous présente ici. 

Mais bref, j’ai quand même pu découvrir un peu mieux les entrailles de cette étude, pour laquelle j’avais émis quelques doutes et mots de prudence.

C’était en fait pire que ce je pensais. Si les auteurs ont bien utilisé un groupe témoin sans exposition au froid, ils ne l’ont pas utilisé pour faire des comparaisons avec l’autre groupe, exposé au froid.

Oui, vous m’avez bien lu. Les auteurs ont pris la peine de monter deux groupes (un groupe témoin et expérimental), ce qui est une excellente chose, mais n’ont fait aucune comparaison entre eux !

C’est hallucinant. Et cela nous montre bien qu’il faut si possible lire les études en entier pour se forger un avis complet. Car sur plus de 15 analyses statistiques, seulement 3 sont positives… mais sans comparaison entre nos deux groupes.

Autrement dit, cette étude n’apporte strictement rien de bien sérieux ni de concret pour nous aider à mieux comprendre les effets du froid sur la santé physique et mental. C’est dommage.

Vraiment dommage d’essayer de produire des résultats sérieux avec une méthode qui semble rigoureuse pour finalement se vautrer. Cela illustre aussi la perversion scientifique : il faut se méfier des paroles et des écrits quand c’est trop beau. J’en parle justement dans ma récente enquête sur le vinaigre et la perte de poids.

On reste en contact ?

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2 commentaires
  1. Bonjour Jéremy,

    Effectivement c’est édifiant toutes ces “études” ou soit disantes “études” réalisées par des scientifiques ou autres et dont les auteurs et/ou certains journalistes mettent en exergue soit pour se glorifier, pour vendre du papier ou bien pour faire plaisir aux donnateurs ayant financés l’étude.

    Il est dommage que l’être humain ne sache pas reconnaître ses erreurs ou dire tout simplement la vérité. Cela apporterait certainement plus à l’humanité et renforcerait la crédibilité de la médecine.

    1. Bonjour François,

      Oui, c’est assez dramatique je dois dire. Prendre autant de temps, d’argent et de moyen humain pour réaliser des études qui ne feront a aucun moment progresser notre savoir et nos connaissances sur notre corps et ses réactions m’échappent complètement. Enfin, oui, comme tu l’as dit : se glorifier. N’oublions pas que le modèle académique “publish or perish” incite à la publication d’études mauvaises dans des revues prédatrices pour développer son CV et donc sa carrière.

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