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Une personne sur trois est atteinte d’insomnie dans le monde. Ce trouble du sommeil réduit considérablement la qualité de vie, avec des conséquences personnelles et professionnelles. Si les médicaments standards exposent à des risques, peut-on recommander l’utilisation d’huiles essentielles pour soulager les malades ? Enquête.

(c) Unsplash

Terribles insomnies…

Dormir, c’est important et vitale. Tellement important que nous avons besoin entre 7 et 9h de sommeil tous les jours pour être en forme, se reposer et permettre à notre organisme d’être en état de marche sans contreparties, car le manque de sommeil tue.

1/3 de notre vie passée à ne rien faire. C’est plutôt impressionnant vu sous cet angle.

Ces heures nécessaires de sommeil changent bien sûr avec l’âge, avec le mode de vie et entre chaque individu. Ce sont des moyennes générales admises par la communauté médicale et scientifique.

Manquer de sommeil, au contraire, peut rapidement et facilement nous compliquer la vie. Nous avons tous vécu des épisodes d’insomnie plus ou moins sévères. Les raisons sont nombreuses, variées et presque à toutes lister.

  • Le stress
  • Un examen qui approche
  • L’attente de résultats médicaux
  • Des relations conflictuelles au travail ou à la maison
  • Des habitudes de vie délétères (consommation excessive de café, d’écran, vie nocturne, horaires de travail décalé…)

La définition de l’insomnie est elle-même sujette à débat dans le monde médical. Car derrière ce terme, on peut regrouper un peu tout et n’importe quoi. Il y a donc des critères stricts admis pour caractériser l’insomnie (1) :

  1. Difficulté à s’endormir, à rester endormir et d’avoir un sommeil réparateur
  2. Ces difficultés sont présentes malgré des opportunités adéquates et adaptées pour avoir un bon sommeil
  3. Ces difficultés sont souvent associées à des troubles et du stress pendant la journée
  4. Ces difficultés arrivent fréquemment, au moins 3 fois par semaine

L’insomnie peut littéralement nous pourrir la vie. La littérature scientifique montre les conséquences de ce trouble du sommeil, qui touche entre 6 à 50 % de la population selon les régions et l’âge (2).

Les conséquences d’un sommeil perturbé sont nombreuses et sérieuses (3) :

  • La qualité de vie générale baisse
  • la productivité au travail baisse également avec une augmentation de l’absentéisme et des frais de santé liés à ce trouble
  • Les insomniaques sont d’avantages touchés par la dépression ou l’anxiété
  • Les insomniaques ont entre 2.5 et 4.5 fois plus de risque d’avoir un accident dans la vie de tous les jours (au travail, en voiture…)

Ces constatations nous amènent logiquement aux traitements, pour enrayer ce problème presque de santé publique.

Grasses matinées : le mythe des heures de sommeil à rattraper ?

Nous en avons déjà tous des faits… Les fameuses grasses matinées ! Après une semaine de travail avec des restrictions de sommeil et des alarmes qui rendent fou, on apprécie les week-ends de libre pour dormir pendant des heures jusqu’à midi. Les grasses matinées apparaissent comme nécessaires pour rattraper son manque de sommeil, et donc bénéfiques, mais pourtant, les études scientifiques sont loin d’être unanimes. Elles pourraient, dans certaines situations, aggraver la situation. Enquête.

La difficulté de traiter l’insomnie

Traiter l’insomnie n’est pas simple. Vraiment pas.

Ce trouble implique de nombreuses facettes de notre vie, de notre environnement personnel et professionnel. Il est convenu que l’approche doit être multidisciplinaire et globale avec un accent en premier lieu des changements de comportements et de son environnement.

On parle bien souvent des thérapies cognitives et comportementales visant à rétablir un équilibre global pour retrouver un sommeil régulier et réparateur.

Cette thérapie non médicamenteuse s’appuie sur cinq piliers (4) :

  1. La thérapie cognitive
  2. Le contrôle des stimulations
  3. La restriction du sommeil
  4. L’hygiène du sommeil
  5. La relaxation

Cette méthode globale est jugée efficace pour essayer de sortir de l’insomnie chronique, et doit être priorisée avant de penser à des solutions médicamenteuses qui exposent à des effets secondaires, des risques d’addiction et de surdosage.

Les plus jeunes sont également touchées par ce trouble et suivent globalement la même stratégie de traitement (5).

En parallèle à ces méthodes éprouvées, exposant à des niveaux différents de risques et de bénéfices, se placent des stratégies et thérapies alternatives comme la méditation, dont j’ai réservé un article ici, l’homéopathie, et les huiles essentielles.

C’est toute la question centrale de cet article, avec le rôle et l’intérêt de certaines huiles essentielles (notamment la lavande fine) pour soulager les problèmes d’insomnie, en évitant d’importants changements de vie et l’utilisation de médicaments.

L’homéopathie est-elle efficace contre l’insomnie ?

L’interminable débat sur l’efficacité ou non de l’homéopathie se pose cette fois-ci sur l’insomnie. Un problème de santé qui touche de plus en plus de personnes avec des conséquences parfois importantes sur la vie personnelle et professionnelle. L’homéopathie est-elle efficace contre ce trouble du sommeil ? C’est compliqué.

Les huiles essentielles peuvent-elles aider ?

Les huiles essentielles sont de puissantes extractions de molécules actives et concentrées de plantes ou de certaines parties de ces plantes.

Elles sont très connues, plutôt répandues et largement utilisées pour des affections bénignes comme le mal de gorge, les états grippaux, les douleurs musculaires, le stress ou encore pour les insomnies.

Pour traiter ce trouble, l’huile essentielle de lavande fine en inhalation est recommandée par la majorité des naturopathes ou pharmaciens qui en revendent. On dépose généralement quelques gouttes sur son oreiller ou sur son torse, avec une huile végétale pour diluer (et c’est important de toujours diluer les huiles essentielles).

Cette huile essentielle aurait des propriétés apaisantes et calmantes, et pourrait agir sur le système endocrinien – nos hormones – pour aider à lutter contre les problèmes d’endormissements.

Mais est-ce efficace ?

Difficile à dire avec certitude, mais oui, l’inhalation de cette huile essentielle pourrait aider à soulager l’insomnie et améliorer certains aspects de ce trouble, dont le stress et les problèmes de sommeil.

C’est le résultat d’une vaste synthèse et méta-analyse publiée récemment, avec toutefois de sérieuses incertitudes sur la validité des résultats (6).

Tout d’abord, la puissance de l’effet ou dit autrement, la portée des résultats dans la vie réelle. Les auteurs estiment que les groupes soumis à des procédures placebo (des huiles dépourvues d’essence aromatique) observent une amélioration de 50 % des symptômes contre 75 % pour les groupes soumis aux huiles essentielles.

Ce premier résultat nous montre l’importance de la procédure de contrôle avec des groupes soumis à des placebos, surtout dans un trouble qui implique énormément la sphère émotionnelle, personnelle et comportementale.

L’amélioration des symptômes semble donc être supérieure au seul effet placebo d’après l’analyse de ces chercheurs de la République de Corée, démontrant par la même occasion le pouvoir de la suggestion.

Mais ces résultats proviennent pour la majorité d’études de moyenne qualité avec peu de participants et dont le groupe contrôle soumis au placebo est difficilement respecté.

Pourquoi ? Car les auteurs confessent qu’il est bien difficile d’avoir une huile « placebo » qui piège réellement les participants à cause de l’odeur caractéristique de l’huile essentielle de lavande fine, pour ne citer qu’elle.

Les participants sous placebo peuvent donc détecter la supercherie, et faire modifier les résultats artificiellement en faveur de l’huile essentielle.

On observe la même chose avec l’utilisation de procédure en aveugle des investigateurs et des participants. Souvent, les études ne sont pas conduites en aveugle, exposant les résultats à des biais qui favoriseront systématiquement le traitement et son efficacité.

C’est le triste constat que l’on peut faire sur la majorité des études menées sur cette question. La synthèse et méta-analyse dont je vous présente les résultats a fait une tambouille de la totalité des études cliniques sur ce sujet, mélangeant l’effet de la lavande avec un cocktail d’autres huiles essentielles.

Cette méta-analyse coréenne s’est d’ailleurs basée sur une vaste majorité d’études… coréennes, avec une bonne partie ne proposant pas de groupe témoin comparable, pourtant extrêmement important pour avoir un point de comparaison sûr.

Finalement on se retrouve avec un gros corpus d’études et un vaste jeu de données très disparate utilisant des échelles non standardisées coréennes dans la majorité des cas.

Des études non comparables dans la majorité des cas, avec une absence de recul critique pourtant nécessaire dans ce type d’analyse.

Plus d’études rigoureuses sont nécessaires

Aujourd’hui, l’ensemble des travaux rapportent des résultats globalement positifs, avec peu d’effets secondaires, sur l’amélioration de la qualité du sommeil.

L’huile essentielle de lavande est principalement utilisée.

Mais ces études sont tellement hétérogènes et peu rigoureuses qu’il est bien difficile d’établir un protocole standardisé pour obtenir les fameux bénéfices.

Faut-il déposer une goutte sur son oreiller le soir ? Pourquoi pas deux ? Un massage alors ? Les dosages ont très mal été évalués dans ces études, avec parfois des patchs, parfois des huiles…

Une précédente synthèse des études menées sur ce sujet et publiées en 2014 allait dans la même direction générale que cet article (7).

Si nous avons des résultats globalement prometteurs sur cette stratégie alternative qui n’expose qu’à peu de risques, les études sont de qualité trop médiocre pour être généralisé et pleinement exploité.

L’utilisation d’huile essentielle semble surtout pertinente pour les formes légères d’insomnie, sans se substituer aux stratégies globales démontrées efficaces, comme la thérapie cognitive et comportementale.

Le traitement de forme légère touchant le sommeil pourrait être effectivement appuyé par l’utilisation raisonnée de ces huiles essentielles, dont il faudrait définir les contours et les limites d’applications plus sérieusement dans des travaux scientifiques.

Les formes plus graves d’insomnie caractérisée doivent impérativement s’accompagner d’un professionnel de santé, si possible spécialiste du sommeil, faisant intervenir l’ensemble de l’environnement pour régler le problème.

Il ne faudrait pas penser qu’une simple goutte de « parfum » sur un oreiller pourrait régler des problèmes aussi complexes que l’insomnie. Mais l’effet positif possible de ces huiles, avec la suggestion forte qui l’accompagne, peut participer à améliorer l’état de nombreuses personnes.

On reste en contact ?

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1 commentaire
  1. Bonjour Jérémie,
    J e m’intéresse et utilise les huiles essentielles depuis de longues années, grâce à la littérature qui existe sur le sujet, (que des livres de pharmaciens ou médecins) avec plus ou moins de réussite en fonction du problème rencontré.
    Depuis quelques années, j’ai découvert la Pharmacienne Aude Maillard qui, avec beaucoup d’honnêteté, partage son savoir à travers des webinaires.
    Je te joins ci-dessous un lien afin que tu puisses te faire une idée complémentaire sur ces questions, en l’occurrence, il s’agit là d’un cours sur les soins à apporter à l’hypertension artérielle. Bonne recherche.
    https://academie.aude-maillard.fr/programmes/reflexaroma/sante-cardio-vasculaire-offre-special/

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