Une giga-étude prospective sur plus de 8 millions de Coréens montre une association importante entre le diabète de type 2 et le risque de développer la maladie Parkinson. Un argument de plus pour limiter ou inverser cette maladie silencieuse.
Parkinson : de plus en plus et sans traitement
C’est la seconde maladie neurodégénérative en France après Alzheimer (voir notre enquête sur comment se protéger de cette maladie) touchant près de 100 000 personnes. Elle touche principalement les personnes âgées, avec un pic à 70 ans nous prévient l’Inserm.
Si la maladie de Parkinson est souvent assimilée aux tremblements, les personnes touchées sont aussi atteintes d’akinésie – une lenteur dans les mouvements qui gêne la vie de tous les jours – et d’hypertonie caractérisée par une rigidité excessive des muscles (et expliquant souvent la posture penchée en avant des malades rappelle l’institut de recherche français).
Cette maladie neurologique désempare les malades comme les soignants puisqu’il n’existe à ce jour aucun traitement efficace. À défaut l’essentiel de la prise en charge repose sur les symptômes aussi variés que la perte de sommeil, des troubles cognitifs, la dépression, troubles cognitifs, etc.
Au niveau du cerveau, la maladie se caractérise par une dégénérescence progressive des neurones à dopamines dans la substance dite noire. Des amas de protéines en particuliers (corps de Lewy avec l’alpha-synucléine) se retrouvent abondance et agrégées chez les malades.
C’est donc cette progression dans la destruction des réseaux neurones que se forme le spectre de symptômes caractéristiques de la maladie, bien souvent irréversibles. Comme bien souvent pour ces maladies, et beaucoup d’autres, au plus tard on pose un diagnostic au plus on risque de souffrir de graves conséquences.
Selon l’Inserm, les malades Parkinsons pourraient rester asymptomatiques “jusqu’à ce que 50 à 70% des neurones à dopamines soient détruits et que le cerveau ne soit plus en mesure de compenser.”
Le diabète et la maladie de Parkinson
C’est dans le contexte de cette maladie qu’une vaste étude coréenne a été menée sur plus de 8 millions de participants suivis pendant près de 7 ans. Cette étude visait à connaître l’apparition des nouveaux malades de Parkinsons avec le statut du métabolisme du glucose.
Ils ont ainsi comparé les personnes exemptes de diabète, celles atteintes de glycémie anormale sans diabète (IFG) avec celles atteintes d’un diabète depuis moins ou plus de 5 ans.
Mais pourquoi s’intéresser au diabète chez les malades de Parkinson ? Car de plus en plus d’études montrent des liens entre ces deux maladies qui pourraient avoir un lien de causalité. Des mécanismes biologiques propres au diabète, comme l’inflammation générale à bas grade, des dysfonctionnements des mitochondries (les usines de notre organisme qui produisent notre énergie), ou encore du stress cellulaire pourraient participer à la dégénérescence neuronale.
Ces travaux ont donc une certaine importance, ou plutôt importance certaine, puisque nous avons des stratégies hygiénodiététiques efficaces contre le diabète, et un recul conséquence sur cette maladie.
De retour sur notre étude coréenne, celle-ci est observationnelle, et ne permet donc pas d’établir de lien de cause à effet, et prospective, c’est-à-dire que l’on va suivre des patients au cours du temps (et non pas regarder dans le passée dans le cadre d’étude rétrospective).
Ce genre d’étude représente donc des niveaux de preuves limitée, mais intéressante si bien construites pour explorer des liens, des associations, notamment entre la fréquence de cette grave maladie neurodégénérative et le diabète.
Les résultats de l’étude confirment d’une part le lien assez fort entre le diabète et la maladie de Parkinson, mais établissent d’autre part une sorte de réponse proportionnelle à la “dose”, ou plutôt à l’état d’avancement du diabète.
Pour mieux comprendre le paragraphe précédent, il faut se pencher sur la seconde figure de cette étude qui montre un risque d’avoir la maladie qui augmente avec les catégories choisies par les auteurs.
- Avec un dérèglement léger du métabolisme du glucose (la courbe en rouge), le risque augmente très légèrement de 3,7% (ce qui est très faible avec ce type d’étude).
- Avec un diabète de moins de 5 ans, le risque d’avoir Parkinson devient plus conséquent : de l’ordre de 16% en plus.
- Avec un diabète de plus de 5 ans, le risque augmente encore plus : il est de l’ordre de 57% par rapport aux personnes qui n’ont pas de diabète.
On retrouve ces associations et cette réponse “proportionnelle” – j’utilise des parenthèses, car les auteurs n’ont pas réalisé de “dose-response meta-analysis” difficile à mettre en place dans ce cas-là – dans les sous-groupes de l’étude.
Des liens à définir, une prévention à renforcer
Il est clair que ces études restent limitées dans la capacité d’établir des liens de causalité et de tirer définitivement les choses aux clairs. De plus, la maladie de Parkinson ne bénéficie pas d’autant de travaux qu’Alzheimer, avec des hypothèses très fouillées sur le lien entre diabète et dégénérescence neuronale.
Il n’empêche que les mécanismes mis en avant pour Alzheimer avec la dégradation du métabolisme du glucose se recoupe énormément avec la maladie de Parkinson, et pourrait aussi être des explicatifs du lien avec cette maladie.
Une récente méta-analyse des études prospectives (voir mon article sur les forces et les faiblesses des méta-analyses) sur les facteurs de risques de la maladie de Parkinson montre un effet fort du diabète.
Le risque augmenterait de 47% avec un diabète, mais pas uniquement (aussi avec l’obésité, la consommation d’alcool, etc.).
Autrement dit, si les mécanismes et les liens de causalité sont encore flous et pas entièrement élucidés, se protéger du diabète de type 2 apparaît comme une stratégie payante pour sa santé. Bien évidemment.
Pour découvrir des méthodes hygiénodiététiques pour prévenir le risque diabète, lisez donc les articles suivants :
1 commentaire
Il faudra ENFIN cesser de polluer la nature, de nous faire manger de la merde, de nous faire boire de l’eau polluée et de nous faire respirer un air malsain et on en finira ENFIN avec certaines maladies d’origine environnementales.
Je vais arrêter définitivement de m’exciter sur des problèmes que tout le monde connaît, médecins, scientifiques, politiques, médias, etc pour me consacrer à des loisirs plus sains. J’arrête de me prononcer sur ces éléments car nous ne faisons qu’alimenter le négatif car de toute façon l’argent régit le monde et il sera super difficile aux générations futures de survivre dans ce monde (de m… ) pollué et de rectifier les erreurs des générations passées. L’homme est LE grand fautif de son état de santé désastreux.