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Les antibiotiques font partie de l’arsenal de référence pour traiter les infections bactériennes. Mais ils exposent à des risques. L’utilisation raisonnée des antibiotiques arrive dans une époque où la résistance des bactéries devient réellement inquiétante. C’est dans ce contexte que des chercheurs proposent un contrôle bactérien inédit, avec un courant électrique extrêmement faible.

© Freepik

On est loin des expériences controversées de Milgram en psychologie de l’autorité. C’est très sérieux. Des chercheurs américains viennent de poser une première pierre inédite dans la lutte contre les infections bactériennes à base de courant électrique. Des infections que l’on combat aujourd’hui grâce aux antibiotiques.

Des médicaments longtemps drapé de toutes les vertus, efficace contre n’importe quelle souche, mais qui sont rapidement devenus une arme à double tranchant. L’utilisation abusive de ces bombes atomiques à microbes a entraîné des résistances de plus en plus nombreuses et inquiétantes


C’est la question que je m’étais d’ailleurs posé avec la popularisation de l’azithromycine, un antibiotique, plébiscité pendant la crise de Covid-19.

Mais peut-on imaginer des conséquences graves pour la santé, avec cette cure néfaste pour la flore intestinale ?

L’ombre des super infections menace sérieusement la santé des patients. Et c’est sans compter les impacts significatifs d’une cure d’antibiotique sur le microbiote – et les bactéries commensales bénéfiques, ainsi qu’une myriade d’impacts sur la santé rénale ou même mentale (bonjour l’antibiomania).

L’électricité médicale

Ce n’est en réalité pas une nouveauté dans le monde médical. Les pacemakers envoient des décharges électriques bien senties pour donner le coup de fouet nécessaire au fonctionnement des cellules musculaires du cœur.

Toutes les cellules possèdent des membres avec des différences de potentiels électriques. Les neurones sont les exemples les plus éloquents de l’impact d’un courant électrique. On réalise aujourd’hui des prothèses rétiniennes, des appareils auditifs ou des stimulations nerveuses pour diverses malades avec des courants électriques.

Même l’ADN est très chargé électriquement. On réalise des thérapies électrogéniques pour faciliter le transfert de matériel génétique. On peut aussi « brûler » des cellules cancéreuses avec l’électroporation (une stratégie utilisée lors de la dramatique histoire de Frédéric Evrard).

Pour les bactéries, c’est une autre histoire. Si on développe des méthodes électriques contre ces dernières, c’est souvent pour littéralement les griller sur place ou créer des surfaces électrostatiques pour détacher ces microbes.

Mais nos chercheurs américains ont mis le doigt sur quelque chose de plus subtil. Une stimulation bioélectrique appropriée et ciblée pour reprogrammer les vilaines bactéries en agneaux inoffensifs.

J’exagère, mais vous avez saisi l’idée.

Des volts anti-staphylocoque

Les scientifiques américains ont jeté leur dévolu sur Staphylococcus epidermidis. Cette bactérie est d’une banalité déconcertante sur notre peau, avec un rôle prépondérant dans le maintien de l’équilibre des tissus et la cicatrisation des plaies.

Sauf quand elle prend ses aises. Dans le cas d’une barrière cutanée dégradée, d’une baisse de l’immunité et de la formation d’un biofilm, elle change de casquette pour devenir agressive et dangereuse.

Dans ses états les plus sérieux, elle est responsable d’une forte proportion de morbidité néonatale et la seconde cause d’hospitalisation à cause d’un biofilm résistant aux antibiotiques lors des poses d’implants.

Des pathologies plus courantes, comme les dermatites atopiques (d’ailleurs, le vinaigre est-il utile contre ce problème de peau ?), favorisent la prolifération de cette bactérie aux deux visages.

D’où l’intérêt de s’y intéresser.

Et ils ont réussi. Par de brillantes expériences et en fabriquant un microstimulateur électrique, ils ont pu réduire au silence la croissance, la virulence et le perfide biofilm bactérien.

Le voltage était si faible qu’il est impossible de le détecter. Mais l’appareil électronique n’était efficace qu’avec un environnement légèrement acide. Et cela tombe bien ! Car le pH normal de la peau est légèrement acide.

Tout reste à faire

Cette recherche n’est qu’une goutte d’eau dans un océan d’étapes et d’expérimentations pour obtenir un appareil thérapeutique efficace. Mais l’intérêt des courants électriques faibles dans le contrôle du développement de bactéries, en l’absence du moindre antibiotique, est désormais fait.

Sur une seule souche bactérienne. Et sur des modèles de peau de porc, qui sont toutefois très proches de l’homme (on fait des greffes de peaux et de certaines parties du coeur des porcs).

L’activité antibiotique des décharges électriques ne fonctionne que sur les bactéries dans un environnement au pH proche de 5, d’une peau normale. Ce qui va poser des problèmes pour gérer des colonisations bactériennes sur des peaux avec des plaies ou de l’acné (pH moins acide).

En tout cas, l’aune d’une période plutôt inquiétante avec la résistance croissante aux antibiotiques (mais aussi les pénuries!), cette nouvelle méthode ouvre une voie thérapeutique séduisante pour gérer les colonisations indésirables de population bactérienne.

 

On reste en contact ?

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