Tout le monde peut se tromper et il suffit parfois d’une seule phrase, d’un seul article pour faire basculer une opinion. Voici le récit de mon hésitation. Accrochez-vous à votre chaise, vous allez redécouvrir le sens du mot « dérision ».
Quand je réalise ma terrible erreur…
Arrêtez tout ! Je me suis trompé sur l’ivermectine ! J’ai lu le dernier article du docteur Gérard Maudrux « l’ivermectine au soleil » (1) qui m’a fait réaliser mon erreur d’analyse et d’interprétation !
J’ai compris l’intérêt de cet antiparasitaire pour soigner les malades du Covid-19, malgré mes articles à charge…
La dernière étude mise en avant par le docteur Maudrux dans son billet m’a convaincu. Et je ne suis pas le seul. Je ne peux que constater les dizaines et les dizaines de commentaires positifs et de remerciements pour l’espoir ainsi apporté et cette résistance salutaire à la doxa mortifère du gouvernement.
Une étude menée par une super équipe de République Dominicaine dans les régions paradisiaques de Punta Cana et de Bournigal. Un pays où les médecins ont été confrontés à des épidémies violentes de Covid-19 et des ruptures d’approvisionnement d’hydroxychloroquine.
Mais par chance, une étude in vitro prometteuse australienne a guidé les médecins dominicains vers l’ivermectine qu’ils ont associé à l’azithromycine, le fameux antibiotique.
Un duo gagnant puisque cette équipe publie des résultats spectaculaires de mortalité !
Seulement 1 décès pour 2.700 patients traités en ambulatoire et à domicile !
Au total, sur plus de 3.000 patients sous ivermectine, 37 sont morts dont 34 après un passage en unité de soin intensif.
Avec une mortalité de 1.2 % comparée à 3 % dans le monde selon les auteurs de cette étude, les résultats sont spectaculaires.
Comment avais-je pu en douter…
À juste titre, le docteur Maudrux fustige l’élite médicale parisienne corrompue qui ne daignera pas lire cette étude qui n’est pas randomisée.
Bon, oui c’est vrai qu’elle n’est pas randomisée et sans groupe contrôle cette étude…
Mais c’est normal puisque c’est une étude rétrospective ! Je vois déjà venir les méthodologistes rigoristes conspuer une étude d’un bas niveau de preuve. C’est facile, mais les essais cliniques randomisés en double aveugle contre placebo ne sont pas éthiques et coûtent cher !
Bon, on a quand même donné des traitements inutiles et dangereux à pas mal de malades à cause de résultats d’études rétrospectives sans groupe témoin (2, 3, 4)… mais ça, c’était avant ! Avec l’ivermectine, c’est différent. C’est beau comme le soleil dominicain…
Pis bon, on a quand même des équipes de recherche qui ont pu rapidement monter des études randomisées et publier des résultats pour aider tout le monde à y voir plus clair… Mais ça devait être un coup de chance…
Soit, mais là on a quand même une étude sur 3.000 malades !
Bon, c’est pas vraiment une étude, car elle n’est pas publiée dans une revue médicale en fait… Elle est toujours à l’état de prépublication depuis fin novembre…
Mais ce n’est pas grave ! De très bonnes prépublications existent ! Elle n’est toujours pas publiée, car les grands journaux refusent de faire connaître ces résultats exceptionnels pour un médicament qui ne rapporte rien à leurs financeurs, les laboratoires.
Pis la relecture par les pairs on a vu ce que cela a donné avec le scandale du Lancet ! On a découvert une potentielle fraude et on a retiré un article !
Bon, des milliers de prépublications ont été rétractées en toute discrétion par les auteurs, mais sûrement un coup de pression de Big Pharma ! (5)
Pis bon, on a pas vraiment d’information non plus sur les comorbidités, l’âge exact des malades… Mais bon ! Quel médecin ira faire un bilan médical avant de prescrire des médicaments ! On est en guerre je vous le rappelle !
Et puis cette prépublication dominicaine a la force d’avoir fait des tests PCR sur les patients !
Bon, en fait ils n’ont testé que 685 patients sur 3.000 et seulement 360 avaient bien la Covid-19…
Mais ce n’est pas une raison pour dénigrer et attaquer gratuitement les résultats spectaculaires qu’ils ont eu ! Ils ont dû retirer les malades non atteints de Covid-19 des analyses !
Bon, en fait non… Tous les malades Covid et non Covid ont été mélangés…
Mais c’est pas grave en fait, car ils ont fait des tests pour mesurer les anticorps chez plus de 2.000 patients pour attester d’une infection au SRAS-CoV-2 !
Bon, seulement 400 patients ont eu un résultat positif, soit 20 % du lot.
Bon, c’est embêtant, car si la moitié des patients n’avait pas la Covid-19, contrairement à tous les patients décédés, on obtient une létalité deux fois plus élevée à 2.4 % et proche de celle du monde…
Mais bon c’est pas si grave que ça de ne pas savoir qui avait la Covid-19 ou pas ! On fait avec ce qu’on a hein ! C’est ça la médecine de guerre !
Pis 1.2 % ou 2.4 %, c’est quand même plus bas que 3 % de létalité dans le monde, selon le très sérieux et prestigieux Johns Hopkins Institute cité par les auteurs de République Dominicaine !
Bon, c’est vrai que si on regarde les résultats de la dernière méta-analyse publiée sur ce sujet (6), le taux de létalité par infection (IFR) est de 0.68 %…
C’est vrai que la létalité de la prépublication mise en avant par le docteur Maudrux n’est plus si spectaculaire que ça, mais la méta-analyse a forcément dû se tromper. Les auteurs ont forcément reçu de l’argent des laboratoires !
Bon, en fait non. L’étude et les auteurs n’ont aucun lien d’intérêt…
Mais quand même, on retrouve une létalité de 30 % chez les malades sévères admis en unité de soin intensif, et c’est légèrement plus faible que ce que l’on observe chez nous ! Parole du docteur Maudrux ! Et ils avaient 58 ans en moyenne !
Du coup, si je regarde la mortalité chez les Italiens en Lombardie, entre février et mars, sans ivermectine, pour le même âge et admis en unité de soin intensif, je devrais trouver des chiffres catastrophiques…
Bon, en fait il n’y a que 15 % de mortalité chez les seniors italiens (7)… Soit deux fois moins que chez les Dominicains pourtant tous sous ivermectine…
Bon si je regarde l’étude citée par les auteurs dominicains (8), la mortalité des patients critiques admis en soin intensif est de 16 %… Contre 30 % chez les Dominicains…
Oui mais bon…
Bon, je ne comprends plus vraiment rien à ce schmilblick… On me parle de la plus grosse étude jamais publiée sur les bienfaits de l’ivermectine alors que les chiffres de mortalité sont au mieux très proches des chiffres globaux, et au pire deux fois plus élevé que dans d’autres pays…
Je ne comprends pas…
On essaye de me convaincre avec ce travail scientifique alors qu’il n’y pas de groupe contrôle, ni de randomisation pourtant importante, ni test PCR complet des participants ni aucune autre information médicale sur les patients…
Alors peut-être que l’ivermectine fonctionne contre la Covid-19, ou peut-être pas, mais pour le savoir, nous n’avons pas 36 solutions.
Il faut faire des essais cliniques contrôlés, en aveugle, et contre un placebo de grande ampleur.
Ce n’est pas moi qui le dit, c’est par exemple le NIH américain qui vient de se prononcer contre l’utilisation de l’ivermectine en dehors de ce type d’étude (9).
Bon… On peut accuser le NIH d’être sous le joug de l’industrie pharmaceutique et du nouvel ordre mondial… Ok.
Qui d’autre de plus crédible à vos yeux aurait pu dire ça…
Tiens, et si on allait voir ce que dit Andrew Hill le spécialiste mandaté par l’OMS pour faire des recommandations sur l’ivermectine ?
Dans sa synthèse et méta-analyse de toutes les études publiées, il préconise ceci (10) :
Malgré la tendance encourageante que démontre cette base de données existante, il ne s’agit pas encore d’une base de données suffisamment solide pour justifier l’utilisation ou l’approbation réglementaire de l’ivermectine.
Cependant, le manque actuel de preuves de haute qualité ne fait que souligner le besoin évident d’essais cliniques supplémentaires, de meilleure qualité et à plus grande échelle, justifiés pour étudier plus avant l’utilisation de l’ivermectine.
La dose efficace maximale d’ivermectine doit être clarifiée et les nouveaux essais cliniques doivent utiliser un régime posologique constant sur plusieurs jours, avec au moins 0,4 mg / kg / jour.
La dose et le calendrier appropriés d’ivermectine doivent encore être évalués et les essais cliniques randomisés en cours sur l’ivermectine doivent être poursuivis jusqu’à ce qu’ils soient prêts pour un examen rigoureux par les organismes de réglementation.”
Tout passe tellement mieux avec un peu de dérision n’est-ce pas ?
2 commentaires
C’est bien de savoir reconnaitre ses erreurs même si c’est avec toujours encore avec quelques réticences. Ainsi on ne perd aucune perle de sa couronne, bien au contraire.
Rassures-moi Richard, tu as lu l’article en entier et tu as cerné l’auto-dérision ?