Les données scientifiques à notre disposition sont contradictoires et ne permettent pas d’établir le niveau de risque d’une exposition précoce de soja pour la douleur des menstruations. Par principe de précaution, les parents inquiets peuvent éviter les préparations infantiles à base de soja durant les 4 premiers mois de vie, et favoriser l’allaitement maternel ou d’autres alternatives. Mais les données à notre disposition sont parcellaires.
Le soja : un sujet brûlant !
La popularité du soja, et de ses nombreux dérivés, ne cesse de croître ces dernières années avec une augmentation de sa consommation dans le monde entier, et surtout dans les pays développés. Le soja représente une alternative aux laits animaux (vache, chèvre ou même brebis) pour de nombreux foyers.
Mais le soja est au centre d’une intense bataille où les avis positifs et négatifs s’entrechoquent à grand coup d’étude scientifique prestigieuse, de témoignages et d’avis de différents spécialistes médicaux (voir des détails ici, et là)
En France, l’association de protection des consommations UFC Que Choisir a récemment publié une vaste enquête sur les bénéfices, mais surtout les risques, de consommer trop de soja. En cause ? Des perturbations physiologiques et hormonales à cause de la présence de phyto-oestrogènes, les fameuses isoflavones.
Les isoflavones ont en effet une très forte similarité avec l’oestradiol, l’hormone sexuelle femelle, dont l’exposition pendant la tendre enfance est associée à de nombreux troubles, à tort et à raison.
On peut souvent entendre que la consommation de préparation infantile à base de soja pourrait entraîner des retards de croissance sexuelle chez les futurs adultes, ou bien faire pousser des seins chez les petits garçons… De nombreuses allégations qui n’ont pas de véritable fondement scientifique, comme nous le révélions dans notre enquête-réponse sur ce sujet.
La consommation de soja et son impact sur la santé ne s’arrêtent pas à ces sujets-là. La consommation de soja pourrait avoir des effets positifs sur le squelette en limitant le risque d’ostéoporose, mais aussi d’avoir un cancer du sein.
Un autre sujet d’importance qui touche les femmes : la sévérité des douleurs menstruelles (dysménorrhée) en lien avec la consommation de soja durant l’enfance. Ce sera tout le sujet de ce billet.
Règles douloureuses : très répandues et incapacitantes
D’après les données médicales sur ce sujet, 60 % des femmes menstruées seraient touchées par les règles douloureuses.
C’est tout simplement le problème lié aux menstruations le plus répandus et qui impacte significativement et négativement la qualité de vie (moins de temps de sommeil et de moins bonne qualité notamment, avec des jours de maladie).
Entre 2 à 28 % des femmes expérimentent des douleurs sévères pendant leurs menstruations. 1
C’est donc un sujet d’importance dans la communauté médicale, mais aussi scientifique. De nombreuses études ont essayé d’identifier les facteurs de risques, ou les comportements de la vie quotidienne qui pourraient aggraver ou diminuer les douleurs liées aux menstruations.
Les seules que l’on puisse dire avec certitude2 :
- Les facteurs de risque sont difficiles à identifier, et que les grandes études menées sur ce sujet se contredisent. Certains facteurs sont définis comme aggravant la situation (comme le surpoids, la consommation d’alcool ou le tabagisme) et parfois non. L’hétérogénéité des études et les biais de rappel des douleurs n’aident pas à identifier précisément les facteurs de risques.
- Les douleurs des menstruations seraient plus intenses au début des règles et en l’absence d’enfant (nulliparité.)
- Il y aurait également un lien familial. Les mères atteintes de règles douloureuses auraient plus tendance à avoir des filles qui auront à leur tour des règles douloureuses. Les chercheurs n’excluent pas un conditionnement du comportement des jeunes filles sur leurs mères.
Alors abonnez-vous pour découvrir cette enquête inédite et soutenir un site d'information 100% indépendant. Des articles et analyses qui changent la vie.
N'oubliez pas, si c'est gratuit, c'est vous le produit ! Dur à Avaler ne bénéficie d'aucune subvention publique ni privée sans le moindre annonceur publicitaire !
Soutenez l'investigation indépendante !
Déjà inscrit ? Remplissez le formulaire ci-dessous.