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Alors que les études sont nombreuses chez les adultes, nous avons peu de résultats de l’effet d’une consommation plus ou moins importante de produits ultra-transformés sur la santé des plus petits. On fait le point.

© Andreas | Freepik

Les produits ultra-transformés (PUT) représentent aujourd’hui la majorité de notre offre alimentaire dans les supermarchés. Des biscuits aux plats préparés, ces PUT sont le fruit d’une forte transformation avec des additifs qu’il est impossible d’avoir dans sa cuisine pour le commun des mortelles.

Et ces PUT n’ont pas une bonne réputation. La classification de l’ultra-transformation, mais pas une chose aisée à faire et on utilise communément l’indice NOVA (perfectible).

Les études pullulent aujourd’hui sur les liens entre la consommation importante de ces produits et le risque de maladie métabolique (obésité, diabète, hypertension, syndrome métabolique, foie gras…), cardiovasculaire, de cancer et même de dépression.

Une vaste synthèse et méta-analyse (lisez ici pourquoi il faut être méfiant et critique avec les méta-analyses) nous rappelait aussi que ces PUT étaient associé avec la fragilité, le syndrome du côlon irritable et des troubles de la digestion (dyspepsie) (1).

L’étude pointe cependant du doigt qu’on manque de donnée clinique robuste (on suit avec rigueur peu de personnes pendant un court moment) pour s’affranchir des limites des études épidémiologiques (on suit pendant longtemps de nombreuses personnes avec des questionnaires).

Je vous décrivais dans une analyse récente les résultats des rares essais cliniques de qualité sur l’impact de ces PUT sur notre santé. Les résultats sont surprenants à de nombreux niveaux. L’impact s’est principalement fait ressentir sur la vitesse de mastication et les modifications profondes du microbiotes.

Le microbiote est l’une des pistes les plus sérieuses que nous avons sur le rôle des PUT sur la santé. On sait que la diversité et la richesse du microbiote est une particularité majeure chez les centenaires en bonne santé. J’en parlais notamment dans mon enquête sur le Kombucha où l’on suspecte un impact positif sur le microbiote, de la même manière que la choucroute qui agirait en tant que prébiotique efficace !

Mais nous ignorons beaucoup de l’effet de ces PUT chez les enfants.

L’ultra-bouffe chez les petits

Avant même de s’intéresser à la toute dernière (et une première en la matière) étude sur les PUT chez les enfants, on peut se questionner sur l’intérêt d’un tel travail.

Est-ce vraiment important ? Intuitivement, ou par bon sens, on peut rapidement se dire que si c’est mauvais chez un adulte, ce sera forcément le cas chez un enfant. Et ce serait même pire, durant une période de forte croissance.

Un raccourci qui pourrait être vrai ou plutôt a nuancer en fonction des découvertes, car nos enfants ne mangent peut-être pas les mêmes produits et n’ont pas les mêmes comportements (tabagisme, sport, etc.) que nous.

Et surtout, notre bon sens est parfois un bien mauvais conseiller. J’en parlais comme une « séduisante, mais périlleuse rhétorique » dans un article de Dur à Avaler, avec plusieurs exemples où le bon sens a été dangereux, voire fatal, dans bien des cas.

Irène Grosjean, la papesse du cru, est aussi une grande admiratrice et prophétesse du « bon sens » de manière générale pour s’alimenter.

Mais ce « bon sens » pourrait nous dire de manger n’importe quel fruit – car les fruits sont bons pour la santé et sont naturels – mais nombre de ces fruits sont tout simplement toxique et vous tueraient dans la journée.

Bref.

Il faut faire ces études chez ces enfants pour avoir des réponses claires. Justement, plus de 1400 petits Espagnols âgés de 3 à 6 ans ont été suivis pendant 3 années en fonction de leur consommation de PUT.

L’étude est loin d’être parfaite (2). Elle ne mesure que des associations entre des paramètres métaboliques et une consommation de PUT estimé par des questionnaires qui peuvent mélanger approximation et erreurs.

Et ce qu’ils notent n’est pas vraiment surprenant.

Tout se détraque

Sur l’alimentation

Les enfants qui consomment le plus de PUT ont des profils alimentaires différents des autres. Mais de quoi on parle exactement ?

Ces derniers consomment :

Du côté des surprises, on retrouve des consommations identiques en sel (qu’on retrouve pourtant davantage dans les PUT), en graisses saturées et en protéines (c’est surtout la qualité qui variera).

Sur les paramètres métaboliques

Les enfants qui consomment le plus de PUT souffrent des problèmes typiques métaboliques qu’on retrouve dans les sociétés occidentales.

  1. L’indice de masse corporelle (l’IMC, dont la pertinence doit être débattue avec précaution tant l’indicateur peut se tromper),
  2. le tour de taille
  3. la glycémie à jeun
  4. uniquement les lipides sanguins type HDL ou « bon » cholestérol (mais lisez l’enquête récente pour faire le point sur le « bon » et surtout le « mauvais » cholestérol représenté par le LDL)

On n’observe pas d’impact statistiquement significatif sur de nombreux paramètres métaboliques (LDL-cholestérol, l’indice de résistance à l’insuline, les triglycérides ou encore la pression artérielle) quand bien même certains sont dans une tendance à l’augmentation.

Ces observations ont été corrigées par les principaux facteurs de confusion, et notamment ceux socio-économiques.

© Eibner Saliba | Unsplash

Sur l’allaitement maternel, on entend beaucoup parler des nombreux bienfaits. J’ai fait une enquête critique à la fois sur la rigueur des études mais aussi sur le lobbying des vendeurs de lait artificiel.

Car les enfants qui consomment le plus de PUT ont aussi les mères avec un  :

  • niveau d’éducation plus faible
  • taux surpoids et de l’obésité plus important
  • niveau de chômage plus important
  • allaitement exclusif moins important

Une première, aux résultats de « bon sens »

Cette étude spécialement menée chez des enfants est une première dans le domaine. Et c’est une bonne chose. Car il faut objectiver les impacts des PUT sur notre santé, chez les adultes et les enfants.

La nature épidémiologique de l’étude limite malgré tout de tirer des conclusions solides. Sauf que ces résultats coïncident avec d’autres travaux rigoureux menés chez l’homme.

Et notamment sur la prise de poids et de masse grasse. La nature même de ces aliments faciliterait énormément l’ingestion de calories. Ces calories supplémentaires vont inexorablement déséquilibrer la balance calorique totale.

On prend du poids. Il y a fort à parier que la machinerie interne – nos organes – s’encrasse de couche de graisse avec des conséquences importantes sur la santé.

C’est peut-être le début du fameux foie gras que l’on ne retrouve pas uniquement chez les canards et les oies. Une maladie silencieuse à l’âge adulte qu’il est assez impératif de prendre en charge.

La piste du microbiote – non explorée dans cette étude – est aussi à garder en mémoire chez nos petites têtes pleines d’énergie. Car le groupe qui consomme le plus de PUT consomme aussi le moins de fibres alimentaires… un carburant très intéressant pour cette flore microbienne.

Une flore qui a une importance presque capitale. On sait désormais que cet équilibre du microbiote est un point névralgique de la gestion de l’immunité, de la digestion, en lien avec de nombreux problèmes de santé.

En bref, cette étude alimente le principe de précaution pour limiter les PUT dans l’alimentation des petits – mais aussi des grands – avec bien sûr une tolérance pour des apports raisonnables.

Il sera difficile de donner des chiffres précis, mais vous devez être capable de jauger ce « raisonnable » en tant que parent. L’alimentation devrait être principalement composée de produits frais (si possible de saison et proche de chez vous, mais ne rêvons pas trop) avec une transformation minimale.

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