Avec plus de 15 ans de recul sur les premiers programmes vaccinaux, il est temps de faire le point sur les bénéfices et les risques de la lutte vaccinale contre les papillomavirus humains, dont certains participent aux développements de plusieurs cancers.
Sus aux papillomavirus !
Cette famille de virus était relativement inconnu du grand public jusqu’à la commercialisation des premiers vaccins pour s’en protéger.
Ce sont les fameux Cervarix et Gardasil.
Deux vaccins qui ont été déployés dans le monde entier depuis 2007 pour limiter les infections aux papillomavirus humains (PVH ou HPV pour human papillomavirus en anglais) et par effet de ricochet les cancers du col de l’utérus (mais aussi de la vulve et du vagin).
Les femmes sont donc la première cible pour les programmes de santé publique.
Mais aussi les hommes.
Car les vaccins pourraient aussi limiter les cancers de :
- l’anus
- la bouche (qui touchent les deux sexes)
- et d’autres verrues disgracieuses sur les parties génitales (les condylomes)
Mais cette vaccination s’est rapidement heurtée au mur des sceptiques, dont j’ai fait partie.
Nous n’avions à l’époque que des indications indirectes d’efficacité sur les lésions précancéreuses (CIN) avec la nécessité de continuer l’effort de dépistage par frottis.
Un paradoxe dérangeant quand les retours de terrain montraient une possible baisse des frottis à cause d’un sentiment de protection total.
Les risques de la vaccination ont généré aussi beaucoup de questions et d’inquiétudes.
Mais nous avons aujourd’hui plus de 15 années de recul sur les premiers programmes de vaccination dans le monde, avec des centaines de publications.
Des études sur les bénéfices en vie réelle de la vaccination contre les cancers du col (et d’autres).
Également des travaux épidémiologiques de grandes ampleurs sur les risques liés à cette vaccination.
On parlera des fameux syndromes de Guillain-Barré, de Raynaud ou encore la maladie d’Hashimoto qui touche la thyroïde.
On fait le point sur ce sujet qui interroge récemment mis sur les devants de la scène par Emmanuel Macron.
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11 commentaires
Il me semble avoir lu qu’en Australie aussi réduction importante des K du col . Ces études in Vivo ont un grand intérêt …le pragmatisme
Bonjour Jean-Louis,
Oui les données sont aussi intéressante. Ce sont les premiers a avoir lancé les programmes de vaccination chez les jeunes filles.
Toutefois, les études scientifiques sont minces, assez paradoxalement, le sujet de l’Australie sera traité en détail dans le prochain volet de cette enquête. On note toutefois un effondrement des cas de cancer du col dans les tranches d’âge 15-24 ans qui correspond au début de la vaccination avec les cohortes de jeunes filles âgée de 9 ans à l’époque.
A te lire
L’âge de 9 ans est faux, selon mes informations, sauf pour les candidates à une transplantation d’organe. France Diplomatie indique que ce sont les filles de 12-13 ans qui ont été vaccinées depuis 2007. Donc la tranche d’âge la plus pertinente est 25-34 ans pour laquelle il y a une augmentation de l’incidence. Tu écris que depuis 2007 il y a une baisse continue de l’incidence ce qui est grossièrement faux. La baisse est depuis 2011 car de 2007 à 2011 il y a eu une montée en flèche de l’incidence. Mais ces variations en dents de scie s’inscrivent dans un canal baissier depuis 40 ans sans que l’on puisse voir une incidence du vaccin.
Sur le site du gouvernement de la santé australien, le programme de vaccination commence dès l’âge de 9 ans. Il précise “qu’idéalement la vaccination arrive entre 12 et 13 ans”.
Mais même en prenant en compte 12 ou 13 ans pour l’âge du début de la vaccination, la période 2012-2017 intègre la tranche d’âge 15-24 ans et montre une baisse continue (et en fait toutes les données que vous avons actuellement car il faudra attendre quelques années pour avoir les derniers chiffres.)
Pour la vaccination à 9 ans, peux-tu me donner le chemin ou le lien pour trouver l’information car je ne la trouve pas ICI.
Tu précises que les recommandations australiennes sont idéalement entre 12 et 13 ans. On peut penser que la vaccination à 9 ans a été marginale pour quelques cas spécifiques.
Ensuite, tu prends les années 2012 à 2017 qui vont dans le sens du résultat que tu veux prouver en ignorant les années 2007 à 2010 qui sont en contradiction avec ta démonstration.
En revanche, je suis d’accord avec toi quand tu écris « il faudra attendre quelques années pour avoir les derniers chiffres. » Donc, pour l’instant on ne peut rien conclure.
Le lien ICI est: https://www.aihw.gov.au/reports/australias-health/immunisation-and-vaccination
Bonjour.
Merci pour cet article fort intéressant mais à quand la suite et fin?
Bonjour Frédéric,
L’article est en cours de rédaction et sera très bientôt publié !
Bonjour Jérémy,
As-tu des études qui prouvent la responsabilité des virus dans les pathologies citées?
Je m’explique, appréciant de parler de ce que je connais et ai pu expérimenter.
Après mon rééquilibrage alimentaire de 2014, plus aucune des nombreuses pathologies hivernales essentiellement virales que je développais auparavant : zéro pointé. Or mon comportement vis à vis du risque est absolument inchangé, à savoir que je ne me protège pas plus qu’avec un simple lavage des mains à l’eau. Je pense donc cohabiter chaque hiver avec les mêmes germes.
Par ailleurs, quasi plus aucun herpès labial, alors qu’il pointait le bout de … sa lèvre parfois tous les mois : il refait surface une ou deux fois par an, après grosse exposition au soleil… ou au stress psychologique.
Je pense que la vision pasteurienne confond allègrement concomitance et causalité. Mes expériences me suggèrent que les virus s’expriment une fois mon terrain déséquilibré, dans un second temps.
Avec ton expertise dans l’analyse des études, pourrais-tu m’éclairer stp?
Hélène ALTHERR Pharmacienne experte en Santé naturelle
Bonjour Jérémy,
Dans https://professionnels.vaccination-info-service.fr on peut lire « … Toutes ces lésions précancéreuses ont une probabilité importante (de 32 à 57% selon la lésion) de régresser spontanément, d’autant plus s’il s’agit de lésions de bas grade. Dans le cas contraire, un cancer peut se développer quinze à vingt-cinq ans après l’infection. » Il faut donc statistiquement minimum 15 ans après infection pour qu’un éventuel cancer apparaisse. L’Australie est la première il y a 17 ans à avoir procédé à une vaccination de masse, le recul est à peine suffisant pour savoir si les cancers ont eu le temps d’apparaître. Pour les autres pays cités ils ont au mieux 15 ans de recul ce qui est donc notoirement insuffisant.
Voici pour les lecteurs les liens des statistiques officielles (que tu connais) afin que chacun puisse se faire sa propre opinion :
https://www.aihw.gov.au/reports/cancer/cancer-data-in-australia/contents/cancer-summary-data-visualisation
https://nordcan.iarc.fr/en/dataviz/trends?sexes=2&mode=population&group_populations=1&multiple_cancers=0&cancers=190&years=1960_2020&group_years=0&age_start=5&age_end=6&key=asr_n&years_multiple=2000_2001_2002_2003_2004_2005_2006_2007_2008_2009_2010_2011_
https://www.cancerresearchuk.org/health-professional/cancer-statistics/statistics-by-cancer-type/cervical-cancer/incidence#heading-Two
En général, les études montrent une efficacité sur les lésions précancéreuses mais rarement sur les cancers. C’est d’ailleurs ce que Peter Gotzsche et Tom Jefferson ont dénoncé. C’est pour cela que je me fie aux statistiques plutôt qu’aux études.
Concernant l’Australie la vaccination était recommandée pour les filles de 12-13 ans à partir de 2007 avec des vaccinations de rattrapage jusqu’à 26 ans. Les derniers chiffres validés sont pour 2020 soit 13 ans après la vaccination : 12+13=25, 26+13=39. Donc la tranche d’âge la plus pertinente est 25-34 ans pour laquelle il y a eu une augmentation de l’incidence qui est revenue à son niveau de 2007 en 2020. Tu écris « Et là on observe depuis 2007, donc 10 ans après le début de la campagne, une baisse continue de l’incidence des cancers du col. » ce qui est faux. La baisse est depuis 2012 car de 2007 à 2010 il y a eu une montée en flèche de l’incidence. Mais ces variations en dents de scie s’inscrivent dans un canal baissier depuis 35 ans sans que l’on puisse voir une incidence du vaccin.
C’est dommage que dans les commentaires on ne puisse pas transmettre de fichier pour illustrer la démonstration.
Si on trace une droite du pic d’incidence de 1985 (1/100k) au pic d’incidence de 2010 (0,7/100k), cette droite a une pente descendante de 0,012/an. Si on trace une droite du point bas de 1983 (0,5/100k) au point bas de 2017 (0,1/100k), cette droite a aussi une pente descendante de 0,012/an. Pratiquement toutes les incidences depuis 1983 sont entre ces deux droites parallèles. C’est la parfaite démonstration que l’incidence est dans un canal baissier depuis 1983 sans que le vaccin n’ait changé quoi que ce soit. Si tu attribues la baisse de 2012 à 2017 au vaccin, à quoi attribues-tu la baisse aussi importante de 2004 à 2007 ? Tu considères que la tranche d’âge 15-24 est la plus pertinente ce qui est contestable car les cas de cancer dans cette tranche sont très rares (sauf 3 années, pour toute l’Australie on les compte sur les doigts des mains et des pieds) ainsi quelques cas de plus ou de moins font fortement varier la courbe.
Autre argument, la France qui a un des plus faibles taux de vaccination (< 50%) des pays développés a aussi le meilleur taux d’incidence : France 6,1 ; Australie 7,1 ; UK 10 ; Danemark 10,5 ; Suède 10,9. Ce meilleur taux d’incidence pour la France date d’avant la vaccination.
Que l’on dise « regardez c’est formidable les résultats obtenus par les pays qui ont une incidence supérieure 10, sans regarder la situation de la France en terme d’incidence et de taux de vaccination » me semble très partial.
Que certaines personnes veillent se faire vacciner en pensant que l’efficacité sur les lésions précancéreuses se reportera sur le cancer je le comprends mais rien n’est encore prouvé solidement.
Quant aux risques, tu sais très bien que les études s’appuient sur la pharmacovigilance qui souffre d’une sous-déclaration de 90% à 99%. Même les industriels admettent 90 à 95% de sous-déclaration.
Bonjour Jérémy,
J’ai pris connaissance de ta dernière mise à jour. Tu as remplacé la tranche d’âge 15-24 ans par celle de 20-29 ans plus pertinente. Ta démonstration d’efficacité de la vaccination semble imparable mais est-ce si simple ? Souvent les défenseurs des vaccins regardent l’évolution post-vaccinale sans regarder l’évolution pré-vaccinale. Pour la rougeole la mortalité avait baissé de 99% sans le vaccin, ainsi le vaccin pourrait revendiquer le dernier % mais les défenseurs du vaccin lui attribuent la victoire sur 100%.
Dans le graphe que tu as joint, si tu traces une ligne de l’incidence de 1982 à l’incidence de 2020 (j’exclus les années suivantes qui sont des projections et pas des données) on peut faire les constations suivantes : 1/ cette ligne passe exactement par l’incidence de 2007, 2/ avant 2007 les incidences se répartissent à égalité de chaque coté de ligne montrant une tendance lourde de baisse sur 25 ans, 3/ paradoxe après 2007 (après la vaccination) toutes les incidences sont supérieures, 4/ une explosion des cas par rapport à la tendance historique de 2007 à 2020, 5/ un retour à la tendance historique en 2020.
De 1982 à 2020 l’incidence pour la tranche d’âge 20-29 ans est passée de 6,2 à 1,8 pour 100000, soit un gain de 4,4. Parallèlement sur la même période pour la tranche d’âge 60-89 ans (non-vaccinée) l’incidence est passée de 27,4 à 7,6 soit un gain de près de 20 points.
Dans toutes les tranches d’âge il y a une baisse historique de l’incidence du cancer du col de l’utérus des années 80 aux années 2000 voire jusqu’à nos jours.
Ma conclusion : la baisse de l’incidence du cancer du col de l’utérus peut se faire sans vaccin. Aussi, cela me semble encore trop tôt pour dire avec certitude que le vaccin protège de ce cancer. Il faut malheureusement attendre encore quelques années pour avoir une certitude.