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On accuse les césariennes de rendre les enfants fragiles aux infections respiratoires, avec un système immunitaire défaillant. En conséquence : obésité, diabète, allergies, asthme et maladies auto-immunes. En cause : la perturbation manifeste du microbiote intestinal des nouveau-nés, privé du contact maternel. Tout cela est-il vrai ? Peut-on corriger le tir ? 

1ère partie de l’enquête : Miracle ou Arnaque : la flore intestinale, les probiotiques et les bienfaits santé

Le microbiote ou la flore intestinale apparaît comme la clé de voûte de notre santé. Avoir un « bon » microbiote nous protégerait des maladies inflammatoires et métaboliques, de la dépression et des cancers. Mais c’est quoi un « bon »microbiote ? Le sait-on vraiment ? A-t-on des moyens efficaces pour le modifier ? Les césariennes sont-elles dangereuses pour la flore intestinale de nouveau-nés ? Que faut-il penser des probiotiques ? Ce dossier inédit propose de répondre à des questions importantes sur un sujet qui nous concerne tous.

Césarienne en veux-tu en voilà !

Toutes les grossesses ne sont pas réglées comme du papier à musique. Certaines nécessitent des incisions du bas-ventre dont les premières traces remontent au 16e siècle. On réalisait souvent cette opération sûre des femmes déjà décédées dans une ultime tentative de sauver la progéniture.

Au fil des siècles, la technique se perfectionne. L’opération se réalise de plus en plus sur des femmes encore vivantes dans l’idée de sauver la mère et l’enfant.

Mais le nom change aussi.

C’est sous la loi romaine de Julius Ceasar que l’opération est codifiée comme Lex Caesarea pour devenir aujourd’hui les fameuses césariennes (1).

Fameuse, mais surtout trop répandue. Avec l’amélioration des pratiques et des conditions d’hygiènes, les césariennes prennent une place de plus en plus importante dans les accouchements.

Si la moyenne mondiale est de 20 %, certaines régions du monde caracolent à plus de 45 voire 50 %. C’est le cas de l’Amérique latine, les Caraïbes ou encore d’une partie de l’Asie et de l’Afrique du Nord.

La France est dans la moyenne mondiale, avec 20 % des accouchements réalisés par césarienne. Le reste par voie basse.

Pourtant, l’OMS estime qu’un taux de césarienne « normale » est compris entre 10 et 15 % à l’échelle d’un pays.

Être en dessous signifie que les mères n’ont pas accès à des méthodes sûres pour des accouchements compliqués et dangereux. Au-dessus, signifie que le système médical abuse d’une opération qui facilite un peu trop la vie.

Mais peut-être pas de celle du nouveau-né (ni celle de la maman).

Car l’accouchement par voie basse est la norme pour mettre au monde. Comme l’allaitement reste la voie royale de référence pour nourrir son enfant, malgré les incertitudes sur de nombreuses vertus médicales.

Ce type d’accouchement façonne l’environnement hormonal, physique et bactérien du nouveau-né et de la mère. De plus en plus de travaux montrent que cet accouchement « artificiel » peut avoir des conséquences sur la santé de l’enfant et du futur adulte.

Le partage entravé du microbiote de la mère à son enfant fait partie des hypothèses les plus étudiées pour expliquer les impacts négatifs sur la santé (dont on explore le potentiel avec les supercentenaires).

Le nouveau-né est privé d’une partie des micro-organismes présents dans le vagin, sur la peau ou encore dans la zone périanale de la maman.

C’est tout l’écosystème bactérien de la mère qui va « contaminer » sa progéniture pour le coloniser progressivement.

Les césariennes limitent le contact des nourrissons avec les micro-organismes maternels. Ces petits bouts héritent d’un mélange hasardeux entre les maigres contacts maternels et ce qui traîne à l’hôpital.

Les conséquences sur le microbiote du futur adulte peuvent être colossales. Les risques d’allergies, d’obésité et maladies auto-immunes et de nombreux autres problèmes de santé sont de plus en associé à la méthode d’accouchement.

Mais la réalité est toujours plus compliquée.

Que savons-nous réellement de l’impact des césariennes sur le microbiote intestinal des nouveau-nés ?

Est-ce que les césariennes augmentent vraiment le risque de certaines maladies ? Est-ce en lien avec les modifications du microbiote ?

Si oui, avons-nous des moyens pour limiter les « dégâts » ? Peut-on donner artificiellement le microbiote de la maman vers son petit ?

L’altération du microbiote

La naissance par césarienne limite les contacts entre le nourrisson et les micro-organismes qui peuplent l’utérus, le vagin et la zone périanale de la mère.

Mais est-ce qu’on retrouve une différence entre les nouveau-nés ?

En très court, oui.

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