La choline est un nutriment essentiel que l’on connaît peu. Présent majoritairement dans les produits animaux, une vaste partie de la population mondiale serait en état de carence, avec des risques de complications sérieux, notamment durant la période sensible de la grossesse et l’allaitement. Ce risque de carence est aujourd’hui peu connu de la population et encore moins des végétaliens, qui ne mangent aucun produit d’origine animale. Voici les secrets de la choline et les risques réels qui planent au-dessus de nos têtes.
La choline est un nutriment reconnu essentiel depuis 1998 par l’Institute of Medicine (IOM) aux États-Unis. Des apports adéquats ont été édités sur la base de maigres études scientifiques, pour les hommes, les enfants et adolescents, les femmes, enceintes ou allaitantes.
Ce n’est qu’en 2016 que l’Agence européenne de la sécurité alimentaire (EFSA) éditera ses propres recommandations, et notamment des apports adéquats différents de l’institut américain, avec la particularité de ne faire aucune différence entre les hommes et les femmes.
Désormais, nous savons que la choline est essentielle pour le bon fonctionnement de l’organisme.
Le nutriment que l’on trouve en grande quantité dans les oeufs, la viande ou le foie, intervient dans de nombreux processus biologiques :
- Le développement et le maintien des cellules de notre corps
- La synthèse des membranes cellulaires
- Le transport des lipides
- La neurotransmission, et notamment en tant que précurseur de l’acétylcholine
- Dans la synthèse de triméthylamine et de phospholipides
Mais nous nous sommes rendu compte de l’importance de la choline à travers des résultats scientifiques.
En cas de carence, on peut augmenter ses risques de malformations congénitales, de problèmes neurologiques, de la cognition, de stéatose hépatique, de lésions musculaires, ou encore de maladies cardiovasculaires et de certains cancers1 2.
Des résultats d’études principalement conduites sur des modèles animaux, et quelques études épidémiologiques sur des cohortes d’hommes et de femmes, qui possèdent tous les défauts des études prospectives, malheureusement.
On ne retrouve pas la choline uniquement dans les produits animaux. Elle est aussi présente dans les produits végétaux, comme les brocolis (40 mg/100 g), les noix, les patates, les haricots, etc.
Aliments | Choline totale (mg / 100 g) |
Foie de boeuf | 431.0 |
Oeuf dur bouilli | 225.7 |
Steak de boeuf | 104.2 |
Saumon cuit | 90.4 |
Côtes de porc cuites | 78.2 |
Blanc de poulet cuit | 61.8 |
Amandes | 52.5 |
Brocolis cuits | 40.1 |
Haricots en boîte cuisinés | 31.1 |
Lait 2% de matière grasse | 16.5 |
Patate rouge | 18.8 |
Riz blanc | 2.1 |
Source : USDA Choline database
Finalement, il faut savoir que notre corps est capable de synthétiser ce nutriment essentiel, à travers des processus de méthylation, et notamment grâce à l’activité de l’enzyme PEMT (phosphatidylethanolamine N-methyltransferase).
Les secrets de la choline
Nous avons deux sources de choline :
- Exogène, par l’alimentation avec l’avantage pour les produits animaux qui en contiennent plus
- Endogène, avec la synthèse de choline grâce à l’enzyme PEMT
Mais la synthèse interne de choline est sujette aux aléas génétiques, aux mutations, mais aussi au statut hormonal et notamment l’oestrogène.
Tout d’abord, nous savons que cette enzyme peut être touchée par des mutations génétiques, des polymorphismes (comme pour la conversion du bêta-carotène en vitamine A), qui vont réduire la capacité de synthèse3.
Cette découverte est loin d’être ancienne. Ce n’est que depuis 2006 que les premières mutations génétiques sur l’enzyme PEMT ont révélé leur importance dans les besoins en choline4.
C’est une équipe de l’université de Caroline du Nord a qui l’on doit ces découvertes :
- Une partie importante de son échantillon, au moins 70%, avaient des mutations génétiques qui les rendaient sensibles à un manque de choline
- Les femmes ménopausées qui ont eu des comprimés d’oestrogène étaient moins touchées par les carences en choline (stéatose hépatique et lésions musculaires)
- Ces travaux ont montré le rôle majeur de l’oestrogène dans la synthèse de choline, et l’importance de la génétique pour mieux comprendre les besoins en choline, et les risques d’en manquer.
À partir de là, nous savons que les hommes, ayant moins d’oestrogène que les femmes, auraient des besoins plus élevés en choline exogène (par l’alimentation). Les femmes ménopausées auraient quant à elle des besoins supérieurs à celle non ménopausée à cause de la chute en oestrogène durant cette période de la vie.
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