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La supplémentation en vitamine D pour booster le système immunitaire et lutter contre les infections respiratoires est au centre d’une intense controverse scientifique depuis de nombreuses années. De nombreuses personnes seraient en carence de la vitamine du « soleil » et gagneraient à se supplémenter. Pourtant, les résultats des plus récentes études sur ce sujet viennent ternir l’image miraculeuse de cette vitamine. Enquête sur les bénéfices de la vitamine D.

Source : Unsplash

Sommaire de l’enquête (3000 mots)

1. Coup de fouet immunitaire

2. Vitamine D : pourquoi est-elle importante ?

[Partie réservée aux abonnés 🔒]

3. L’épreuve clinique

3.1 Première salve : la pierre blanche

3.2 Seconde salve : on sauve les meubles ?

3.3 Troisième salve : le clou dans le cercueil ?

3.4 Copinage avec les firmes pharmaceutiques

5. Le Roi Holick

6. Faut-il se supplémenter ?

Coup de fouet immunitaire

La vitamine D est essentielle pour le fonctionnement normal et optimal de l’organisme et en particulier pour le système immunitaire qui nous protège des intrus, des agressions et des virus.

Les produits issus de la dégradation de la vitamine D aussi. On parle des métabolites, et ils pourraient avoir un rôle clé de soutien du système immunitaire pour lutter contre ces infections respiratoires.

L’histoire ne date pas d’hier. Les premières études sur le lien entre des supplémentations en vitamine D et l’apparition d’infections respiratoires ont plus de 10 ans. Les chercheurs vantent les mérites d’une supplémentation en vitamine D depuis les années 30.

Une supplémentation d’ailleurs fortement plébiscitée par les naturopathes, les sites en santé naturelle, mais également par des médecins et autres professionnels de santé.

Une supplémentation qui est plutôt bien vue par l’industrie des compléments alimentaires. Car nous n’avons pas tous des concentrations minimales de vitamine D qui circulent dans nos veines. Il faudra donc se supplémenter.

C’est bien là le problème. On accuse notre beau soleil d’être timide en hiver et nos vêtements de recouvrir un peu trop notre peau et nos cellules capables de synthétiser de la vitamine D. Les séniors sont particulièrement visés par les programmes de supplémentation en vitamine D.

Mais la carence touche énormément de monde. Les latitudes les plus éloignés de l’équateur sont les plus vulnérables, et les enfants aux adolescents jusqu’aux séniors pourraient bénéficier d’une supplémentation adéquat de la précieuse vitamine D.

Surtout contre les infections respiratoires.

Si on peut s’épargner une mauvaise grippe avec une supplémentation simple, sans danger et peu onéreuse… Pourquoi s’en priver ?

Surtout que les études sont nombreuses attestant d’un bénéfice d’une supplémentation sur les épisodes infectieux. Même les réputées analyses globales de la littérature ou méta-analyse démontrent l’intérêt d’une telle supplémentation pour réduire se protéger des infections et de toutes les conséquences néfastes.

  • arrêts de travail et perte de productivité globale
  • graves complications chez les personnes fragiles (les nourrissons et les personnes âgées)
  • consommation excessive et problématique d’antibiotiques
  • surcoût pour la solidarité nationale déjà gravement déficitaire

Si le débat était déjà houleux avant l’arrivée de la Covid-19, il a été démultiplié par plusieurs études ou prépublications positives et négatives. La position officielle de l’Académie de médecine pour faire doser la vitamine D chez les personnes âgées, et de palier aux éventuelles carences, a été vue comme la preuve d’un intérêt clinique indiscutable de cette supplémentation.

C’est pour ces raisons que l’on voit très souvent la vitamine D accompagner des ordonnances avec d’autres suppléments, comme le zinc, pour mieux armer notre organisme face au virus.

  • Mais où sont les bases physiologiques en faveur de la supplémentation en vitamine D ?
  • Qui est en risque de carence ? Pourquoi ces carences deviennent-elles de plus en plus prononcé au cours du temps ?
  • On parlera notamment du fameux « Roi Holick », ce chercheur américain et cheville-ouvrière en faveur d’une supplémentation massive de la population, quitte à jouer un peu trop sur les peurs et les nombres.

Vitamine D : pourquoi est-elle importante ?

On ne présente presque plus les fonctions de la vitamine D dans l’organisme tellement ils sont importants et nombreux (1). Ce n’est pourtant pas une « vitamine ». On parle plutôt d’une « pro-hormone » qui va subir plusieurs transformation avant d’être active.

  1. Les cellules de la peau vont fabriquer la forme inactive, la vitamine D3
  2. Le foie va ensuite la transformer en 25-hydroxyvitamin D3
  3. Puis par les reins pour obtenir l’hormone active 1α,25-dihydroxyvitamin D3

Car cette vitamine va agir sur :

  • le métabolisme osseux. C’est son rôle le plus documenté et peut-être le plus important avec le maintien de la calcémie. Cette vitamine D va agir sur l’absorption intestinal du calcium et des phosphates, mais sur l’activation des ostéoclastes.
  • la fonction musculaire
  • le cerveau et le système nerveux (lisez l’enquête sur la fatigue et la vitamine D)
  • le métabolisme glucidique
  • l’immunité. Elle joue un rôle important dans la différenciation des cellules immunitaires et possiblement la modulation de nombreuses maladies auto-immunes (sclérose en plaques, lupus…)
  • la fonction cardiaque (lisez notre enquête sur la protection du système cardiaque)

Mais de la théorie à la pratique, il y a un monde, et de nombreuses interrogations.

  • Est-ce qu’une supplémentation pour corriger une carence peut-il améliorer les fonctions immuntaires, notamment, pour réduire les risques d’infections respiratoires ?
  • Est-il intéressant de se supplémenter même sans carence, pour avoir un taux optimal en toute circonstance ?

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L’épreuve clinique

Dans ce débat, et comme dans tout débat, la nuance est souvent mal vue, dénigrer et reléguée au second rang derrière les certitudes et les raccourcis simplistes.

Car la situation est loin d’être simple.

La vitamine D est vue par certains comme un remède quasi miraculeux, presque gratuit et sans effet indésirable, alors que d’autres n’y voient qu’une arnaque naturelle de plus, exposant à certains risques et remplissant grassement les poches de certains.

La voie du milieu n’aura jamais été aussi difficile à défendre, à exposer, présenter et faire connaître.

Cette voie existe pourtant.

Le rôle positif de la vitamine D sur l’apparition des infections respiratoires n’est pas sorti d’un chapeau de magicien.

Tous les articles de vulgarisation sur ce sujet citent les mêmes travaux scientifiques, et en particulier celui d’une équipe multidisciplinaire et multi-pays qui fait référence dans le domaine. Cette équipe, avec Adrien Martineau de l’Université Queen Mary de Londres aux commandes, réalisent des synthèses et des méta-analyses de toutes les études cliniques sur cette question.

Ils font le point. Avec des travaux qui possèdent le même niveau de qualité que ceux produits par la collaboration Cochrane. Et ces travaux s’articulent désormais en 3 dates clés, avec :

  • Une première étude en 2017, comprenant 25 expériences cliniques (2)
  • Une mise à jour en 2021, comprenant 43 études cliniques randomisés contre placebo (plus de 48.000 participants) (3)
  • La seconde mise à jour en 2025 (donc la 3ème méta-analyses), avec 46 études cliniques (plus de 64 000 participants) (4)

Il faut découvrir l’histoire de ces 3 moments importants dans notre compréhension de la vitamine D sur les infections respiratoires.

Première salve : la pierre blanche

C’est la célèbre et pionnière revue systématique et méta-analyse publiée en 2017 dans le British Medical Journal par Adrien Martineau de l’Université Queen Mary de Londres. Le BMJ est un journal de qualité, parmi les meilleurs, mais cela n’empêche ni la fraude ni les problèmes méthodologiques (comme avec le Lancet).

Les conclusions de cette vaste synthèse de 25 essais cliniques randomisés et contrôlés étaient sans appel : la supplémentation en vitamine D était sans danger et a permis de réduire les infections respiratoires.

Sans surprise, les personnes déficientes qui ont reçu une supplémentation ont eu les bénéfices les plus importants.

Ces résultats sont connus comme le loup blanc en médecine et dans tous les milieux qui traite de la santé, du système immunitaire et de comment booster son système immunitaire.

Elle est presque imparable. Presque, car je pourrais vous parler de cette étude pendant des heures. Tant sur la méthode, les analyses en sous-groupe plus fines, les liens d’intérêt des auteurs, les intervalles de confiance… En bref, pinailler.

C’est important de pinailler, mais cette fois-ci, j’épargne cette étude. Car une autre plus intéressante mérite qu’on « pinaille » ensemble dessus.

Et cette étude n’est pas n’importe laquelle : c’est la mise à jour de l’analyse d’Adrien Martineau, avec les toutes dernières données de la littérature scientifique. C’est la fameuse seconde salve.

Seconde salve : on sauve les meubles ?

Elle a été publiée récemment dans le Lancet, malheureusement connu pour sa publication rétractée sur l’hydroxychloroquine à cause de données manifestement frauduleuse. Mais c’est un autre sujet. Lisez donc mon article sur l’édition scientifique pour mieux comprendre les contours de ce monde infernal.

Car depuis 2017, beaucoup de vitamine D a coulé sous les ponts des infections respiratoires.

Au point où une mise à jour, faite par la même équipe qu’en 2017, n’arrive fragiliser les liens entre vitamine D et infections respiratoires.

Ou plutôt, les nuancer.

Cette fameuse nuance qui dérange, et cette prudence qui est facilement et abusivement confondue avec la peur de choisir, ou de prendre une décision.

Car les résultats de cette méta-analyse d’essais cliniques randomisés viennent nous rappeler une réalité impopulaire : la supplémentation en vitamine D n’a probablement pas d’effet miraculeux sur le risque d’avoir une infection respiratoire.

L’effet positif, s’il existe, se restreint à des cas bien particuliers avec une marge thérapeutique faible.

Cette méta-analyse s’est intéressée aux résultats de 43 essais cliniques randomisés, comprenant plus de 48.000 participants de 0 à 95 ans.

On pourrait difficilement avoir un aussi vaste échantillon et représentatif de toutes les strates d’âge qui composent notre société.

La conclusion de cette vaste mise à jour reste cependant inchangée :

 […] La supplémentation en vitamine D était sûre et a globalement réduit le risque d’IRA par rapport au placebo, bien que la réduction du risque ait été faible. »

Par réduction faible, on entend un risque relatif réduit de 8 %, oscillant entre 1 % (borne supérieure) et 14 % (borne inférieure).

8 % de réduction de risque relatif, c’est peu. En valeurs absolues, on parle d’une réduction de seulement 1 % du risque d’avoir une infection respiratoire aiguë.

Dans les essais cliniques, le risque était de 62.3 % pour les personnes non supplémentées contre 61.3 %.

D’autres résultats interpellent, et viennent ternir l’image miraculeuse que certains peuvent véhiculer sur la supplémentation en vitamine D.

Les analyses par classe d’âge révèlent l’absence de bénéfice dans toutes les strates, sauf chez les jeunes de 1 à 15 ans.

L’intérêt de la supplémentation prend pourtant tout son sens chez les personnes de plus de 65 ans les plus vulnérables aux infections respiratoires. Les analyses limitées à cette tranche d’âge ne montrent aucun bénéfice d’une supplémentation.

Les analyses par type de supplémentation éclairent aussi la manière la plus efficace pour espérer retirer des bénéfices d’une supplémentation. Les supplémentations hebdomadaires, mensuelles et trimestrielles n’ont pas été accompagnées d’un bénéfice, contrairement aux prises quotidiennes.

Cette dernière devrait donc être privilégiée pour se supplémenter en vitamine D.

L’analyse globale des études cliniques disponibles ne montre pas d’effet positif sur d’autres indicateurs indirects (la prise d’antibiotique ou d’anti-inflammatoire et l’absentéisme) ou directs (sur les admissions en urgence et la mortalité).

Autrement dit, beaucoup de résultats décevants dans cette mise à jour de l’effet d’une supplémentation de vitamine D sur la santé.

Peut-être le plus problématique, mais les auteurs ne montrent pas, contrairement à la première étude parue en 2017, de bénéfice d’une supplémentation chez les personnes carencées avec les taux circulants les plus bas.

C’était pourtant la catégorie d’individus pour lesquels on peut attendre le plus de bénéfice et d’intérêt, en corrigeant une éventuelle carence.

Troisième salve : le clou dans le cercueil ?

Elle a été publié officiellement en version papier en avril 2025, et pourtant, ce n’est pas un poisson d’Avril. Cette 3ème méta-analyse ne trouve cette-ci plus aucun bénéfice statistiquement significatif d’une supplémentation en vitamine D pour lutter contre les infections respiratoires.

Nous étions à la limite statistique dans la précédente mise à jour. Si le bénéfice existait vraiment, on parlerait alors d’un risque relatif réduit de 6%, avec une incertitude importante. Un risque relatif de seulement 6% est extrêmement faible pour ce type de maladie, surtout en population générale.

Mais 6% de risque relatif en moins pourrait toujours être intéressant dans une population très à risque et touchée par les cancers, comme les séniors.

Sauf que cette nouvelle analyse vient balayer les espoirs thérapeutiques. Ils ont réalisé des analyses en méta-régression, qui permettent de s’affranchir de nombreux biais inhérents aux différentes études.

Car des doutes subsistent sur la dose et la fréquence notamment. C’est une critique légitime entendu de nombreuses fois. Les études cliniques n’ont pas été conduites pour montrer un bénéfice avec surtout des supplémentations massives uniques ou mensuels alors que des doses plus faibles mais quotidiennes seraient efficaces.

Sauf que les analyses de méta-régression ne montrent plus de bénéfice, peu importe la dose, la fréquence et la durée de la supplémentation. Et même chez les personnes en état de carence avérée.

C’est tout de même un gros coup de tonnerre dans cet univers !

Est-ce que nous avons obtenu ces résultats grâce à l’accumulation progressive de nouvelles études de grande ampleur qui ont permis d’affiner les calculs ? Je ne sais pas vraiment. Un agenda anti-vitamine D aurait-il permis d’arriver à ce résultat ?

J’en doute fortement.

Copinage avec les firmes pharmaceutiques

La déclaration d’intérêt traditionnelle à la fin de la méta-analyse d’Adrien Martineau n’a pas manqué de me surprendre.

La liste des liens d’intérêts avec des laboratoires pharmaceutiques produisant et vendant des compléments en vitamine D est longue.

Plusieurs auteurs, dont Adrien Martineau, déclarent avoir reçu des fonds ou avoir travaillé (certains contrats sont toujours actifs) pour des firmes ayant des intérêts dans la promotion de la vitamine D.

Car il ne faut pas vraiment oublier que la vitamine D est un business extrêmement juteux pour les personnes impliquées dans le dosage sanguin et la revente de complément.

Quoi qu’il en soit, on pourra difficilement accuser ces personnalités scientifiques de faire le jeu de Big Pharma ou de vouloir lutter contre une solution peu onéreuse.

Le Roi Holick

Pendant que la médecine conventionnelle s’efforçait de rester prudente, fondée sur des preuves, un chercheur américain décidait que le vrai remède à tous nos maux venait d’en haut — littéralement.

Michael Holick, endocrinologue de l’Université de Boston, s’est érigé en messie de la vitamine D, convaincu que cette molécule pourrait sauver l’humanité de l’ostéoporose, du diabète, de la sclérose en plaques, des infections respiratoires, voire de la mauvaise humeur chronique.

Dès les années 1970, Holick se distingue par ses travaux rigoureux sur la biosynthèse de la vitamine D dans la peau. Mais avec le temps, le chercheur devient évangéliste. Il martèle dans ses livres (The Vitamin D Solution…), ses conférences et les médias qu’une carence généralisée menace la population mondiale, et que cette carence serait à l’origine d’une myriade de maladies chroniques.

Sa solution : dépister massivement, et supplémenter largement.

Ce qui tombe bien, puisque des entreprises très attentives aux tendances médicales avaient justement ce qu’il faut en stock.

En 2011, Holick participe à la rédaction des recommandations de l’Endocrine Society, qui fixent la barre de la carence en vitamine D à 30 ng/mL. Soit un seuil qui propulse des dizaines de millions d’individus en bonne santé dans la catégorie « carencée ».

À titre de comparaison, l’Institute of Medicine (IOM), pourtant peu suspect de laxisme, recommande un seuil bien plus modeste de 20 ng/mL. Avec la définition de Holick, ce ne sont plus seulement les malades, mais la population entière qui devient un marché.

C’est là que l’histoire devient franchement lumineuse. Car les tests de dosage de la vitamine D, devenus extrêmement populaires, sont produits entre autres par DiaSorin et Quest Diagnostics — deux firmes avec lesquelles Holick a entretenu des liens financiers déclarés : contrats de conseil, financements de recherche, collaborations éditoriales.

Lorsque le New York Times révèle l’ampleur de ces conflits d’intérêts en 2018, Holick ne nie pas, mais affirme que cela n’a en rien influencé son jugement scientifique. Un pur hasard, sans doute, si ses recommandations profitent directement aux entreprises qui le rémunèrent.

La controverse dépasse la simple éthique. Sur le plan médical, les données s’accumulent et tempèrent largement les promesses. La fameuse méta-analyse publiée en avril 2025 dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, regroupant plus de 61 000 participants, conclut que la supplémentation en vitamine D n’a pas d’effet significatif sur la prévention des infections respiratoires aiguës.

Le test d’Egger révèle une asymétrie du funnel plot : autrement dit, les petites études aux résultats négatifs sont visiblement restées au fond d’un tiroir. Un détail technique et méthodologique pourtant majeur.

Cela s’appelle un biais de publication, et ce n’est pas exactement un détail. J’en ai parlé tout récemment dans mon enquête sur le collagène et les peptides de collagène. Une enquête qui montre l’impact immense des petites études sur les résultats et les méta-analyses.

Mais retour à nos moutons.. de soleil !

Pendant ce temps, les prescriptions de vitamine D continuent de grimper, tout comme les ventes de compléments et les analyses de sang. Car même si les bénéfices sont incertains, l’idée de « corriger une carence » est séduisante — surtout quand cette carence a été redéfinie de façon à concerner presque tout le monde.

Holick, lui, continue de défendre sa cause avec ferveur. Il se présente comme un pionnier incompris, convaincu que les institutions officielles sous-estiment l’importance de la vitamine D. Mais nombreux sont ceux, dans la communauté scientifique, qui voient dans cette croisade un cas d’école : celui d’un chercheur à la frontière floue entre conviction scientifique et promotion industrielle.

Il faut reconnaître à Michael Holick un certain génie. Transformer un nutriment gratuit, synthétisé par notre peau sous le soleil, en un produit médicalisé, mesuré en nanogrammes et vendu par millions — voilà un coup de maître. L’ombre portée du soleil, en quelque sorte.

Faut-il se supplémenter ?

Terrible question, finalement.

Si on se borne aux plus récents résultats de la méta-analyse d’essais cliniques randomisés présentés dans cet article, le bénéfice attendu sera minime et semble se restreindre à une catégorie bien précise de la population.

Des résultats positifs minimes mis en doute par les auteurs eux-mêmes à cause d’une potentielle surestimation des bénéfices, déjà bien maigres. En cause ? Une bonne partie des essais cliniques étudiés ont été financés par des fabricants de compléments de vitamine D.

Ce qu’il conviendrait de faire avant tout serait de doser votre taux circulant de vitamine D. Le risque de carence est généralement plus élevé en hiver où l’exposition au soleil est moins importante et moins génératrice de vitamine D.

Il faut garder en mémoire que les études cliniques ne semblent pas montrer de bénéfices importants pour réduire le risque d’avoir une infection respiratoire. Le rôle de « boost » sur l’immunité est donc autrement plus complexe que ça.

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5 commentaires
  1. Et les effets d’une supplémentation en cas d’ostéoporose sévère ? Existe-t-il une étude sérieuse sur le sujet ? Merci.

  2. Il y a supplémentation et supplémentation. Avec quelles doses les études ont-elles été menées: 200UI ou 4000UI? Ce n’est a priori pas pareil.
    Cordialement

    1. Les études ont été menée avec des supplémentations comprises entre moins de 400 et plus de 2000 UI par jour.

      L’étude complète n’a pas pu montrer de bénéfice avec une supplémentation de plus de 2000 UI par jour.

  3. Moi je n’ai eu des effets significatifs qu’à partir de 4000UI par jour.
    A 1500UI, j’avais des symptômes réduits de grippe ou gastro, mais j’en avais toujours.
    Depuis 5 ans je suis passé à 4000UI par jour sous forme huileuse et (je touche du bois) je n’ai plus la moindre affection hivernale depuis.
    Mais je pense que la dose optimale est propre à chacun et doit être déterminée par l’expérience.
    Une étude avec la même dose pour tout le monde n’a pas de sens pour moi est n’est destinée qu’à discréditer la vitamine D.
    Quand aux conflits d’intérêt ce sont les mêmes pour la majorité des études qui sont pour la plupart financées par des privés, jamais impartiaux.
    Toute étude positive pourra donc être contestée par une autre négative et vice et versa.
    C’est le principe de base des grands laboratoires pour discréditer toute solution qui nuirait à leurs intérêts: dès qu’une gêne, on en sort une autre contradictoire, et pendant qu’on « débat », ils peuvent continuer à vendre leurs médicaments…
    Il n’y aura donc jamais de consensus que ce soit sur la vitamine D, la vitamine C, et toute solution low cost.
    Mais puisque personne n’a réussi à démonter une toxicité à moins de 1000UI par jour (sauf pour les insuffisants rénaux qui ne doivent pas dépasser 1000UI par jour), le mieux est de tester par soi même, à faible dose au début puis en augmentant en fonction des résultats.

    1. Nous aussi, nous sommes à 4000UI/jour.
      Dans votre dernier paragraphe, n’avez-vous pas oublié un zéro? N’est pas 10000UI/j la valeur sans toxicité?

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