Quoi de plus simple que de retirer ses chaussures pour se reconnecter aux flux électriques terrestres ? Certains prétendent qu’en se reconnectant à la Terre, avec des kits parfois hors de prix, on peut soigner de nombreuses maladies. Est-ce aussi simple que ça ? Un miracle ou une arnaque ? Enquête.
L’appel de la Nature
S’il y a bien une chose dont le monde moderne nous prive le plus, c’est le contact avec la nature, la Terre.
Se balader pied nu en forêt, dans un parc ou bien dormir à même le sol ne font plus vraiment partie de notre quotidien, et depuis bien longtemps.
Nous avons troqué les lits de feuille à même le sol pour des matelas ultra-confort avec des sommiers surélevé qui nous éloignent encore un peu plus de la Terre.
Nos pieds aussi.
Les chaussures se déclinent à l’infini pour nous protéger des bobos du quotidien, en plus de nous isoler du contact le sol.
Mais ces avancées technologiques, regroupées sous le terme de « modernité », pourraient avoir des conséquences insoupçonnées sur notre santé.
Comment ? En nous privant justement d’une source inépuisable d’électrons présents dans la Terre, négatifs, qui permettent de rééquilibrer notre environnement bioélectrique.
Se reconnecter à la Terre permettrait ainsi de se charger en électron négatif, connu pour leur rôle anti-oxydatif dans l’organisme et ainsi combattre l’inflammation et le stress oxydatif causé par les radicaux libres.
On parle de l’ancrage.
Aussi du Earthing ou Grounding en anglais (pour littéralement se mettre à la Terre).
Le principe est exactement le même que pour une installation électrique que l’on doit brancher à la Terre pour éviter des problèmes sérieux.
Pour le corps humain, c’est pareil.
Et justement, plusieurs sociétés proposent ainsi de se reconnecter à la Terre avec des draps, ou des matelas que l’on peut brancher directement sur une prise électrique.
Cela vous garantit une exposition longue durée pendant votre sommeil aux électrons protecteurs de la Terre, moyennant une coquette somme.
Et les bienfaits d’une telle pratique sont nombreux :
- réduction du stress
- meilleur sommeil
- baisse de l’inflammation de l’organisme
- plus d’énergie au quotidien
- moins de fatigue
- meilleure tension artérielle
- amélioration du système immunitaire
Mais la question que tout le monde se pose est désormais évidente… Est-ce un miracle ou arnaque cette reconnexion à la Terre ?
Faut-il mettre nos chaussures et nos matelas à la poubelle pour retrouver la santé ?
Enquête.
Earthing : miracle ou arnaque ?
Derrière n’importe quelle allégation ou bienfait sur la santé se cache une étude scientifique. Derrière chaque crème réputée amincissante ou patch réputé détoxifiant se cachent une panoplie de travaux qui ont veillé à démontrer les précieux liens.
Ces liens qui vont permettre à tous les fabricants de vanter les bienfaits promis.
Pour la « mise à la Terre » ou le Earthing, les données scientifiques sont nombreuses.
Le site RowLand Earthing qui revend des draps connectés à la Terre nous rappelle que les « avantages pour la santé de la mise à la terre sont bien documentés avec 21 études de recherche dans des revues à comité de lecture dans des domaines tels que le sommeil, l’inflammation, la douleur, la circulation sanguine, la variabilité de la fréquence cardiaque, l’humeur et plus encore. »
Plus d’une vingtaine d’études publiées dans des journaux scientifiques à comité de lecture !
Voilà une excellente nouvelle qui rassure immédiatement les lecteurs qui découvrent la méthode de charge naturelle en électron libre.
Mais voilà surtout une nouvelle qui attire encore davantage l’attention sur l’origine et la nature de ces études.
Car les fabricants sont des experts en la matière afin de produire des études de mauvaise qualité, en mimant les canons de la recherche scientifique, avec des supercheries statistiques pour obtenir l’objectif désiré…
Un effet positif du produit !
Le cas de l’ancrage à la Terre ou Earthing est un modèle de cette stratégie marketing poussée à l’extrême.
Alors abonnez-vous pour découvrir cette enquête inédite et soutenir un site d'information 100% indépendant. Des articles et analyses qui changent la vie.
N'oubliez pas, si c'est gratuit, c'est vous le produit ! Dur à Avaler ne bénéficie d'aucune subvention publique ni privée sans le moindre annonceur publicitaire !
Soutenez l'investigation indépendante !
Déjà inscrit ? Remplissez le formulaire ci-dessous.
10 commentaires
Merci pour l abonnement à la newsletter
Avec plaisir :)
Bonjour Jérémy,
Je me suis spécialement abonné à votre site pour lire votre évaluation du Earthing sur lequel je fais actuellement des recherches. Je suis moi même dans le milieu médical et j’ai utilisé la mise à la terre personnellement et les résultats que j’ai observés m’ont poussés à l’utiliser dans ma pratique professionnelle avec là aussi des résultats très positifs. Je suis très attaché à la rigueur scientifique et c’est pour cela que je cherche différents points de vue sur le sujet. Je ne vous cacherai pas que je suis très déçu par votre article qui n’est absolument pas objectif et uniquement à charge. Le chapitre sur les courbatures est particulièrement savoureux en terme de mauvaise fois.Vous commencez par “Dans le même registre” (donc c’est déjà réglé) puis “étude indépendante” et “relue par les pairs et publiée dans un journal décent” (alors rien à voir avec les études précédentes) et enfin “mais sous le coup d’une importante controverse dans le milieu” …mais encore??? Vous poursuivez avec douleur>subjectif donc marqueurs>objectif (et qui sont améliorés) du coup> quelle portée clinique et on repasse sur du subjectif, c’est du grand art. Cela vous amène même à vous posez la question “Ok, mais pour le sportif, ça donne quoi concrètement ?” à laquelle vous répondez vous même “Et bien rien”, du coup pourquoi faire ces études et les commenter???
En résumé, je dirais que votre travail n’est de toute façon pas plus rigoureux que celui de ceux que vous êtes censé évaluer.
Dommage
Bonjour Nicolas,
Alors tout d’abord un grand merci pour avoir sauté le pas ! C’est grâce à vos abonnements que ce travail indépendant existe !
Ensuite, revenons plus en détails sur votre expérience malheureuse avec mon enquête sur le “earthing”.
Je constate que vous êtes déçu par un article à “charge” qui manquerait de rigueur. Une remarque que je ne retrouve sourcé par aucun commentaire constructif objectif pointant vers un fait précis. Qui plus est, vous nous précisez que vous êtes un professionnel de santé ayant retiré des bienfaits de la pratique, et qui maintenant gagne de l’argent grâce à ça (ou du moins vous le recommandez). Il y a donc un possible conflit d’intérêt, avec notamment un gain d’argent, ce qui peut altérer votre libre arbitre et votre réflexion objective sur ce sujet.
Quelle profession médicale exercez-vous ?
Pouvez-vous développer vos remarques, car je suis désolé, mais je ne les comprends pas. J’ai l’impression que vous avez lu rapidement et en diagonale mon article. Le passage “dans le même registre” est assez édifiant. Car ce paragraphe détaille le pourquoi du comment les études citées par les revendeurs du Earthing sont sujettes à caution. Je précise les résultats des travaux scientifiques qui ne montrent pas de bénéfice de la pratique.
Peut-être que la lecture de cette enquête va dans un premier temps vous braquer, ce qui est normale puisqu’elle va contre votre pratique et votre ressenti. Mais avec un peu de recul, je vous demande d’observer uniquement les faits. Par ailleurs, vous avez désormais accès à d’autres articles pour vous familiariser avec la lecture critique d’article scientifique.
Au plaisir de vous lire et bonne continuation sur Dur à Avaler !
Bonjour Jeremy,
Merci de votre réponse.Je vous précise donc que je suis Kinésithérapeute et Ostéopathe et qu’à ce titre, j’ai suivi des équipes nationales pendant 15 ans et participé deux fois aux JO, d’où mon intérêt particulier pour cette étude sur les courbatures. Je vous précise également que je ne gagne pas d’argent avec le Earthing, tout comme l’ont déclaré les auteurs de l’étude. Revenons donc à cette études sur laquelle vous précisez qu’elle est indépendante, relue par les pairs et publié dans un journal décent (à l’inverse de ce que vous reprochez aux précédentes études) mais pour dire immédiatement qu’elle est “sous le coup d’une importante controverse dans le milieu”. Il s’agit là d’une insinuation, quelle controverse et quel milieu…?
Vous poursuivez en estimant que la douleur est subjective (là je vous suis) et que donc qu’ils ont procédés à des tests sur les marqueurs biologiques sur lesquels il y a de vrais différences objectives pour ensuite dire que l’on a aucune idée de la portée clinique de ces différences. Je ne suis pas d’accord, vous passez sous silence les mesures de perte de force (2,5x moins importantes sous GRD à J2 ET J3) ou il y a également une grosse différence et parlez de “10% par ci, 5% par là” alors que les mesures de l’augmentation sont 2 (J3) à 3 (J4 à J7) fois moins élevés chez les sujets à la terre. Vous concluez donc en sortant une courbe qui n’est pas dans l’étude sensée prouver qu’il n’y a pas de différence de ressenti de la douleur alors je ne comprend pas, vous voulez de l’objectif ou du subjectif???
Je pense donc que vous devriez également observer les faits (objectivement) afin d’avoir une critique constructive car votre démarche tient plus du journalisme que de la médecine.
En espérant avoir été plus clair.
Au plaisir
Nicolas,
Merci pour les éclairages et les précisions supplémentaires.
Nous sommes déjà au-delà d’une simple critique un peu gratuite. Car les articles sont bien là pour soulever des questions et générer des débats. Je ne m’exprime par forcément de la meilleure des façons, donc il y a parfois des points qu’il faut éclaircir.
Pour l’étude qui fait débat, je parle du journal et non de l’étude qui suscite la controverse dans la communauté scientifique. Le journal “Frontiers in” utilise des méthodes de revues prédatrices préjudiciables pour les scientifiques. Ce journal fait ainsi l’objet d’une forte discussion et controverse sur les méthodes utilisées. Je vous conseille d’en découvrir davantage sur ces revues (prédatrices) et leurs modes de fonctionnement. Ce n’était peut-être pas forcément très clair dans mon texte.
L’étude en elle-même n’a pas suscité de controverse dans le milieu scientifique à ma connaissance.
Pour le détail de l’étude, là aussi il faut savoir de quoi on parle.
Car mesurer des marqueurs biologiques, c’est bien, c’est “objectif” d’une certaine manière mais cela ne nous donne aucune indication sur l’état de la personne. Une différence statistiquement significative de 10% des érythrocytes… c’est intéressant, mais qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire pour le sportif ou la personne lambda ? Bien justement, rien. C’est les résultats que j’ai mis sous une différente forme de l’évaluation des courbatures par les pratiquants. C’est la mesure la plus “objective” ou en tout cas cliniquement la plus intéressante pour se faire un avis sur la méthode.
Or, cette mesure ne montre aucune différence entre les groupes.
Il est plutôt aisé de montrer des petites différences statistiquement significatives entre des groupes, surtout des marqueurs biologiques sans que cela ait la moindre pertinence sur la clinique. C’est la chose qui nous intéresse le plus non ? Souhaitez-vous dire à vos patients de pratiquer le earthing car ils pourront réduire la quantité de monocytes ou bien que cela permet bien d’avoir une meilleure récupération musculaire ?
Personnellement, dans un soucis d’éthique je préfère la seconde option. Sauf si bien sûr on a des éléments probants et marquants qui permettent d’interpréter cette différence de marqueur biologique en terme de santé (on le fait beaucoup pour l’estimation du diabète et d’autres maladies cardiovasculaires avec les fameux LDL et HDL).
Mais là, on parle de récupération musculaire après l’effort.
Justement, si on revient sur les résultats que je passerais sous silence, ce n’est pas vraiment ça. Les résultats sont à interpréter à la fin de l’étude, du suivi qui est sur 10 jours. Au bout de 10 jours, il n’y a aucune différence statistique entre les deux groupes sur certaines mesures de perte de force. On peut donc logiquement penser à des fluctuations statistiques, ou bien de nombreux autres problèmes cités plus haut dans le texte (pas assez de participants notamment).
La courbe que j’ai faite ne représente que les résultats du VAS score du tableau 3 de cette étude. C’est tout et rien d’autre. C’est l’une des mesures principales de l’étude qui nous donne l’indication la plus objective (mais très loin d’être parfaite) sur l’état des participants avec ou sans Grounding.
Finalement, 22 participants, c’est peu. Quand bien même l’étude serait positive, il faudrait la prendre avec des précautions à cause de cette importante limite et demanderait une réplication avec plus de participants. Il faut aussi bien comprendre qu’on a peut-être aussi raté un effet statistiquement significatif et positif à cause de ce même problème. Une étude avec d’avantage de participants pourrait apporter des réponses plus clairs (mais avec une méthode la plus rigoureuse possible).
Donc objectivement, on pourrait difficilement faire une étude plus négative que celle-ci sur le Grounding. Elle ne montre aucune différence de récupération à J+10 pour les mesures de force et l’échelle de récupération VAS. Prendre uniquement une mesure le jour qui vous convient car le résultat est favorable au Grounding n’est pas une manière très honnête d’analyser une étude. Autrement dit, on ne pioche pas les résultats qui nous plaisent au moment où c’est positif. Ce serait bien trop facile et mensonger pour les participants.
Et encore. On pourrait débattre dessus. Car vous parlez d’une perte 2 fois moins forte dans le groupe sous Grounding. Mais qu’est-ce que cela peut-il bien signifier ? On passe de -12% à -24%, sans que cela n’apporte la moindre différence dans l’échelle de perception des courbatures par les participants. La différence, bien que significative pour ce jour-là (et plus à J+10), est-elle cliniquement intéressante ?
Il faut ensuite prendre en compte le coût de la méthode. Si vous dites simplement à vos clients de marcher pied nu plus souvent… alors pourquoi pas. Il n’y a pas d’investissement personnel important à faire ça. En revanche, si vous conseillez les matelas connectés qui peuvent coûter cher devant des résultats aussi fragiles, et pour la plupart qui ne montre aucun effet bénéfique, alors c’est un peu plus problématique. Sauf si vos clients n’ont pas de problème d’argent. Alors grand bien leur fasse :)
Voilà ce que je pouvais en dire. C’est bien là que mon article se place : faire le pont entre la médecine et le journalisme scientifique. Car interpréter sans rigueur et sans vision clinique des résultats peut conduire à faire des choses sans le moindre intérêt voire même dangereuses.
Au plaisir de vous lire
Jeremy,
Merci pour ces précisions en ce qui concerne la publication, en effet, ce n’était pas clair ou en tout cas, je n’avais pas compris. Quant au détail de l’ étude, vous prenez encore des résultats qui vous arrange (10% sur les érythrocites) en oubliant ceux qui ne vont pas dans votre sens (CK entre 2 et 3 fois moins élevés à la terre entre J2 et J10 ainsi que les mesures de perte de force), et tout ça en me reprochant de le faire moi même…
Je pense également que vous ne pouvez pas sérieusement me dire que les mesures EVA sont plus objectives que les marqueurs on les tests de force. Egalement, vous me dites que les différences de force à J10 sont comparables mais celui qui a déjà fait du sport dans sa vie sais que les courbatures ne dure pas beaucoup plus d’une semaine (donc hors sujet). Quant au coût de la méthode, sachez que l’on peut s’équiper pour environ 70 euros (draps de mise à la terre, largement suffisant), et non 450 comme vous le dites dans votre article et enfin que l’on parle de patients dans le monde médical et non de clients.
Au plaisir
PS: j’imagine que vous n’avez jamais essayer ou rencontré des gens qui avaient essayés???
Salut Nicolas,
L’étude est a prendre en compte dans sa globalité.
Je n’ai cité que l’exemple des érythrocytes (mais aussi les monocytes) qui ont tous des résultats “favorables” au groupe mis à la Terre. Mais les différences sont faibles, cliniquement questionnable.
Je ne suis pas vraiment revenu sur les gros problèmes de randomisation de l’étude. Autrement dit : les groupes ne sont en réalité pas comparable et produisent des différences qui pourraient être le seul résultat de la mauvaise répartition des participants.
Il suffit de lire la table 1 pour s’en rendre compte. Les auteurs nous précisent que les deux groupes formés par randomisation s’avèrent être identique. OK.
Pourtant, quand on regarde les CK de base entre les groupes, la moyenne est de 154 pour le groupe témoin contre 261 pour le groupe Grounding. Une différence de 69% non significative. C’est dire la fluctuation énorme des chiffres entre les individus (heureusement ils analysent la suite par différence standardisée).
On ignore également la répartition par sexe dans les groupes. On sait qu’il peut y avoir des différences entre les hommes et les femmes (voir les autres études sur ce sujet qui mentionnent explicitement des variations e CK à cause de la mauvaise répartition des sexes entre les groupes = Assessment of Fatigue and Recovery in Male and Female Athletes After 6 Days of Intensified Strength Training). On se débrouille pour a minima contrôler ce paramètre et avoir autant de femmes dans chaque groupe (on conserve au moins les proportions). Ici, nous n’avons pas cette information. Avec seulement 22 participants, et 10 femmes, des paramètres inconnus, l’étude est méthodologiquement faible malgré un protocole en triple aveugle qui permet au moins d’éviter de douter des résultats.
Les écarts-types des résultats sont énorme, illustrant le manque de précision des résultats à cause du nombre trop faible de participants. Il faut regarder avec attention les courbes : tous les écarts-type se chevauchent ! Cette étude ne serait peut-être pas passé dans un journal de meilleur qualité. C’est d’ailleurs souvent pour cette raison que l’on choisit des revues moins exigeantes, comme Frontiers. C’est également un point à prendre en compte pour évaluer le plus objectivement possible la généralisation de ces résultats.
L’étude ne présente d’ailleurs aucune des limitations que nous avons discuté. C’est assez typique des revues peu exigeantes qui ne regardent pas dans le détail les données et la méthode. C’est un point qui doit faire tiquer : une étude n’est jamais parfaite. Donc une étude qui ne parle que de ses qualités est un leurre.
Les mesures de test de force sont très intéressant et complète l’analyse. Mais les résultats sont chaotiques.
La figure 2 de cette étude l’illustre parfaitement avec la réalisation des counter mouvement jump (CMJ): aucun effet à J+1, J+2, J+5 et J+10. C’est assez édifiant. Comment recommander une pratique qui consiste à obtenir des bénéfices à J+3 mais se perde à J+5 et reviennent à J+7 ?
Cela n’a pas vraiment de sens. Ces résultats sont chaotiques mais montrent une tendance favorable au Grounding.
Mais encore une fois, pour être valide, une telle étude devrait être répliquée par une autre équipe indépendante et publié dans un meilleur journal qui ne pratique pas de méthode prédatrice.
Je n’avais d’ailleurs pas réaliser qu’ils avaient des analyses globales pour les marqueurs sanguins du jour 3 au jour 7. Pourquoi englober ces jours-là et ignorer les autres ? Aucune raison évident.
Car si on regarde plus attentivement la Supplementary 1 (que je vous invite à regarder) on ne remarque strictement aucune différence significative pour le moindre paramètres à l’exception des érythrocyte pour le jour 3. Les auteurs ont également omis de présenter les résultats pour les jambes non dominantes. Pourquoi ? Car les résultats sont décevants et ne montrent aucune différence. Alors pourquoi ne conserver que les résultats des jambes dominantes ? Ces résultats aussi fragilisent l’idée selon laquelle la mise à la terre serait une méthode à la fois simple et efficace.
Je me pose également des questions sur le respect de l’aveugle. Ils ne donnent pas tant d’information que ça dessus. Les participants pouvaient peut-être deviner qui avaient un matelas branché ou non (il semble que quelqu’un à juste débrancher la prise avec un masquage, sans détail supplémentaire).
Bref, cette étude n’apporte pas d’éléments convaincants significatifs pour encourager cette pratique… que nous faisons déjà ?! C’est tout l’objet de cet article. Etre pied nu au moins 30 minutes par jour est fait par une grande majorité de personnes. Moi-même je vis dans le pacifique, et nous sommes très souvent pied nu, dans l’herbe, la plage, la mer et je n’y vois strictement aucune différence si ce n’est que je n’aime pas trop porter des chaussures. C’est mon confort personnel. Nous avons d’ailleurs des taux assez impressionnants de maladies métaboliques, et si le grounding était une méthode efficace pour lutter contre l’inflammation, nous verrions des différences émerger en fonction de la possibilité d’être mis naturellement à la Terre ou non.
J’imagine que l’on peut trouver des dispositifs moins cher. Les 450 € sont un package vendu sur l’un des sites les plus connu et influent dans ce domaine.
Pour conclure, cette étude est intéressante comme évaluation pilote de la mise à la Terre. La recommander sur cette base ? Pourquoi pas ! Comme toujours, si le client ou le patient sur qui travaille (désolé pour la méprise pour vous) est satisfait avec la pratique de la méthode, c’est tout ce qui compte. Même un effet placebo bien senti peut faire des miracles et aider un sportif, donc pourquoi s’en priver ? Mais scientifiquement, rien n’est tranché, et les témoignages restent des preuves médicales et scientifiques de faible niveau.
Merci pour ces échanges courtois qui font avancer le débat !
A vous lire.
Bonjour Jeremy,
Merci pour cette analyse méthodologique qui me parait pertinente mais qui, à mon sens, décrédibilise plus le travail que son objet. Je ne comprend pas votre analyse de la figure 2 qui me semble favorable au GRD sur toute la durée de l’étude…? En ce qui concerne le fait d’être 30 min par jour pieds nus, je ne suis pas d’accord. Tout d’abord, être pieds nus ne suffit pas puisqu’il ne faut pas être sur un sol isolant (ex: dans une maison ou sur du goudron). Moi qui habite en montagne, je vous garanti que très peu de gens sont “connectés” ne serait-ce que 30 min par mois et je pense que c’est pire en ville, ce qui concerne une majorité des habitants de nos sociétés. Je voulais tout de même vous faire part de mon expérience personnelle et surtout professionnelle avec le hearthing. Je sais qu’il ne s’agit que d’une expérience empirique mais elle me semble intéressante. Sur une bonne cinquantaine de personnes, je n’ai que 10% qui ne ressentent pas de différences notables. Tous les autres me disent que leur qualité de sommeil s’est très largement amélioré aussi qu’une diminution importante des douleurs chroniques. Cela semble également très efficace sur les pathologies inflammatoires et notamment sur les algo-neuro-dystrophies (3 patients seulement) ou une semaine de nuits à la terre (avec patchs) a réglé 80% du problème (gonflement, douleur et perte d’amplitude).Il n’existe aucune étude sur cette pathologie.
Merci encore pour votre expertise.
PS: vous n’avez pas répondu à mon précédent PS. Oubli? ;)
Hello Nicolas,
J’ai personnellement la chance d’avoir un bout de terre, très petit, mais je suis très souvent pied nu dehors. Je ne pourrais dire si cela a la moindre influence sur mon état de santé. J’ai remarqué que j’ai surtout très mal au dos quand je bricole/jardine trop ;)
La figure 2 montre justement que les deux jours (3 et 7) sont les seuls à montré une différence statistiquement significative en faveur du Grounding. Les autres jours les différences ne sont pas significatives. Mais les intervalles de confiance interrogent. Car ils sont si important que c’est selon moi rédhibitoire pour tirer la moindre conclusion. Sans oublier les nombreux résultats négatifs passés sous silence par les auteurs.
Concernant vos exemples, je pense que l’on peut en trouver plein, mais malheureusement, qui pourraient renforcer à tort l’intérêt d’une pratique sans intérêt thérapeutique. Seuls des essais cliniques rondement menés pourront nous apporter des réponses intéressantes sur ce sujet. Surtout que les problèmes de sommeil sont multi-factorielles.
J’aimerais croire qu’une aussi simple méthode puisse régler autant de problème, mais bien souvent quand les promesses sont un peu trop alléchantes il y a un loup.
J’aurais un avis plus tranché dessus quand des études plus probantes sortiront !